Posts Tagged ‘guerre’
Interventions
Ce qui m’a frappé lors de la guerre du Golfe, plus que la différence de niveau militaire, ce fut le contrôle total de l’information, l’absence de toute critique, à un point pur et absolu que nous n’avions jamais connu, du moins pour ma génération. Le contrôle de la parole fut ainsi le prélude à d’immenses destructions par la suite, qui me semblent avoir été bien pire que la colonisation, même si l’on a le droit que de critiquer cette seule dernière. Comme si la dénonciation d’un passé qu’aucun de nous n’a connu, permettait de ne pas aborder les questions actuelles, et celles touchant à l’avenir.
Et après ?
Sarkozy n’est mis en examen que pour avoir reçu de l’argent africain pour sa campagne, une chose banale pour les candidats de droite. Mais qu’en sera-t-il lorsqu’un tribunal enquêtera sur l’intervention en Libye, et plus généralement sur toutes les interventions occidentales depuis la guerre d’Irak, et les immenses désordres ensuivis, les innombrables victimes, qui rendra compte de tous ces morts ?
Il n’y a pas de rue de l’abbé Robert Ploton à Saint-Etienne !
Ce sont les plus vieilles personnes qui s’en souviennent à Saint-etienne, l’arrestation de l’abbé Ploton par les nazis pour des actes de résistance. Son échappée à travers les « traboules », et ses blessures, le sang qui coulait. Elles me font remarquer qu’aucune rue ou monument ne célèbre ce courageux résistant.
Comment expliquer qu’il a pu échapper à l’histoire stéphanoise, qu’aucun homme politique n’ait pu juger bon de lui attribuer le nom d’une rue ou d’une place. C’est encore une chose qui étonne les plus vieux stéphanois, un oubli de l’histoire locale.
Pourquoi ne pas profiter d’un toilettage nécessaire, de noms de rues attribués à d’illustres inconnus, pour laisser son nom quelque part. Lui qui avait fabriqué des faux papiers au péril de sa vie, mérite maintenant un vrai panneau de mémoire.
PS : en fait, après vérification fouillée, il y a bien une rue du chanoine Ploton, mais il est surtout connu comme abbé dans l’histoire.
Mali, la guerre bon marché
chère la guerre du mali ? 70 M€ c’est à peine le tiers du budget du PSG : jamais on n’a eu une guerre si bon marché !
Lyon, Edouard-Herriot, 1978, pavillon P
Les souvenirs anciens sont les plus vivants. Je revois encore ce vieux monsieur, qui avait participé à la guerre de 1940, et avait été garde-champêtre dans l’Ain. Il nous abreuvait de ses histoires de guerre et de chasse, ainsi que de sa philosophie personnelle, et la manière dont il voyait les problèmes de la France. « tu repenseras à ce que je disais, bien plus tard ». Il avait raison, mais je dois être un peu hypermnésique. Tout le monde se pose la même question aujourd’hui, d’un pays qui ne produit plus ce qu’il consomme.
Carnage et culture de Victor Davis Hanson
Hanson est sans doute proche des « néo-conservateurs », sa thèse est que l’occident a toujours eu une supériorité létale dans le combat, parce qu’il allait au contact, à l’affrontement avec une volonté de carnage, et parce que ses combattants n’étaient pas que des mercenaires, mais des gens possédant aussi leur libre arbitre, présents au combat pour défendre leurs intérêts, et pas seulement pour le compte d’un dirigeant. Il explique notamment que l’on discutait davantage les décisions du côté occidental, qu’il a toujours existe une forme de démocratie même dans l’armée. Mes renvois montrent que cette thèse est discutée, critiquée, mais l’intérêt principal de ce livre est de nous plonger de manière fascinante dans des époques lointaines, notamment antiques, ou lors de la conquête des aztèques par Cotez avec une précision et une foule d’éléments que l’on a l’impression de découvrir avec lui, et dont on a le sentiment qu’ils ne nous ont jamais été dit auparavant. C’est cette narration au coeur de la bataille, et dans un monde oublié qui fait l’intérêt du livre. Je me replonge ainsi parfois dans des ouvrages portant sur des périodes lointaines, parce qu’ils constituent un très grand dépaysement, loin des polémiques actuelles.
Le dernier des Camondo
Pierre Assouline a écrit la biographie de la famille Camondo, disparue du fait des deux guerres mondiales. Moïse Camondo était un riche collectionneur venu d’orient, qui amassa cette collection, sans que sa vie soit aussi brillante et harmonieuse que le luxe peut en donner l’impression. A cette époque, avant 1914, les nouvelles belles villas se construisaient autour du parc Monceau.
Argenteuil, la statue d’hommage à la résistance et à Gabriel Péri de Antoine Rohal
Je continue mes pérégrinations au milieu des statues inconnues, et qui gagnent tant à être filmées. Par rapport à un tableau, une statue peut être filmée sous différentes angles, et ses trois dimensions permettent de la rendre ainsi vivante et plus impressionnante en lui restituant la vie du regard, ce qu’une photo ne permet pas.
Sur le cours Gabriel-Peri, les passants passent indifférents devant cette statue d’hommage à Gabriel-Péri, héros de la résistance, fusillé au mont Valérien. Elle relève d’un style communiste municipal. En 1970, pour rendre hommage au premier député communiste d’Argenteuil, la ville érige un monument commémoratif, œuvre du sculpteur Antoine Rohal.
J’ai recherché d’autres oeuvres du sculpteur Rohal, j’ai trouvé cet hommage à Guy Môquet.
le jour où la France dit non à la guerre
Je n’ai pas trouvé beaucoup d’éléments sur l’histoire, vieille de 7 ans, du non de la France et de l’Allemagne à l’accompagnement de la guerre d’Irak. D’une part nous étions logiques avec nous-mêmes, puisque l’ONU n’avait pas validé cette guerre au contraire de 1991, et nous n’y avions pas d’intérêt. Quand on lit ce qu’a écrit Naomi Klein, on voit à quoi on a échappé. D’une certaine manière l’europe politique a cessé d’exister ce jour-là, car cela a mis en évidence qu’il n’existait que deux vrais états en Europe, d’une taille critique leur permettant de dire non, les autres étaient des états-croupions. Les USA voulaient nous imposer le rattachement de la Turquie, qui est une question européenne, et la participation à une opération critiquable. Je ne parviens pas à trouver un récit des évènements, de savoir si la France a entraine l’Allemagne ou l’inverse, et ma mémoire n’est pas claire sur ce point. On a comparé cette attitude avec Munich 1938, mais elle lui est antinomique. Je crois que c’est un des grands évènements de notre histoire après-coup. Je vois quelqu’un comme Romain Goupil expliquer qu’il a soutenu cette action parce qu’il ne pensait pas que cela se terminerait ainsi. Je ne suis pas convaincu de sa sincérité, ce que nous savons des guerres coloniales et de la guerre d’Algérie nous a bien montré qu’il ne pouvait s’agir d’une promenade de santé, et que nous ne pourrions dominer et occuper ce pays.
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