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Archive for the ‘commerce’ Category

la fausse question du travail du dimanche

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Quelle est la logique de cette campagne de presse en faveur du travail du dimanche, sachant qu’il s’agira pour les enseignes de grignoter des parts de marché au détriment des autres, mais à condition que la concurrence ne puisse pas suivre, et que les salariés n’obtiennent pas trop de compensations. Sinon, on aboutira à un match nul, où tout le monde travaillera le dimanche, mais ne pourra plus y faire ses courses. Le coût du travail aura été enchéri pour le commerce, personne n’aura plus d’avantage relatif, et aucun pouvoir d’achat supplémentaire ne permettra de vendre plus. Le travail du dimanche ne peut fonctionner que dans un système de concurrence imparfaite, où certains pourront acquérir cette position favorable, parce que les autres ne le pourront pas.

C’est donc une fausse question, et on pourrait la retourner en disant qu’il faudrait que tous les salariés bénéficient d’un week-end de trois jours, qui permettrait au passage de respecter le jour de repos de chacune des religions du livre, et étalerait les achats sur le samedi et le vendredi, au lieu du seul samedi. Du coup, la question du travail du dimanche serait complètement dépassée.

Written by Le blog de Jean Trito

1 janvier 2015 at 11:08

L’hallucinant système de non-dépannage d’Orange

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Avez-vous lu « l’idéaliste », ce livre de John Grisham, dans lequel on découvre un système de sécurité sociale privée, où un manuel de procédure décrit des cheminements de traitement des dossiers fait pour ne jamais aboutir à un quelconque remboursement, et sans que les employés, maillons de la chaîne s’en rendent compte à leur niveau.

C’est un peu l’expérience que je viens de vivre avec Orange. Mon téléphone ne fonctionnait pas, et j’ai pu prendre contact avec la maintenance, via un chat. J’ai passé une heure et quart avec le technicien, qui, après de nombreux essais, a conclu qu’il fallait changer ma livebox, laquelle présentait un blocage d’origine inconnue. Je pensais que la résolution serait simple : Orange possède un énorme réseau commercial, il me suffisait de passer à l’agence proche de mon domicile, laquelle délivrait des livebox à la pelle chaque jour, aux gens qui viennent signer un contrat.

C’était une grave erreur de ma part, comme de confondre le circuit propre et le circuit sale en matière d’alimentation, lesquels ne doivent jamais se croiser. Le technicien m’a expliqué que je serai informé par un sms, et qu’il me faudrait aller chercher ma livebox de remplacement à l’autre bout de ma ville de banlieue, ce qui, lorsque l’on ne possède pas de voiture, n’est pas si simple. Pourquoi ne pas l’expédier à mon domicile, pourquoi ne pas m’en remettre une à l’agence du centre commercial proche de chez moi ? grand mystère, il semble que les stocks de l’agence ne soient pas destinés à dépanner, mais uniquement à vendre.

Le dimanche à midi, quelqu’un m’a appelé sur mon portable, pour m’informer que l’on allait me demander mon avis sur l’intervention d’orange, qu’il faudrait l’évaluer. J’ai donc reçu un mèl, avec des questions, auxquelles j’ai répondu de manière bienveillante, le technicien m’ayant effectivement bien paru attentif à mon problème. Il m’avait indiqué que, compte tenu de mes ennuis, Orange se devait de faire un geste commercial.

J’ai attendu le sms qui n’est jamais venu. Un coup de fil nous a informés que l’opération (sans doute lourde et exceptionnelle) était annulée.

Voici quelques jours, nouveau sms : on m’informe que ma commande est livrée à une adresse située encore plus loin, au fond de la banlieue, dans une zone industrielle, où, malgré le gps installé dans la voiture, nous ne trouvâmes jamais, comme David Vincent en son temps.

