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1ère nuit du Ramadam

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Ce que personne ne dit jamais assez du sunnisme, c’est qu’au contraire du catholicisme, il n’est pas hiérarchisé et centralisé. De ce fait, les luttes pour le leadership y sont ouvertes et disputées. Le Conseil français du culte musulman a voulu rationaliser la pratique en supprimant la nuit du doute, et en se fondant sur la mécanique céleste, extrêmement précise, et qui permet d’en prévoir la date. Ce qui vient de se produire, c’est un conflit de pouvoir, car d’autres instances, s’appuyant sur la tradition, ont contesté la fixation de cette date. Le conseil, tout comme Chantecler, ce coq qui pensait que le soleil ne se levait qu’après qu’il ait chanté, a du rebrousser chemin.

La journée du doute permet de prendre le pouvoir sur une incertitude, au sens de Michel Crozier, qui expliquait que, dans les organisations, ce sont les zones d’incertitude qui sont riches en possibilité de pouvoir, et leur conquête est un enjeu important. Ce qui est mécanique et inflexible ne présente pas d’intérêt, car ne permettant aucun conflit, donc aucune victoire. LE conseil a perdu deux fois, une première fois en ne pouvant anéantir une zone d’incertitude, qui aurait rationalisé la pratique, et permis de trouver un accord, d’autre part en perdant le combat de la conquête de cette zone d’incertitude et en la laissant à d’autres pouvoirs.

Tel fut l’enjeu de la fixation de la date du Ramadam en 2013. Ce fut une lutte pour le pouvoir camouflée derrière des arguments théologiques, un peu comme « le nom de la rose » de Umberto Eco.

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10 juillet 2013 at 07:48

Publié dans politique, religion

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Le voile autorisé partout dans le secteur privé ?

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Je n’ai pas compris la décision de la Cour de cassation concernant l’affaire de la nounou voilée de la crèche Babyloup. La Cour a annulé le licenciement ce cette personne qui venait travailler voilée avec l’argument que « Le principe de laïcité n’est pas applicable aux salariés des employeurs de droit privé qui ne gèrent pas un service public ». Que faut-il en déduire, comment faut-il comprendre cette décision : la Cour semble prendre la loi dans une lecture restrictive, et on pourrait en déduire que, dans le privé, on peut porter le voile, et que l’employeur ne peut s’y opposer, même dans le règlement intérieur. Ne va-t-on pas mettre à bas tout un travail sur la diversité en entreprise, car, sur ce fondement, plus personne ne pourrait empêcher une salariée de se faire embaucher, puis de venir travailler voilée, protégée ainsi par l’argument développé dans cette décision ?

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19 mars 2013 at 21:45

Publié dans droit, religion

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où va la France ?

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Chaque fois que j’accueille des gens à Argenteuil, j’ai des réactions très violentes lorsque les gens découvrent que la majorité des femmes sont voilées. Il y a une réaction d’angoisse, de perte de repères, et l’on commence à m’expliquer que cela ne pourra durer, qu’il y aura une guerre, La réalité de la banlieue semble constituer un choc pour beaucoup de gens, et bien que la ville soit sans doute paisible et mélangée, les réactions sont celles d’un rejet absolu de ce visage de la nouvelle France. Bien, pour des gens nés au XXème siècle, dans le futurisme, le progressisme, la science, il est bien difficile de comprendre des décennies plus tard qu’un certain obscurantisme soit à nouveau présent sur notre territoire, témoin d’un retour en arrière, vers des moeurs antiques pour une partie de la population. Il y a un rejet lié au décalage temporel, et le constat d’une difficulté à vivre ensemble, même dans ce calme, où les femmes voilées jouent au ping-pong, et alors que l’on voit moins de burkas dans la ville. Quel avenir pour les musulmans néo-traditionnels ? Va-t-on constater un jour un abandon aussi soudain qu’il est venu de ces tenues, pour une adoption rapide de moeurs plus européennes chez les nouvelles générations, un séparatisme, ou une différence dont on s’accommodera à la longue, et qui n’auront qu’une forme d’originalité vestimentaire ?

