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Pourquoi Macron joue la banlieue ?

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Les banlieues ne se sont pas mobilisées, parce qu’elles ne partagent pas les problèmes des gilets jaunes. Les gilets jaunes representent une France profonde, qui a souhaité s’éloigner des banlieues, où elle avait du mal à vivre, mais doit faire aux frais de transport et de remboursement du logement liés à la périphérie. En banlieue, une part des gens est logée par la collectivité en hlm, bénéficie d’un bon réseau de transport et ne subit pas les mêmes inconvenients. Macron joue la banlieue, dont il pense qu’elle est plus facile a manipuler contre les gaulois en jaune.

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6 février 2019 at 21:19

Argenteuil en couleurs sepia d’automne

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Le noir et blanc ou le sepia donne un ton de nostalgie aux lieux, et surtout en souligne le dessin, en en ôtant la couleur.

Je n’avais jamais remarqué combien la maison de Claude Monet, et celle où Marx séjourna en 1882, avant d’aller en Algérie, étaient proches l’une de l’autre, trois maisons les séparent tout au plus. Ils n’ont pas séjourné aux mêmes époques, et n’auraient pu se rencontrer, mais ils ont habité en face de la gare qui les mettait à 20 minutes de Paris. Georges Braque n’est pas né loin d’ici non plus.

Balade dans le centre-ville, un jour d’automne, propice à être rendu en noir et blanc, pour souligner le dessin des maisons. Je me surprends à trouver des sujets photographiques en grande quantité en me promenant au hasard des rues. Par contre, le photographe passe moins inaperçu qu’à Paris, on me demande régulièrement ce que je photographie, car on a très peur d’être épié manifestement.

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23 novembre 2014 at 18:29

Manuel Valls à Argenteuil : sa vie dans le Bronx !

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Manuel Valls décrit son passage par la ville d’Argenteuil, dont il donne une description apocalyptique, mais il précise qu’il venait des beaux-quartiers de Paris.

http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/08/26/la-ligne-valls_3466275_3208.html

> Il faut donc imaginer son arrivée, en 1988, à Argenteuil, dans le Val-d’Oise. La ville est à dix minutes de la gare Saint-Lazare. Mais c’est déjà un autre monde. Dominée depuis des décennies par le Parti communiste, la cité compte alors 90 000 habitants, abrite la plus grande mosquée d’Europe, de vastes zones pavillonnaires, de grands ensembles, un quartier de tours et une dalle déjà réputée pour ses trafics de drogue. Le jeune homme, qui a choisi d’y emménager, n’a connu jusque-là que le charme parisien du quai de l’Hôtel-de-Ville, dans le quartier du Marais, où son père, un peintre espagnol fuyant l’Espagne franquiste, en 1949, a installé la famille. Ni ses années de syndicalisme étudiant à l’UNEF-ID, ni l’initiation maçonnique au sein de la loge Ni maître ni Dieu du Grand Orient de France, ni même ses missions à Matignon auprès du premier ministre, Michel Rocard, ne l’ont préparé au choc.

> « A Argenteuil, j’ai découvert la violence, raconte-t-il, et la présence du Front national. J’y ai appris au moins une chose : les précautions langagières et les belles manières factices sont simplement insultantes quand on a en charge des populations en danger. » Il est loin d’être le seul à faire cette expérience au PS. Une génération d’élus se frotte à la ghettoïsation des cités, à la délinquance, aux discussions tumultueuses sur la laïcité et le port du voile à l’école.

> A Argenteuil, le jeune adjoint au maire chargé des affaires sociales grimpe déjà sur cette ligne de crête. « C’est là, dit-il, que j’ai eu mes premiers affrontements avec le PCF autour de la question du peuplement et de l’équilibre entre les différentes populations dans les quartiers – je parle de différences sociales et pas seulement de différences ethniques. » Ses biographes Jacques Hennen et Gilles Verdez (Manuel Valls, les secrets d’un destin, Ed. du Moment, 280 p., 19,95 €) rapportent ainsi qu’il s’oppose à la transformation en logements sociaux d’une belle propriété bourgeoise entourée d’un vaste parc, située au cœur d’Argenteuil, que vend alors Claude Labbé, le président du groupe RPR à l’Assemblée nationale. « Trop de social tue le social », osera-t-il pour justifier sa volonté de limiter la construction d’habitations à loyers modérés afin de ne pas créer d’îlots de pauvreté.

