Posts Tagged ‘sarkozy’
TF1 ne montre pas beaucoup Hollande quand la France gagne
Avez vous combien TF1 a peu montré Hollande quand la France a gagné hier ? Autant la chaîne lui a consacré un reportage bidonné, lors de son passage sur les champs Elysées en rajoutant des sifflets, autant elle a bien pris garde de ne pas l’associer à la victoire de la France blanc black beur, alors qu’elle était plus généreuse en images de Sarkozy lors des grands évènements.
Dieu et la trinité du vote
Atlantico est en train de baisser dans mon estime. Ce pure-player m’a intéressé par sa capacité à mélanger différents genres d’opinion, dans des articles de niveau inégal, mais toujours avec un côté spontané, brouillon et amateur qui en fait le charme. En ce moment, il est en train de battre le record des articles stupides de soutien à Sarkozy, dont le dernier en date explique que, pour un groupe de réflexion chrétien, Sarkozy est le candidat idéal par rapport à Hollande. Si je me réfère aux avis religieux compétents, le Dieu des chrétiens vote à droite, selon le CRIF, le Dieu des juifs vote aussi à droite, mais il parait que le dieu des musulmans vote à gauche selon les 700 mosquées. Or, ces religions partagent le même dieu, donc il existe un mystère de la trinité en matière de vote de Dieu, un seul Dieu, mais trois votes différents.
Vers la fin de la parenthèse Sarkozy ?
Sarkozy sera-t-il plus seul dans une semaine, que Strauss-Kahn aujourd’hui ? Allons-nous fermer cette parenthèse, cette dérive effrayante de fin de mandat, où le leader semble pédaler à perdre haleine vers l’abîme ? Même les réformes de l’Etat, que l’on pourrait mettre à son crédit, semblent avoir apporté plus de confusion et de coûts induits que d’apports. A un point tel, que cet article essaie de défendre Sarkozy sur la réforme de l’Etat, en attribuant les réformes administratives ..à la nouvelle gauche. Aujourd’hui, on peut se demander si la RGPP (revue générale des politiques publiques), qui a abouti à supprimer un certain nombre de services, et à les regrouper, en touchant en priorité le monde rural, où le service public, en habitat clairsemé, est par définition moins rentable, n’y a pas dopé le vote du front national.
Ce « courage » salué dans de nombreux journaux économiques n’est-il pas apparu comme le coup du mépris envers ces territoire, que le « casse-toi- pauvre-con » du salon de l’agriculture a conforté. Le vote front national est aussi un vote anti-établissement, il est indépendant de la population émigrée : Argenteuil n’a pas dépassé 15% de vote pour le front national, et des zones éloignées des grandes métropoles ont massivement voté pour lui.
Les banlieues sont moins coupées du monde, mieux desservies, mieux pourvues en services publics, alors que le pavillon est une forme d’enfermement volontaire, une accumulation de difficultés sociales et économiques, un lieu fermé de drames secrets.
Que penser de cette affaire de Toulouse ?
On a dit que Sarkozy ne pourrait gagner à moins d’un miracle, d’un évènement imprévu. C’est ce qui s’est produit à Toulouse, une répétition de l’affaire human bomb à la maternelle de Neuilly en 1993. On a maintenant des affaires qui semblent prolonger les séries américaines, capables de tenir le public en haleine, dans un suspens qui dure des jours. Le spectateur des séries ne distingue ainsi plus sa fiction du journal télévisé.
Ce terrorisme fiché aux États-Unis, et interdit de vol, car considéré comme susceptible de faire sauter un avion, mais qui se promenait librement en France, en Iran en Afghanistan, et même en Israël, que l’on pensait plus regardant sur les touristes. Aujourd’hui, les français le considèrent comme algérien et musulman, les musulmans le rejettent comme un non-musulman, et s’inquiète des dégâts collatéraux, et les algériens se plaignent que l’on rappelle ses origines. C’est un garçon qui s’est totalement perdu, au confluent de plusieurs mondes qui chacun le rejette, comme le ciel et l’enfer ne voulurent pas du hollandais volant.
L’impact psychologique est très fort en France, c’est même notre 11 septembre. Les musulmans se sentent stigmatisés, et il n’est pas certain qu’il devienne un héros pour certains jeunes comme le fut Khaled Kelkhal. A t-il appuyé sur une ligne de fracture, où les gens vont-ils faire la part des choses ? restera-t-il une sorte de Breivik, totalement irrécupérable, ou une sorte d’exemple. Il semble n’avoir été qu’un instrument, utilisé et armé par un réseau. Personne ne sait jamais qui utilise les terroristes, et quel but il a servi. Les périodes électorales sont sensibles, peut-être cela va-t-il booster la candidature Sarkozy, sauf que trop de gens croient à un coup fourré, et que ce dernier a déjà dérapé en promettant de surveiller tout le net, et en disant qu’il allait sanctionner pénalement toute consultation d’un mauvais site. Il nous joue la stratégie du choc, mais à la manière d’un repoussoir. Les sondages, paradoxalement, ne notent pas de plus pour Marine le Pen, dont c’est pourtant le fond de commerce, et presque l’unique argument.
Est-ce que l’on peut trouver une explication à ces évènements, une explication sociologique sur l’itinéraire sans repères de Merah, sur le conflit israelo-palestinien importé en France, sur l’instrumentalisation qui va peut-être en être faite aux Etats-unis, pour dénoncer l’antisémitisme en France, et inciter les juifs à quitter la France pour Israël. On peut aussi imaginer des effets négatifs sur les jeunes des banlieues, un impact sur leur insertion, comme l’avait provoqué le 11 septembre.