Nul ne peut encore le dire, on a vu tellement de sociétés pourtant bien assimilés, rentrer un jour en déflagration, que malgré une pointe d’optmisme, je suis quand même à l’écoute de mes visiteurs, qui peuvent très bien être plus réalistes que moi, et voir plus juste.

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22 juillet 2012 at 21:30

Publié dans argenteuil, islam

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Pourquoi la « question Halal » est devenu un thème politique porteur ?

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Les producteurs n’en avaient pas pris conscience en 1975, quand la crise du veau aux hormones éclata, combien cette question de la qualité alimentaire était viscérale aux consommateurs. La nourriture ne fait pas que nous nourrir, elle est aussi porteuse de symboles et de mémoire. Certains généticiens disent que ce que nous mangeons est devenu génétique, en pratiquant une sélection naturelle de ceux qui ne pouvaient en assimiler les constituants. Nous sommes donc ce que nous mangeons. C’est avec les années60, les grands ensembles, la mort du petit commerce et de la vie de quartier, les produits standardisés, et la malbouffe, qu’est née cette nostalgie d’un âge d’or où tout aurait meilleur, un retour proustien vers des racines rurales.

Chaque crise alimentaire (Hormones, ESB, grippe aviaire) tourne à la psychose collective, pour reprendre un terme d’il y a quelques décennies. Lap eur de la nourriture altérée est aussi ancienne que l’humanité. On a ainsi sous-estimé cette peur atavique. La peur de la dénaturation, de l’empoisonnement, de la perte des repères, de la gastronomie des racines.

L’halal, est vu comme une grande falsification, un basculement dans un autre monde, une perte de la France, de ce qui en fait l’essentiel, l’introduction fallacieuse d’une autre culture, la peur kafkaiennede se réveiller « métamorphosé » un matin. L’efficacité de l’argument tient à ce qu’il ébranle l’individu, et lui fait redouter le deuil à venir de tout ce qu’il est, et subrepticement, l’angoisse de devoir vivre dans un pays étranger à domicile.

Souvent le temps, le changement d’époque nous donnent ce sentiment, celui de ne plus être chez nous, et c’est cet argument non rationnel qui est utilisé dans cette propagande efficace.

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17 mars 2012 at 07:46

La religion déculturée

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Les livres de Olivier Roy ont constitué un apport important sur les phénomènes religieux, et notamment l’Islam. Dans ce livre, il affiche une ambition plus vaste, celle d’analyser les religions de notre temps, grâce à son immense érudition, et les concepts qu’il a forgés dans le cours de ses réflexions, comme un nouveau Max Weber. Ce qui est central, c’est le rapport entre religion et culture. La religion traditionnelle est liée à la culture, aux moeurs, qu’elle imprègne, elle fait partie de la vie quotidienne, en marquant les évènements de l’existence. Ce qui est nouveau avec l’islamisme, et les protestantismes américains, c’est la rupture totale entre une culture et une religion. Les nouveaux adeptes embrassent une « religion pure », hors-sol, inculturelle. Le problème surgit rapidement, c’est qu’une religion déculturée ne peut faire société, car la foi ne peut souder les hommes, en dehors de liens symboliques et sociaux. Les adeptes doivent faire constamment preuve ostentatoire de leur foi, sous peine d’être rejetés, ce qui rend toute société construite ainsi impossible.

L’auteur a une connaissance immense du sujet. Il évoque le rapport entre langue sacrée, parfois langue de la prophétie (coran, ancien testament), et de ce fait figée et ossifiée. Du coup, la langue profane peut se développer en rupture, et permettre l’invention d’une littérature. L’église catholique a été un cas particulier au moyen-âge, la langue sacrée, le latin n’était pas la langue de la bible, mais on ne souhaitait pas de traduction profane, en raison des risques d’hérésie et de réformation. Le yiddish a pu se développer en Europe centrale, à côté de l’hébreu. Par contre, sa vaste littérature a disparu avec l’adoption de l’hébreu par Israel, et le génocide du XXème siècle.

La religion peut être ethnique, ainsi de l’orthodoxie, autocéphale, et dont les centres se sont multipliés avec l’éclatement de l’URSS (union des républiques socialistes soviétiques). Il appelle notre attention sur des éléments très méconnus, comme la conversion des femmes au christianisme dans les pays arabes, qui leur ouvre l’espoir d’échapper à l’islamisme. Un syncrétisme ne l’est qu’au début, par la suite il devient une religion à part entière, comme le christianisme synthèse entre judaîsme et messianisme.