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3 janvier 2014 at 18:52

Publié dans argenteuil, politique

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la banlieue caricaturée au premier degré

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C’est une scène extraite du film « musée haut musée bas », film satirique sur le rapport à la culture, nous montrant des snobs et des blaireaux évoluant dans un immense musée.

Gérard Jugnot y représente la province, à la recherche des toiles impressionnistes, parce qu’elles sont très françaises, et représentent quelque chose de compréhensible et de bucolique.

L’ironie est dans l’opposition entre ce monde idéal et nostalgique des impressionnistes, ce portrait d’une vraie France, et ce que sont devenus ces paysages. Face aux champs de coquelicots et autres Monet peints à Argenteuil, Jugnot s’écrie que ce peintre a bien du mérite d’avoir rendu beau « cette ville pourrie d’Argenteuil ».

Est-ce une caricature du blaireau qui ne comprend rien à la peinture, et recherche la familiarité, la francité, l’authenticité, là où Monet avait au contraire fait éclater les formes de son époque, recherchant le mélange de modernité et de tradition du paysage que représentait Argenteuil en son temps, ou est-ce une critique de la banlieue, si loin et si proche de Paris ?

Je crois que le réalisateur avait du venir s’expliquer à Argenteuil, son humour ayant été peu gouté du maire. Je ne sais comment il s’est tiré de cette situation et a pu expliquer son humour. On peut toujours dire qu’un commentaire méprisant est du second degré, et que mis dans la bouche d’un blaireau, il vise à ridiculiser le dit blaireau. Faut-il y voir alors non une critique de la banlieue, mais une critique du petit blanc vue par l’élite, du provincial vu par le parisien ? Quelque soit la manière dont on tourne l’analyse, elle s’avère périlleuse.

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30 novembre 2013 at 04:52

Rentrer chez soi le soir, en passant par Saint-Lazare

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j’ai pris quelques images du trajet du soir, un jour assez calme d’ailleurs, sans bousculade devant le train.

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12 octobre 2013 at 12:28

Publié dans Paris

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Argenteuil, le cochon, les crottes de chien et la lutte des classes

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Argenteuil, ce lieu de mémoire de la présidence de Nicolas Sarkozy, est aussi une ville où s’affrontent toutes les composantes de la France d’aujourd’hui. C’est en quelque sorte une petite Italie politique, où des classes moyennes réfugiées sur les collines, se plaignent de payer cher en impôts locaux pour les autres qu’elles perçoivent comme des assistés. Le nord de l’Italie contre le sud en quelque sorte. Mais plus qu’en impôts locaux, ces classes moyennes paient peut-être encore plus en frais scolaires d’évitement social, en envoyant les enfants dans le privé ou hors de la ville, dès qu’ils rentrent au collège.

Un article de Libération précise même que ce sont 20% des élèves du primaire qui s’exilent dès ce stade. Rapporté en proportion des 40% de classes moyennes, c’est donc 50% des parents qui feraient un autre choix que leur ville pour l’éducation de leurs enfants. Les mairies successives, de gauche ou de droite, n’ont plus qu’un seul impératif de survie, attirer à tout prix des classes moyennes à Argenteuil, en y mettant le prix fort s’il le faut. On va rénover le coeur historique, on a installé une annexe d’une grande université, on veut plus de logements de gamme moyenne. On ne peut rester dans une situation où une petite partie des habitants doit financer l’ensemble des dépenses, où alors il souhaite très fortement être entendu par les municipalités. C’est d’ailleurs le cas, car seules les classes moyennes semblent avoir un forte propension à voter, on l’a vu aux primaires, où les bureaux de vote, sociologiquement ressemblaient à « une sortie de la messe ».