On peut aussi imaginer un impact sur les élections, en permettant au débat de quitter le terrain social, qu’il ne faisait pourtant qu’effleurer, et en se cantonnant dans des polémiques inutiles, et stériles.
C’est le choc dont la France n’avait pas besoin, parce qu’il touche directement sa société.
En invitant Tapie, la chaine du service public se ridiculise
Les people vont-ils finir par couler Sarkozy à force de ridicule ? Entre Depardieu qui le remercie pour avoir réglé rapidement une affaire, que l’on devine bien obscure, et le démenti obligé de ce dernier qui ne convainc personne, n’est-on pas en train de lui faire perdre toute crédibilité ?
Après un journal consacré à Mélenchon, dont on devine l’intérêt stratégique destiné à mordre sur le score au premier tour de Hollande, voici que l’on vient de nous ressortir « le grand entrepreneur », Bernard Tapie.
Il est vrai que ce dernier, tout comme Depardieu, a une dette. Son discours était si ridicule, que j’ai vu vaciller le présentateur, Delahousse. Tapie nous a expliqué que Sarkozy avait sauvé le monde, les banques, notre épargne. On se croyait dans un blockbuster américain, où le président sauve le monde des extraterrestres. Pour lui, Hollande ignore la dureté de la crise, on paie des fonctionnaires (au moins Tapie touche plus qu’un fonctionnaire, ce n’est pas un gagne-petit, lui) avec de l’argent emprunté, la vie est duraille, et il se sent proche des jeunes des banlieues. Il soutenait DSK, mais pas Hollande ou Royal. Le numéro était si usé et si ridicule, que je me suis demandé si l’on n’en faisait pas ainsi trop, même pour le spectateur moyen du journal télévisé.
A une époque on payait cher Montand pour expliquer que le smic était trop élevé, et qu’il fallait se serrer la ceinture. Là on descend beaucoup plus bas dans l’échelle du music hall. Pourquoi pas un clone de Claude François, pour nous jouer le Sarkozy extraordinaire ? En tout cas, la chaine du service public peut même dépasser TF1 dans le pire.
Pourquoi on peut écrire n’importe quoi sur l’agriculture ?
Je suis parti de cet article sur « l’Etat low-cost » qui a attiré mon attention par son n’importquoitisme. Il vante notamment le système de vente de billets de tgv par internet, avec lequel j’ai eu d’amères désillusions.
Je cite cette phrase qui semble d’ailleurs constituer le seul argument que l’auteur ait trouvé :
‘Un seul exemple suffira à montrer qu’il faut tailler dans le mammouth. Il y a une génération, la France comptait plus d’un million d’agriculteurs. Il en reste aujourd’hui la moitié. Pourtant, les effectifs du ministère de l’Agriculture et ceux des DDA (direction départementale de l’agriculture) n’ont pratiquement pas varié! ‘
L’avantage des lieux communs et des idées fausses, c’est qu’elles dispensent de penser, et qu’elles permettent un effet de manche de l’auteur qui ne sait même pas de quoi il parle. Si le ministère de l’agriculture continue de porter ce nom, c’est essentiellement pour des raisons politiques, et pour le symbole. Il y a belle lurette que le mythe d’un ministère censé rassembler toutes les fonctions d’Etat pour une population a disparu. En fait, sur 30 000 agents, plus de 15 000 sont dans l’enseignement agricole, 5000 traient de l’alimentation et de la qualité sanitaire, 3000 sont dans le supérieur (grandes écoles d’agronomie), et le reste traitent de questions d’environnement, d’aménagement, de ruralité, d’affaires sociales. Le nombre d’agriculteurs n’est pas un mesureur de l’activité. Je m’étonne toujours que l’on puisse écrire de telles âneries sans au moins se renseigner avant, et savoir au moins de quoi l’on parle, surtout que c’est le seul argument qu’il a trouvé. Comment les journaux peuvent-ils éditer de tels articles, où il n’y a pas un fait qui tienne debout ? Autre détail : les DDA n’existent plus, la RGPP les a supprimées en les fusionnant avec les DDE. Cela me fait penser à tous ces gens qui devant l’enneigement demandaient que fait la DDE : réponse, rien, ses missions ont été en partie décentralisées, elle n’est plus chargée du sujet.
Et quand notre grand homme parle d’agriculture, voici ce que cela donne.
L’agriculture est à la fois un lieu commun dont tout le monde se permet de parler, et un étalage facile de francité, d' »authenticité », de retour aux racines et de bon sens, sauf que ce n’est pas cela du tout.
Les candidats se bousculent au salon, pour recueillir un miel qu’ils n’ont pas transpiré.
La France, futur contre-exemple d’une politique majoritaire en Europe
On ne veut recevoir François Hollande nulle part en Europe, sans doute a-t-on très peur de l’existence future d’une exception française, un contrepoint aux politiques néo-libérales, un contre-exemple, un autre modèle. Comme ces rois qui faisaient en sorte que tout leur royaume soit d’une seule religion, la leur, ils semble que nos voisins européens marchent sur les brisées de ces rois anciens. S’attaquer au système social n’est pas facile, si l’on détourne l’attention avec un pays qui échappe à cette vraie et unique politique commune de l’Europe, où va-t-on ?
J’avais mis en circulation sur le net quelques dessins inspirés par ce couple mal assorti, à la Dubout, et voici que les allemands s’en inspirent fortement à distance sans doute pour réaliser leurs grosses têtes de Carnaval. C’est que l’image doit être évidente.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.