Il n’oppose pas les religions entre elles, et constate que les pentecôtistes et les islamistes présentent les mêmes traits d’une religion déculturée.

Ce livre est en tout cas un très grand livre, riche de leçons et bien éloigné des lieux communs usuels sur « l’intégrisme ».

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5 février 2012 at 15:01

Charlie hebdo, faut pas charrier

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L’attentat contre les locaux de Charlie-hebdo a permis au journal de se poser en martyr, et de défendre la liberté d’expression, sans se poser de questions sur ce contenu. Est-ce que Charlie-hebdo est vraiment l’héritier des dessinateurs libertaires des années 70 ? ceux-ci secouaient une société qui ne reconnaissait pas qu’elle avait déjà beaucoup évolué, et dont le discours sur elle-même était déjà en décalage avec sa réalité. Elle pouvait supporter ce regard accru des dessinateurs sur l’absurdité de certains de ses modes de fonctionnement, il exprimaient une forme de progressisme. L’un de ces anciens, d’ailleurs, Siné a quitté le journal. A entendre la tonalité apportée par Val, je me demande si plutôt qu’une caricature, les textes sur l’Islam ne traduisent pas au fond un très grand mépris et une prise de position non avouée.

où s’arrête la caricature, où commence la haine ? Est-ce que Charlie pose des questions pertinentes, ou est-ce qu’il n’est pas devenu un décalque de la caricature des années 30, comme celle-ci ?

N’est-il pas en train de traiter le musulman, comme certains ont caricaturé le juif dans les années 30 ? ne participe-t-il pas d’un même dérapage ?

J’ai grandi dans les années 70, dans une société athée, ou à la rigueur Jésus passait pour un gauchiste. La messe ressemblait à celle que décrit le film, « la vie est un long fleuve tranquille », avec des curés, barbus, chevelus, comme Maxime Le Forestier à son époque, et s’accompagnaient à la guitare comme lui. Les filles et les garçons se sentaient égaux, la pub n’avait pas envahi la télé, on se gaussait de la situation aux USA où l’on osait couper un film pour y insérer une pub, comme d’un sacrilège, et comme d’un pays un peu décadent pour cette raison.On imaginait un futur cool, égalitaire (le néo-libéralisme n’existait pas, et personne n’aurait imaginé qu’il soit l’avenir du monde), avec des techniques qui libéraient des taches fastidieuses. La religion était quasiment un souvenir, une antiquité.

Je ne pense pas que les français de souche aient profondément évolué par rapport à ce temps, et ils ont été surpris sans doute par un retour du religieux, ou plutôt sa métamorphose en un substitut du marxisme, une manière d’affirmer son identité pour les pauvres. Qui aurait imaginé un jour que nos enfants se fassent reprocher de manger du cochon à la cantine, dans la France du XXIème siècle, n’aurait-ce pas été complètement incongru ?

Bien sur la religion musulmane n’accepte pas l’égalité hommes-femmes, mais c’est plutôt une question de culture que de religion, laquelle ne semble rien demander de particulier à ce sujet, et de toute façon, l’interprétation aurait pu suivre l’évolution des temps. Nous devons accepter une nouvelle donne, dont nous espérons qu’elle pourra se dissoudre dans l’identité européenne, s’assouplir, et se rapprocher des relations plutôt formelles que nous avons avec la religion catholique, qui marque les grands évènements, et correspond davantage à une culture partagée, qu’à une croyance fondamentale pour la plupart des gens.

Cette nouvelle donne nécessite que nous acceptions de nous décentrer, d’accepter ce qui nous échappe, et aussi de la respecter, à condition de faire respecter ce qui est notre identité, et sur lequel on ne peut transiger. Il n’est pas possible notamment que le porc puisse être banni de nos cantines scolaires, faire admettre notre culture, est le préalable pour que nous soyons nous-mêmes capables de respect. Mais une fois cela admis, est-il possible de se moquer comme le fait Charlie-hebdo, et ce avec une arrière pensée, qui est une position sur le conflit israelo-palestinien, position respectable, mais qui ne peut s’avancer ainsi masquée sous le voile de la caricature.

