Archive for the ‘Lyon’ Category
Folle jeunesse
Cette affaire Loiseau me ramène 35 ans en arrière, quand j’étais étudiant à Lyon. La gauche avait ete élue deux ans auparavant, et cela suscitait des irritations chez certains « les communistes ont tout noyauté », mais le mot qui revenait le plus souvent, le mot-valise était « démagogie », tout était démagogique dans l’action du gouvernement (avec le recul, cela nous fait plutôt rire). Un prof, qui enseignait également à Sciences po Lyon nous dit : en quelques années, les opinions ont changé, des etudiants quu étaient très à gauche sont devenus très à droite, à l’extrême-droite même. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’état d’esprit de Loiseau à l’époque, et que le décalage du temps ne permet plus d’expliquer. L’adhésion à l’extrême-droite traditionnaliste était une réaction à l’élection de Miterrand qui semblait menacer les valeurs et le train de vie bougeois.
Jules Traeger nous a quittés, dans l’indifférence des medias
Je suis toujours atterré de voir certains scientifiques disparaître, sans que les medias, sans mémoire, songent à évoquer leurs carrières et leurs recherches. Ce très vieux document qui semble sortir d’un film de science-fiction américain, montre Jules Traeger expliquant ses tentatives de xénogreffes dans les années 60. Il avait aussi prédit que la dialyse pourrait être un jour maniée par les malades eux-mêmes, ce qui était visionnaire : à une époque où les malades dépendaient complètement des médecins, il prévoyait ainsi que le pouvoir se renverserait, un peu comme l’informatique où les utilisateurs ont plus de pouvoirs aujourd’hui.
En ce temps là des commissions décidaient du droit ou non des patients à bénéficier du traitement dit « de rein artificiel », condamnant ainsi à mort ceux dont le dossier n’étaient pas retenu.
Je me souviens de son regard bleu d’acier, qui terrorisait tout le monde, patients et personnels, une sorte de timide terrorisant en quelque sorte. Il était décrit comme froid, presque inhumain. Je me souviens qu’une fois, devant moi il avait passé un savon à un interne issu de la bourgeoisie lyonnaise, qui avait négligé le suivi des malades pour partir en week-end : « je ne suis pas fier pour votre papa ».
Cet extrait d’une émission de l’ina de 1965, où son nom n’est même pas cité (on ne ployait pas sous l’ego en ce temps là), dure une heure et montre les problématiques du traitement de l’insuffisance rénale terminale.
J’ai toujours été frappé par ce passage sur les transplantations à partir d’organes de chimpanzés, et surtout par le fait que certains transplantés ont pu « durer » 9 mois, incroyables pour une époque où l’on ne disposait pas d’immuno-suppresseurs aussi puissants.
Adieu Jules, j’ai pu le retrouver en 1991, il se souvenait encore de moi, bien que ce fut déjà loin à l’époque, et que je démontrais ainsi par ma présence la réussite de l’oeuvre de toute une vie.
Lyon,ville secrète
Lyon est une ville peu connue, que personne ne semble avoir visité, mais elle reste ainsi préservée. Quelle agréable balade d’automne, en prenant le cours Lafayette, et en allant vers Saint-Jean. C’est une ville que j’ai vu s’améliorer, depuis des décennies, et transformer ses quartiers pauvres en lieux de charme.
Les années Sida
Il est curieux que le mariage pour tous entraine un tel déferlement, car au fond qu’y a-t-il de si choquant que d’accepter que des gens puissent utiliser un statut juridique afin d’accomplir des choses ensemble. Même si je suis un peu dubitatif, je me dis après tout, pourquoi pas, et ce n’est enlever de liberté à personne. Je suis étonné que cette loi entraine tant de réactions, alors qu’on pouvait être beaucoup plus choqué par le comportement irresponsable des gays durant les années Sida. En ce début des années 80, le gay était à la mode, et il me semblait qu’une majorité des boites étaient devenues des boites gay, un pourcentage des jeunes générations bien plus fort qu’aujourd’hui s’affichait comme gay, et les chanteuses androgynes étaient à la mode. Les hebdomadaires « progressistes » faisaient presque toutes leur unes sur cette maladie. Des émissions, des films lui étaient consacrés, et le présentaient comme une nouvelle peste. Une chape de plomb a enveloppé les rapports humains, y compris entre hommes et femmes en ce temps.
Certains gays reconnaissent aujourd’hui que le minitel a été un fantastique vecteur de progression de la contagion. Je me souviens que les médecins de mon hôpital étaient très choqués par l’irresponsabilité de ces malades du Sida, de la difficulté à les gérer, certains ont même changé de spécialité pour cela. A l’époque, un chef de service de gauche avait dénoncé les backrooms de sa grande ville, et l’absence de responsabilité. Bien plut tard, l’un de ses médecins, devenu une personne politique de droite connue, fit l’objet d’un feu médiatique pour avoir présenté cette situation telle qu’elle était, avec les questions que tous les membres du corps médical de ce service s’étaient posées.
Il est étonnant de constater que ce discours n’a pu exister dans le domaine public, sauf peut-être à l’extrême droite, sous peine d’une carbonisation médiatique immédiate, alors que la question finalement moins choquante du mariage a déclenché des mouvements interminables.
Charcuteries alsaciennes lyonnaises
Quelqu’un peut m’expliquer ce que fait ce saucisson de Lyon dans cet assortiment alsacien ?
mais, bon à l’heure des ogm et des lasagnes de boeuf au cheval, je suis peut-être devenu trop tatillon.
Mais j’ai trouvé cette réponse :
« La saucisse de Lyon, sans rapport avec la belle ville de Rhône-Alpes, est une spécialité francomtoise et alsacienne. Très populaire et très consommée en Alsace, elle est aussi connue sous le nom de Lyonerwurscht. »
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.