Après cette mésaventure, qu’en conclure : j’écris au pdg d’orange, avec oopie à « 60 millions de consommateurs », et à l’association « anti-arnaques », je me rends à l’agence commerciale, je restitue tout le dispositif, et je vais ailleurs ? , mais quelle garantie supplémentaire aurai-je chez un autre fournisseur, moins soutenu par l’état, et donc l’infrastructure de service après-vente sera encore inférieure ? je me souviens des démarcheurs d’Alice qui m’avaient inscrits sans me demander mon avis, et coupé ma ligne avec France-telecom.

L’organisation de l’entreprise m’interpelle fortement : n’est ce pas, en pire, une sorte d’administration, où les procédures seraient incomplètes, incohérentes, sans aboutissement, et sans sens commun. Ce qui me frappe, c’est ce découplage entre le système commercial, hyperdéveoppé, et l’organisation technique confiée à des gens sans coordination, miséreuse. Je pressens un formidable problème d’organisation, un passionnant problème de gestion, de ceux qui firent la célébrité d’un Michel Crozier. Si quelqu’un a des infos, je suis preneur.

En tout cas, je regrette le temps où les gens des PTT se déplaçaient en cas de panne de téléphone, ce temps semble bien révolu, et l’on semble ne plus avoir aucun souci du client, une fois engagé dans le système.

Written by Le blog de Jean Trito

21 décembre 2014 at 09:03

les nouveaux trucs des agences de voyage

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Les agences de voyage ont déploré la baisse des prix sur internet, liée au fait que les voyageurs réservaient au dernier moment. Ils ont su trouver certains moyens commerciaux de freiner cette baisse entrainée par la « vertu des règles du marché, dont certains vantent les principes en s’extrayant des conséquences. La nouvelle technique est celle de la négociation qui n’engage que vous. Vous trouvez un voyage intéressant en matière de prix, vous concluez un accord avec l’agence, mais cet accord n’engage que vous : quelques jours plus tard, l’agence vous rappelle en vous expliquant qu’il n’y a plus de place, mais vous propose le même voyage, mais à un prix plus élevé. C’est une technique d’appâtage : on vous met le plat sous le nez, puis on le retire pour susciter la frustration, et on vous le propose à nouveau à 1 000€ plus cher . On peut imaginer que la technique a été étudiée, testée, enseignée aux jeunes commerciaux.

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6 juillet 2014 at 12:19

Publié dans commerce, voyages

est-ce qu’il y a quelqu’un sur le net ?

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On lit beaucoup d’articles dénigrant l’écriture des blogueurs, les commentaires, articles teintés du plus profond mépris et de la plus grande condescendance. Il semble que l’émergence d’une parole commune, partagée, accessible soit un problème pour des gens qui pensaient avoir monopolisés la parole, et se croyaient « influents ». C’est drôle cette idée de « l’influence », de croire que le public croit ces discours diffusés pour défendre certains intérêts, alors qu’il a appris à les décoder depuis l’époque du « bourrage de crâne », et que, sans doute, seuls ces porte-parole croient encore à leurs paroles, que ce qu’ils disent parce que des médias leur sont ouverts, peuvent influencer encore le public.

Je constate toutefois que peu de gens utilisent le net pour sa puissance, préférant le prémaché de facebook, où l’on accumule pas mal d’aneries, et de reprises en boucle, et que l’on utilise si peu pour tenir un discours plus intelligent. Facebook, quelque part, c’est un peu le deuil de la réflexion, c’est un étalage semi-privé de banalités. Je ne comprends pas comment on peut avoir des centaines de « friends », alors que je suis déjà perdu avec un petit nombre, car les interventions paraissent partielles, sautent du coq à l’ane, et je ne suis pas certain de lire autre chose qu’une autre version d’un jeu social.

Je constate donc, à ma grande surprise, que peu de gens utilisent vraiment le net. Pour ma ville de banlieue, on ne trouve aucun blogueur pour mettre en ligne des articles, hormis les blogs de candidats aux élections, mais est-ce quand on est candidat, on est encore libre d’écrire, quitte à déplaire ?