Val a dénigré certains livres qui montraient combien les militaires avaient manipulé les islamistes en Algérie, et ce qu’il raconte est donc au moins sujet à caution. Charlie-hebdo dissimule sa position par une défense de la liberté et de l’expression, sans accepter d’être relativisé, comme si la caricature valait vérité. Elle peut grossir le trait, montrer l’écart entre le discours et la réalité, mais elle ne suffit à elle seule à se substituer à l’analyse/

En gros, Charlie nous a présenté des caricatures dignes des années 30, en faisant passer tout cela pour de la liberté d’expression, et du courage. La réalité me semble bien plus nuancée.

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5 novembre 2011 at 19:59

La révolte des Zendjs

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Jacques Heers traite ainsi d’un sujet tabou, celui de l’esclavage en Islam.Il remarque, qu’au contraire de la traite atlantique, personne ne l’a dénoncé. Les chrétiens au contraire, et notamment du temps de l’alliance entre François 1er et le grand turc, mentaient sur la réalité de l’esclavage, ne voulant pas croire ce que racontaient les religieux, et voulant surtout préserver leur allié.

J’ai ainsi trouvé par hasard sur un forum quelqu’un qui explique sérieusement à un musulman inquiet que Mahomet mit fin à l’esclavage.

Ils évoquent notamment la révolte des Zendjs, comparable à celle de Spartacus face aux romains. Il est très difficile de trouver de la documentation sur cette épopée, dont aucun livre d’histoire ne parle.

Les Zendjs, ce sont les esclaves noirs, transportés à travers le Sahara, pour mettre en valeur les marais de Mésopotamie. Ils se révoltèrent en 869 et vainquirent pendant 14 années les armées du calife de Bagdad, et mirent en place un véritable état.C’était aussi une révolte des pauvres gens contre la luxure de la ville. Cet état se donna un chef arabe, Ali Ben Muhammad, qui organisa une société très hiérarchisée. En fait, cette armée était très largement encadrée par des arabes de haut rang. L’historien Al-Tabari leur consacra trois cents pages. En 883, après de longs assauts d’une armée de 500 000 hommes, Badgad réussit à vaincre les rebelles.

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31 octobre 2011 at 21:48

Le trafic de drogue à Argenteuil

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Les gens se posent des questions à Argenteuil, on ferme des commissariats et le trafic de drogue dans nos rues se développe. Il provoque même des embouteillages de voitures immatriculés dans le 92 (hauts de seine) qui viennent s’approvisionner à Argenteuil, après avoir franchi le « rio grande » (la Seine). Est-ce une volonté de fixer le problème ici, dans cette ville, ce département, pour qu’il ne soit pas dans le 92 ? Les riverains se plaignent du comportement agressif de certains dealers ou consommateurs défoncés. Un candidat social-démocrate évoque les groupes de vigilance entre voisins, puisque la police semble ne pas vouloir agir. Je ne pense pas que les riverains accepteront encore longtemps que la situation se dégrade, soit ils quitteront la ville, soit ils agiront. Je le vois bien, les gens des classes moyennes sont les plus susceptibles de faire changer les choses, les autres sont complètement résignés.
Martine Aubry et Laurent Fabius se sont retirés de la pétition du nouvel observateur parce que Tariq Ramadam y figurait : pourtant la tentative me semblait juste, les musulmans sont en train de récupérer la fonction de bouc émissaires des juifs des années 30, et il me semblait plutôt sensé de dénoncer un ostracisme. Il n’y a pas de rapport entre la mosquée d’Argenteuil, et le trafic de drogue. Ce ne sont pas des choses que l’on peut relier. L’amalgame, c’est de tout confondre, le niveau social, religieux, ethnique, et un problème de consommation de stupéfiants qui concerne les gens d’un département riche et voisin.