La tension est forte dans cette ville mixte, où cet équilibre presque inédit est maintenu malgré tout. On perçoit à cette occasion toutes les difficultés liées à la décentralisation, qui a mis au plan local ce qui n’aurait pu être financé que par une solidarité nationale.

Pour les classes moyennes, la propreté de la ville est un de ces thèmes qui fâchent, ce dont l’équipe municipale a pris conscience récemment en développant les services. Les crottes de chien sont devenus un sujet de discussion et de discorde, l’on se plaint que l’état des rues fait baisser le prix de l’immobilier et le rend invendable. Mais au prix prohibitif où il se trouve, il est aussi possible qu’il n’y ait plus de demande par rapport à un prix bloqué psychologiquement à un niveau trop élevé pour l’état de la société et de l’économie. Un visiteur d’une autre ville, compte-tenu du prix, s’attend pratiquement à trouver une banlieue coquette, et le spectacle des trottoirs encrottés, comme un carreau cassé, n’a rien de rassurant.

A l’autre extrémité de la société locale, des groupes de pression demandent ardemment que les cantines municipales fassent plus de halal, que l’on prévoit des repas sans cochon, demandes auxquelles la municipalité oppose des fins de non-recevoir, car renoncer à la république laïque, et réintroduire la religion dans la cité, serait perçu comme un immense pas en arrière, un ravivement de luttes classées dans les archives de l’histoire, dans une ville que beaucoup de classes aisées cherchent à quitter et le font savoir bruyamment, ostentatoirement. Si depuis quelques années, les musulmans semblent vouloir se replier sur une identité, à un point tel que les gens qui découvrent la banlieue, ou reviennent en France après des années à l’étranger, sont sidérées de découvrir un monde qui leur semble relever du proche-orient, les catholiques, banals et débonnaires dans mon enfance, parce que tout le monde l’était, semblent adopter des attitudes de minorité, en renforçant les liens et les contraintes. Le séparatisme social est une chose bien partagée en fait.

Ce que j’explique est sans doute banal et de toutes les époques. Les classes moyennes sont à cran aujourd’hui, les conversations portent sur l’école et la manière d’éviter le mélange social, en somme le moyen de ne pas déchoir, et de conserver les positions assiégées. Il est frappant de constater combien ce thème revient en boucle dans les conversations, comme si l’école de la République, ou alors seulement dans les beaux quartiers, n’était plus une valeur.

Doit-on accepter un tel séparatisme social, ne doit-on vivre que dans un seul milieu, étroit, protégé ? Est-il possible de conserver une diversité à l’école, et faire en sorte que l’on ait aussi des parcours de réussite dans des milieux plus mélangés ? n’est-ce pas pesant, que de vivre que dans une couche étroite de la société, et est-ce cela prépare à un avenir professionnel, social, public convenable ?

Argenteuil est une des rares villes importantes à avoir conservé autant de mixité, mais c’est peut-être lié à son extension, ce qui lui permet de couvrir une grande portion de ce patchwork social qu’est la banlieue parisienne, avec son alternance de zones de richesse contrastées.

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22 janvier 2012 at 07:06

Publié dans argenteuil, sociologie

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Le culte de l’adresse ou la distinction du pauvre