Il me semble que si plus de gens utilisaient vraiment le net, pour se mobiliser, pour défendre des positions, pour faire part de leurs réflexions, si on utilisait davantage encore le net pour ce qu’il permet de mise en contact en direct et sans grands moyens financiers, de communication pure, qu’après tout le premier bistrot permet peut-être mieux que le net, alors on aurait encore davantage l’impression de pouvoir avancer.

Le nombre de blogueurs faisant part d’expériences, de réflexions libres est donc plus faible que je ne pensais. Il y a une sorte de promotion de soi-même, plutôt qu’un partage d’idées. Peut-être le bistrot possède-t-il de plus grandes qualités que le net, il est plus homogène socialement, l’échange est plus direct, et il conserve la couleur de la langue, ou sa tonalité.

Il me semble qu’en ce moment, il y a des choses que l’on ne peut continuer d’accepter, pour lesquelles il est important de se battre, d’affiner les arguments, et que le net devrait le permettre.

La publicité, les services marchands inutiles, les réseaux sociaux conformistes ont envahi notre horizon netien, comme un lierre envahissant, mais il nous appartient de ne pas laisser cet espace unique, véritable novation de notre temps, ne pas devenir un grand dépotoir des productions des tanks de la pensée, et des agressions commerciales.

Written by Le blog de Jean Trito

9 février 2014 at 09:51

Paris, Beaugrenelle

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J’ai connu l’ancien centre Beaugrenelle il y a longtemps, et son plan était beaucoup plus simple, on ne s’y perdait pas. Le nouveau m’a semblé si anxiogène, proche en cela de la défense, de la part-dieu à Lyon ou de Saint- Lazare. On se retrouve dans un centre fermé, où les chemins ne sont jamais directs, on semble avoir tout fait pour que les escalators ne soient pas alignés, et qu’il faille effectuer un tour du puits central pour en retrouver la suite. C’est une bonbonnière oppressante, un attrape-bobos où les prix sont costauds et les lieux pour se reposer rares ou hors de prix. La garderie d’enfants est à 10€ de l’heure, le parking à 1€ pour trois heures.

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Il semble que ce plan soit devenu universel avec un resserrement dramatique des lieux de passage, résumés à des escalators étroits, qui, sans doute, obligent à regarder les marques autour de soi. Autrefois, les grands magasins avaient de larges escaliers, aujourd’hui la mode est inversée.

On ne trouve jamais de magasins trop utiles, les librairies ne sont jamais profondes dans ces lieux, se résumant à présenter les best-sellers du moment, on y découvre par contre les dernières technologies geek, et tout est fait pour y faire des folies, se promener en se soumettant à la tentation, plutôt que de rendre un service plus utile au passant.

Ces lieux sont soft, on ne peut y distribuer librement de tracts, car ils ne sont pas des rues mais des espaces privés. On s’y sent manquer d’air et l’on regrette rapidement les promenades dans les vraies rues.

Pour moi, ils sont inappropriables, jamais on ne gardera la mémoire de ces lieux changeants et lisses, et l’on n’y aura pas d’habitude, on n’ y connaitra pas d’évènement humain marquant. Ce sont les lieux de l’anonymat luxueux, des promenades sans aspérités.

Nous sommes déjà dans une sorte de science-fiction, celle qui imagine un univers d’où l’humain ne serait plus humain, mais plus insignifiant qu’un rat de laboratoire. C’est une sorte d’anti-quartier latin, de ces lieux un peu désordonnées pleins de surprises, et qui peuvent faire partie d’une mémoire humaine.

Written by Le blog de Jean Trito

10 novembre 2013 at 07:12

La plage de Saint-Lazare

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Partout, on installe de fausses plages, comme si l’on pouvait donner l’illusion de la vraie. L’idée a été lancée avec Paris-plage, mais d’autres initiatives d’une nature d’artifice ont suivi. Toutefois, l’idée est si kitsch qu’elle en est presque plaisante.

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Written by Le blog de Jean Trito

5 juin 2013 at 20:41