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25 mars 2011 at 22:13

sur l’islam dans notre société, ce que dit Rokhaya Diallo entre les lignes

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J’entends Rokhaya Diallo se plaindre, au-delà du racisme ordinaire, de l’assimilation que l’on fait en fonction de la couleur, et qui aboutit à la considérer comme une africaine, alors qu’elle a grandi en France. Une des critiques du racisme n’est pas de toucher aux préjugés, jugements communs, mais reprocher à ces jugements communs d’être appliqués à des gens qui ne se sentent pas étrangers. Elle déplore la création d’une catégorie, et l’amalgame dans cette catégorie de gens qui ne s’en considèrent pas partie prenante. La critique antiraciste ne s’attaque pas au contenu, mais au droit que s’arrogent certains de vous classer. La possibilité de classer les autres, est une situation de surplomb social, un sentiment de supériorité. Lutter contre le racisme c’est lutter contre l’enfermement dans une catégorie, qu’elle soit populaire, ou savante. On peut aussi dire que le raciste est une forme de sociologue, qui essaie de dégager des lois générales de comportement, et de proposer une classification. D’ailleurs les grands théoriciens racistes furent d’abord des scientifiques, jusqu’à ce que leur raisonnement les amène à une absurdité.
Elle s’étonne que l’on ne la classe pas comme musulmane, ce qui est sans doute lié au préjugé que l’islam est lié aux arabes, alors que sur un milliard de musulmans, seulement 20 % sont arabes. Un sénégalais expliquait qu’il était interdit d’évoquer la traite transaharienne, pour des raisons de religion. Elle esquisse une phrase sur le racisme entre arabes et noirs, qui est toujours une surprise pour l’occidental, parce que l’on n’en comprend pas le soubassement, il est souvent extrêmement viscéral. Elle rappelle en passant, en évoquant le débat sur les religions, que les français sont pour la plupart athées. une dimension qu’Emmanuel Todd rappelle souvent, mais que l’on n’évoque jamais médiatiquement. Les français d’âge mur ont pour la plupart, vécu dans un monde sans religion, où elle était plutôt mal vue pour son obscurantisme, et ne correspondait pas à l’esprit des années d’après-guerre. Nous sommes façonnés par un monde où la pratique est minoritaire, il était évident que l’émergence dans la visibilité de la religion musulmane, avec l’inégalité entre les sexes, la burka, allait être un choc psychologique, et que cela ne pourrait pas passer compte tenu de notre représentation du monde. A un certain point, c’est incompatible.

Written by Le blog de Jean Trito

13 mars 2011 at 09:48

La France de Marine

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Pour continuer mon classement par décennie, je dirais qu’après les années 70, les années 80 superficielles et tapageuses durent depuis trente ans. Autant les années 70 vantaient l’authenticité, autant ce qui a suivi fut d’artifice. Aujourd’hui avec ce sondage donnant Marine Le Pen en tête quelque soit le candidat présent en face, on atteint le fond, notre bucher des vanités. Différentes analyses nous expliquent soit qu’il faut absolument présenter D Strauss-Kahn, soit que le candidat restant pourra gagner sans programme. On dit que le FN n’a pas de programme social et économique, mais où est celui des autres candidats ? Ceux qui s’imaginent que le report de voix sur le « candidat démocrate » sera automatique, pourrait avoir des réveils douloureux. Les thèmes de gauche, anti-européens, protectionnistes, de protection du marché du travail ont été récupérés, sans que personne n’y prenne garde, par le FN. Elle a su couper les liens avec le passé, la guerre, et jouer l’alliance avec Israel afin de ne pas être diabolisée par les medias aussi facilement que son père à chaque dérapage. Elle a ainsi rompu avec Alain Soral, qui avait choisi l’autre camp. Elle ne fera pas d’allusion antisémite, puisque son cheval de bataille sera l’islam, ce débat qu’on a voulu lui servir sur un plateau, mais qu’elle ne prendra peut-être pas. L’anti islam actuel qui rappelle furieusement l’antisémitisme des années 30, il occupe la même fonction, sans que personne ne fasse le rapprochement. Je crois que l’on pourrait juxtaposer les deux discours par-dessus l’abîme du temps, et l’on serait surpris des similitudes. Elle ne dérapera pas, mais elle en entrainera beaucoup sur une pente bien glissante, et une France que l’on n’aurait pas imaginé, quand dans les années 70 on réclamait la simplicité et la vérité, que l’on était critiques, et exigeants.

Written by Le blog de Jean Trito

8 mars 2011 at 23:05