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Ce qui est surprenant lorsque l’on arrive en région parisienne, c’est que tout le monde se définisse par son adresse postale. Il semble que l’adresse précède l’essence, et qu’elle résume tout de l’individu, ses relations, son origine, son travail, ses études, sa substance. Il est même des gens qui ont tout perdu, sauf l’adresse située dans un immeuble minable, mais d’un quartier présentable, et qui se raccroche à ce seul vestige. Je ne sais s’il s’agit de gens pauvres dans leur tête, et qui ne possèdent plus que ce moyen de classement social, ce tri sélectif qui permet de sélectionner ses connaissances de manière affirmée et sans commettre d’erreur sur la personne. Bourdieu parlait de la distinction, ce moyen exigeant fondé sur une culture bourgeoise difficile et longue à acquérir, qui nécessitait une émergence prolongée dans un milieu instruit, afin d’en acquérir les codes. La culture de l’adresse en est-elle vraiment un raccourci, un moyen commode d’aller plus vite pour juger ? ou n’est-ce que le moyen d’outsiders qui ont fait l’économie de l’acquisition d’une vraie culture, bien plus difficile à obtenir, pour se contenter d’un jugement social approximatif parce qu’ils n’ont pas les moyens d’une vraie culture. Je remarque que plus l’on a de difficultés avec la culture légitime, et plus on utilise l’argument qui peut être acquis avec un peu d’argent, et sans un cheminement douloureux dans la construction d’une culture générale. L’adresse est peut-être la distinction du pauvre.

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27 mars 2011 at 09:24

Les grands magasins de bricolage sont-ils des magasins Potemkine ?

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Les grands magasins de bricolage ont fleuri dans la banlieue pavillonnaire, à l’intérieur de vastes zones commerciales où l’on peut se restaurer tout en consommant, où rien ne doit interrompre la consommation. Je suis toujours surpris que, lorsque l’on a fini par trouver les ustensiles, ou les carreaux qui nous conviennent, et que l’on en demande une plus grande quantité au vendeur, celui-ci nous répond souriant que tous les stocks sont affichés dans le magasin, qu’il n’y a ni stock ni réserve, ou alors il faut téléphoner en Chine pour les faire fabriquer. Ce sont des magasins immenses mais sans profondeur, des façades potemkine en quelque sorte. Pour trouver un modeste ustensile courant en dix exemplaires, on pouvait en prendre deux dans le magasin, en trouver cinq dans telle autre ville, et le reste encore dans une autre ville de banlieue. Il fallait parcourir l’ile-de-France pour trouver de quoi accrocher un rideau. On pourrait en rire, mais il s’agit d’un mode d’organisation commerciale ébouriffant.

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19 février 2011 at 22:03

Paris tiret nom de ma ville de banlieue

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Avez-vous noté que l’on dit Disneyland Paris, alors qu’il se trouve en Seine-et-Marne, et que l’on a créé le concept paris tiret pour Paris-La Défense, laquelle se trouve sur le territoire de Courbevoie .
L’idée du grandparis est contenue toute entière dans le tiret. Il suffit de créer un nouveau nom, par exemple Paris-Argenteuil pour que le nom d’une ville de banlieue soit plus lisible à l’extérieur. Personne, ni en province, ni à Paris d’ailleurs ne sait où se trouve Argenteuil, donc autant fusionner le nom, ce sera plus clair. On votre là où l’on dort, mais on travaille à Paris. En province on me dit, il parait que les parisiens n’habitent pas Paris, mais autour de la ville : c’est une vision plus juste que ne l’indique la phrase apparemment naïve. Il faut redonner son unité à nos lieux de vie. Le tiret pourrait y contribuer. Il est vrai qu’en région parisienne, une adresse est un niveau social, pas seulement un lieu de domicile. Demander à quelqu’un où il habite, c’est un peu lui demander ce que faisaient ses parents.

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7 novembre 2010 at 07:15

Publié dans argenteuil, Paris, politique, sociologie

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Enghien, le bord du lac, nuit et jour

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Enghien est une station balnéaire aisée dans l’écrin d’une banlieue plus pauvre. Elle a ce charme des villes décalées, et dans le temps, et dans l’espace social. Je suis toujours frappé par l’arrivée dans la ville, par le bord du lac, qui me semble comme le début d’un film, une idée qu’un cinéaste pourrait me reprendre, le regretté  Claude Chabrol, mort aujourd’hui. Il faut accomplir le tour de son lac, se promener dans ses rues, en dehors de son hypercentre, et voir ses vignes au bord de l’eau.

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12 septembre 2010 at 13:15