Posts Tagged ‘cinéma’
Pourquoi nous ne voulons voir que des films récents
Dans mon enfance et ma jeunesse, on pouvait voir les films longtemps après leur sortie, car ils quittaient jamais tout à fait l’affiche. Aujourd’hui, le nombre de films qui sortent est trop important pour pouvoir les visionner tous, et ils disparaissent rapidement des affiches. De plus, la plupart des gens ne sont prêts à aller au cinéma que pour voir « le film qui sort », et dont ils viennent de voir la bande-annonce. Voir un film a une fonction sociale, il s’agit de voir le film dont on peut parler, et en profiter pour faire un commentaire un peu pontifiant (en région parisienne uniquement) qui met en valeur., sans que ce commentaire soit aussi coûteux à produire qu’une critique originale d’un gros livre, parce que l’on a lu quelques critiques de la presse écrite et de la télévision que l’on peut ressortir. Le cinéma est ainsi devenu un produit jetable, qui a surtout une fonction sociale, plus que personnelle.
critiques bien sévères
Pourquoi les critiques ont-elles assassiné « Hannah Arendt » de Margaret von Trotta ? en quoi ce film était-il plus académique que tout ce qui sort ? Le film restitue une tension dans la pensée d’une philosophe, entre ce qu’on lui demande de penser et ce qu’elle décrypte du monde réel. D’ailleurs, les images d’Eichmann me crèvent aussi les yeux : on croirait entendre un fonctionnaire, qui ne parlerait que la langue administrative, et se préoccuperait uniquement de ces questions administratives, dans une histoire lourde et tragique. Le contraste est encore saisissant, même avec le recul. Elle a théorisé cet écart entre la banalité jargonnante et le mal, et ce compte rendu du procès est son meilleur livre, car j’ai beaucoup de mal à rentrer dans sa pensée, qui, à l’instar de ce que dit l’un des protagonistes du film, me semble également bien théorique. Le film montrer les contradictions du personnage principal, amante d’un philosophe nazi, qui « n’était pas bon en politique » (il ressemble à Eichman, son langage est philosophique au lieu d’être administratif) et vivant encore dans une langue allemande, « un stradivarius », dont elle a été chassée pour aller vers un paradis américain, dont elle ne parvient pas à s’approprier la langue, et a été des années en suspens comme apatride.
Le cinéma européen produit peu de films de ce calibre en fait, et a presque disparu. J’ai l’impression que la production n’a pas assez assuré l’après-vente et le soin aux critiques pour en recueillir de meilleures, un erreur de marketing peut-être. En
tout cas, cela me prouve qu’il faut aller au cinéma, en se plantant parfois, et ne pas écouter les plumitifs. La salle, sans être pleine, cela n’arrive que très rarement ici, comprenait au moins une vingtaine de personnes, ce qui est déjà intéressant.
Le sujet principal du film est en fait la controverse, ce que dit Arendt des judenrat, la participation des juifs à leur propre destruction, car ce qui existait d’organisation a été retourné contre eux. Aujourd’hui, Claude Lanzmann le conteste, et son film sera sans doute bientôt visible. Il m’est bien difficile de me former une opinion sur cette controverse historique, peut-être le film apportera-t-il quelque chose, mais que le passé est difficile à lire.
Ce film allemand a peut-être quelque chose des justifications de la »guerre civile européenne », cette volonté de rendre la passé moins manichéen, et de pouvoir l’aborder. Il est si rare d’entendre parler l’allemand au cinéma, et c’est presque une ouverture par rapport à l’invasion de l’anglais partout, jusque dans nos facs.
le téléchargement peut-il constittuer une seconde chance virale pour les films méconnus ?
Une grande part des films, bien que de qualité, sont vus par bien peu de spectateurs. Si l’on parvenait à sortir du dilemme téléchargement illégal aisé/chargement légal difficile et coûteux, pour se rendre compte qu’une grande part des films créatifs et de qualité ont peu de public, ne verrait -on pas dans un téléchargement facilité et à prix enfin raisonnable, un moyen de promouvoir ce cinéma ?
Eva, beau film de science-fiction espagnol
Du cinéma, on ne retient plus que les blockbusters, mais c’est est dans la production peu connue et peu commentée que l’on trouve les expériences les plus intéressantes, notamment en matière de genre, et dans la science-fiction en particulier, parce que l’on peut y expérimenter à l’écart des effets spéciaux qui se substituent trop souvent aux idées et aux émotions.
Et les documentaristes ?
