Archive for the ‘presse’ Category
Changement d’époque
Quand j’étais jeune, le slogan c’était : libérez Mandela, aujourd’hui, c’est : libérez Balkany
Renversement
Pour la première fois peut-être, on assiste à un renversement du rapport de force, celui qui s’est établi entre le système financier et le reste de la société, et pour la première fois, face à une presse béate et acquise, on affiche une très importante critique d’un système qui, tel le lierre a vecu au detriment de la société et de l’Etat.
Des économistes montrent que l’on n’a pas redistribué aux salariés les gains de la productivité, que c’est en modérant les salaires que lon a trouvé moyen d’augmenter la profitabilite du système. Les lois de 1973 ont permis aux banques privées de prospérer au detriment de la dette publique. De même, en 2008, le sauvetage des banques s’est fait par l’endettement.
Sans l’Etat, sans ce socialisme des riches, le monde financier n’aurait pas perduré, sa « création de richesse » n’est provenue que de ce siphonnage de ressources communes. On le voit avec la sécurité sociale privée ou l’on veut nous imposer
un systeme où les frais de gestion représentent 25% pour remplacer une sécurité sociale où ils ne sont que de 2%.
La captation des journaux par un monde financier desireux d’avoir bonne presse explique labsence de critique accessible au grand public, mais qui a pu continuer d’exister parce que personne n’était tout à fait dupe.
La communication enthousiaste dans la presse n’avait pour fonction que d’occuper l’essentiel de l’espace pour rarefier l’oxygène disponible pour une autre lecture du monde.
Ce rapport de force perdure depuis des decennies, cest la première fois qu’un mouvement social tente de le renverser.
Gérer la presse
Aude Lancelin explique ceux qui ont acheté la presse naviguent entre deux objectifs, ne pas perdre d’argent, mais ne pas faire une presse trop critique, qui serait trop lue, et qui nuirait ainsi à leurs intérêts financiers.
Mediacrons
Quel intérêt les medias ont-ils a dénigrer Hamon, qui a eu le mérite de lancer un thème gorzien, en employant des qualificatifs, alors qu’au minimum ils devraient faire preuve d’une plus grande neutralité ?
C’est comme s’ils étaient plus engagés que des militants, comme si cette élection avait plus d’importance pour eux que pour les chômeurs.
Peut-on assaisonner Tocqueville à toutes les sauces ?
Tocqueville a été un observateur de son temps, au style classique irréprochable. Il a longtemps été ignoré, la France lui préférant des penseurs porteurs de systèmes plus lourds. C’est un esprit agile, qui pèse le pour et son contraire, dans ce qui est déjà une vraie dialectique avant le mot. Aujourd’hui, on veut à droite l’associer au système du libéralisme économique dont il aurait été un chantre, un précurseur. Peut-on sérieusement, à le lire vraiment, imaginer qu’il aurait soutenu un système de libéralisme bureaucratique, où le culte de la libre-concurrence pour assurer l’homogénéité des marchés purs et parfaits, nécessite que l’on y calibre finement la taille et la couleur des pommes au niveau européen ? ce culte de Tocqueville mené par certaines revues n’est-il pas une forme d’ensevelissement, une deuxième mort de son œuvre ?
no country for old blogs
Internet se verrouille, les journaux retirent leurs billes, et présentent de plus en plus d’articles tronqués, ce qu’ils ont hésité à faire, parce qu’un journal est aujourd’hui bien davantage le moyen pour des groupes de faire passer leur vision du monde, et mettre en ligne des pubs.
La participation est moins souhaitée, certains journaux ont fermé l’accès aux commentaires, expliquant que trop de commentaires sont déplaisants, et que le travail de filtrage est coûteux.
Je constate aussi qu’il devient plus difficile de mettre un lien en ligne, pour un partage avec le net, comme si la place était si chère qu’elle devait aussi être valorisée. Le net n’est pas ce marché pur et parfait, où chacun aurait ses chances de faire connaître son message, ses textes, ses images. Cette diffusion est très limitée, et le devient tout autant que dans l’édition ordinaire.
Je suis frappé par la diffusion facile du bas de gamme, il suffit de regarder Facebook, pour voir à quel point un media puissant est envahi de banalités, d’arguments à deux balles, et de resucées de resucées qui tournent en boucle.
Les medias classiques ont senti le danger, et le système est verrouillé, visant tout autant à assurer la promotion de certains que l’étouffement d’autres.
réforme du collège
On annonce que la ministre de l’éducation va lâcher sur les langues anciennes, mais cela ne coûte rien. Le vrai enjeu est celui des classes bilangues. On se perd de plus en plus dans des combats de plus en plus rhétoriques, de plus en plus à côté de la plaque, entre les interventions sur les langues anciennes, l’histoire, qui ne sont pas des enjeux de premier plan, et les réactions purement de personne. Je n’ai trouvé qu’un seul article qui tienne la route, informé, qui va à l’essentiel : François Hollande a compris que la mesure budgétaire de suppression des classes bilangues, habillée de justifications égalitaires, était intenable, et c’est apparemment sa marge de manœuvre en tant que président. Il laisse sa ministre gesticuler, en répétant son discours, et en lançant des offensives via des seconds couteaux, mais Hollande a bien compris où se situait l’essentiel.
Des articles bien réservés
Nous avons connu l’époque où les journaux mettaient en ligne tous leurs articles, ce qui ne relevait d’aucun modèle économique soutenable. Aujourd’hui, la plus grande part est réservée aux abonnés, ce qui rend plus rapide la revue de presse que nous avions l’habitude de pratiquer sur internet. Ce qui me frappe, c’est le ciblage des articles ainsi réservés : ils semblent plus polémiques, correspondre davantage aux soucis des lecteurs du coeur de cible, et sont peut-être prêts à leur servir davantage ce qu’ils attendent, ceux sans la mise sous la lumière des critiques du tout-venant, en réservant une sorte d’entre-soi acritique.