Il est une remarque récurrente concernant la littérature, qui ne se réduit pas au roman. Mais qu’en est-il du cinéma, qui ne se réduit pas à la fiction, et n’oublie t-on pas trop souvent les documentaristes, qui ont aussi l’art de saisir l’image significative, ou de pratiquer une digression visuelle en montrant un contrepoint au discours. Filmer le réel, on appelle cela d’ailleurs le cinéma du réel, n’est-ce pas un art aussi, peut-être plus brut que la fiction.
Sanctum au cinéma 3D d’Argenteuil
Ce film produit par James Cameron (Avatar, Abyss, Titanic) n’est surement pas un chef d’oeuvre, mais il passe bien vu au cinéma 3D d’Argenteuil, pour 5,5 € en achetant 10 tickets, un prix très abordable (publicité pour ma ville non subventiionnée). En sortant de cette séance de plongée sous-marine en spéléologie, on est heureux de respirer à nouveau, en plein air. Alister Grierson est un fils spirituel de James Cameron, il nous montre le même univers, le merveilleux en moins. Richard Roxburgh, nous l’avions vu dans Talisman et Van Helsing, il joue le rôle du père inflexible, qui transmet le témoin à son fils trop peu vu. C’est un film sur la relation père-fils, la plongée, le souffle, et la nature indifférente aux hommes.
Argenteuil, la foire des cinglés du cinéma
Argenteuil organise chaque année une foire aux objets de cinéma, livres, films, affiches et devient une sorte de « Lourdes » du cinéma. Une plaisante promenade pour les passionnés.
A Argenteuil, un cinéma pour moi tout seul
Hier, vu the loop, un film très anglais sur le déclenchement de la guerre en Irak, le rôle des spin doctors, et la défaite des pacifistes lors des tractations. Le tout avec un humour corrosif et un peu absurde.
Nous étions seuls dans l'une des trois grandes salles flambant neuves du cinéma municipal. Pourtant la ville a plus de 100.000 habitants, mais il n'y a qu'une poignée de personnes pour souhaiter y voir un film comme "the loop".
Les seuls cinémas pleins sont les multiplexes, tel que celui que l'on devait avoir à Argenteuil, mais qui n'a pu se faire faute d'accord, ou alors le cinéma d'auteur dans les hypercentres. Il y a quelque chose d'un peu triste à fréquenter des salles obscures vides.
Une soirée "vieilles pies" (vip) en quelque sorte. A Argenteuil, il n'y a pas de vie nocturne, il n'y a pas de bar de nuit, pas beaucoup de restaurants. Mais il est vrai qu'une ville comme Saint-etienne non plus, n'est pas vivante le soir. Je ne m'en étonne que parce que j'ai longtemps habité Paris, et y ai pris quelques références. Nous ne sommes pas assez au sud non plus pour cela.
surprise électorale
c'est une énorme surprise électorale à Argenteuil : Philippe Doucet, PS, l'emporte, alors que cela paraissait mathématiquement impossible sur les résultats du premier tout. La fracture passe entre les propriétaires en lotissement, et les HLM. Deux mondes qui s'affrontent à travers cette élection. J'espère que la liste PS tiendra la route, elle est composée d'argenteuillais, et de parachutés. Elle est l'alliance entre le ps local, et des militants du PS. Les tensions y sont perceptibles.
Que retiendra t-on de Georges Mothron, une volonté d'améliorer la ville, de la doter d'un cinéma, d'une salle de spectacle, la cave dimière, un doublement des prix immobiliers, une tentative d'antonyser, de balkanyser la ville, de provoquer "un métissage par le haut", d'appeler du pied les classes moyennes.
Les coteaux (quartier de maisons individuelles), participatifs aux éléctions, et favorables au maire, étaient devenus un point focal.(certains ont crié : brûlons les coteaux). Il a réussi l'exploit d'être élu dans une ville sociologiquement à gauche, mais où la gauche, les gens pauvres n'allaient pas voter.
Ce fut la tentative des petits moyens, des gens qui avaient réussi à s'élever au -dessus de la base, une bourgeoisie moyenne, de reprendre la barre de la ville
En changeant de maire, nous changeons de direction : on redéveloppera les hlm, mais la classe moyenne acceptera t-elle de payer ? n'aura-t-on pas une révolte fiscale si les impôts grimpent et que la classe moyenne est prélevée sans retour, du fait qu'elle habite ici ?
Il faut trouver le point d'équilibre et ce sera difficile.