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Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture
C’est un ministre peu connu, et pourtant tentant à caricaturer, ce que j’ai essayé de faire ce soir. Mais je ne suis pas satisfait, je n’ai pas réussi à rendre le coté à la fois ministre et agriculteur en une seule image. Il a été enseignant, a joué au football, et vient du milieu agricole. J’ai laissé cette image parce que je crois être un des rares à l’avoir caricaturé, et on n’est pas un homme politique sans caricature. J’ai été un peu limité par la place sur la feuille, et par le temps disponible. Il a quelque chose en Jim Carrey et Schwarzenegger.
les fausses statistiques des vrais clichés journalistiques
Avez-vous remarqué que certains journalistes se lancent dans de grandes tirades, et appuient leur raisonnement sur une statistique, une corrélation peut-être factuellement vraie, mais dont l’interprétation est délirante et vise à tromper le lecteur ?
Je me suis amusé à cueillir quelques uns de ces faux-clichés au gré de lectures.
Les femmes sont moins bien payés que les hommes
on ne compare jamais les fonctions exercées, on prend des chiffres absolus, sans les affiner. Il se peut que l’entreprise ne pratique aucune discrimination, et que le salaire corresponde au poste tenu. La question posée est peut-être celle de la différenciation des rôles dans la société, mais c’est un autre débat.
Les fonctionnaires sont mieux payés en moyenne que les gens du privé
Peut-on comparer une entreprise de cadres (la moitié des fonctionnaires sont enseignants, donc de catégorie A) avec des entreprises de main d’oeuvre. On aura le même problème si l’on compare les salaires d’un cabinet d’ingénierie avec une entreprise de services, où les salaires avoisinent le smic.
Le nombre de fonctionnaires du ministère de l’agriculture augmente alors que le nombre des paysans diminue
Le mesureur de l’activité n’est pas le nombre d’agriculteurs, mais par exemple le nombre de consommateurs concernés par la qualité sanitaire, et la moitié des effectifs est constituée par l’enseignement agricole.
La France est un des pays au plus fort taux de prélèvements
On ne fait que mesurer quelle part des services relève du public, est socialisé, et non le coût de ces services. On peut privatiser la santé et la sortir du pourcentage. Elle ne sera plus un prélèvement obligatoire, mais un coût obligatoire, beaucoup plus important, mais sorti de l’assiette, comme dans un trompe-l’oeil statistique.
Pour payer moins d’impôts, les français s’exilent à l’étranger
mais où ils ne tardent pas à découvrir que les coûts obligatoires valent bien leurs anciens impôts, et s’ils partent c’est pour des raisons différentes, liées à leur profession. L’exil fiscal reste virtuel et constitue souvent un simple changement d’adresse, sans vrai exil. Et puis, ces français de l’étranger ne semblent pas très motivés pour aller voter, et peser sur le système, puisqu’ils s’abstiennent à 70%. On déplorait autrefois la faible émigration française, on explique aujourd’hui son augmentation par de mauvaises raisons.
La SACEM, HADOPI et les prix agricoles
Dans mon enfance, voici 40 ans, nous chantions sans complexe et un peu faux « adieu monsieur le professeur », sous le regard larmoyant de l’instituteur barbu qui prenait sa retraite. Aujourd’hui, chaque école primaire qui oserait un tel acte d’insurrection lors d’une fête annuelle, verrait débouler un contrôleur de la SACEM pour verbaliser. Et pourtant nous téléchargions ces chansons par nos oreilles et les gravions sur le disque dur de nos cerveaux sans qu’HADOPI nous passe au détecteur de mensonges.
Il semble que l’on ait érigé une muraille devant nos productions culturelles et immatérielles, et que ce soit devenu un crime que de les utiliser, alors que la culture est échange, détournement, et revitalisation. Il y a une sorte de loi martiale sur les biens culturels pourtant duplicables et reproductibles à l’infini. La « communication » sur ce thème a envahi les medias, les mêmes donnant l’exemple de coupé-collé lorsqu’ils écrivent des livres qu’ils n’ont ni écrits ni même lus.
A l’opposé, la production agricole, si elle est très administrée, ne semble plus connaitre la notion de prix
On est dans un système où le producteur reçoit une rémunération inférieure au coût de sa production, et où les pouvoirs publics lui attribuent une rémunération par subvention. Comme pour le pétrole avant 1974, on a créé un marché de l’alimentaire peu coûteux pour les grandes surfaces, et dont il a permis le développement. En matière culturelle, et de CD/DVD, les prix restent abusivement élevés, de même la VOD, on maintient artificiellement un marché de type « poule aux œufs d’or » auquel les majors souhaitent ne pas renoncer.
Je m’interroge sur ce qui nous pousse à rendre plus coûteux les biens culturels, à mettre en place un système orwellien de surveillance et de répression, et à laisser les prix agricoles sous-évalués. D’autres s’interrogeront un jour sur cet état de notre société, je fais ce rapprochement qui peut sembler incongru, mais que je trouve au contraire plein de significations. Peut-être l’occident pense-t-il naïvement que son avenir est dans l’immatériel, qu’il convient de protéger (acta), et que tout le reste pourra être délocalisé, suivant en cela la logique de la globalisation financière. Mais n’y aura-t-il pas un retour du réel ?
Nourrir l’humanité, par Bruno Parmentier
Si l'agriculture semble passer au 2nd rang, je me pose moi aussi la question lancinante de l'avenir. Nous serons bientôt 9 milliards, qu'il faudra nourrir.
Argenteuil, la fête des semis
A l’instar de l’opération nature capitale, Argenteuil a organisé une fête des semis. La municipalité souhaite développer le sens de la fête dans la ville, et celle-ci était moins stressante que l’équivalente sur les champs-elysées. On déambulait à la bonne franquette, sans bousculade.
L’agriculture française
Une des présentations de l'agriculture qui n'est jamais faite, c'est celle d'une industrie lourde, car regardez le capital investi dans la moindre exploitation : des animaux, des bâtiments, des machines, le tout représente un argent investi respectable. Pesez aussi la quantité de travail que met l'agriculteur dans son exploitation, et regardez son revenu réel. La rémunération des facteurs capital et travail est vraiment très faible, ce que l'on ne souligne jamais assez.
L'agriculture n'est pas subventionnée, elle est en fait si peu rentable que les pouvoirs publics doivent assurer un revenu à l'agriculteur par subvention. Ce n'est pas la subvention de celui qui gagne de l'argent en dormant, mais celle de la France qui se lève tôt et n'en est pas payée.
Il semble que toute la plus-value de l'agriculture soit passée dans la grande distribution, et que l'on montre ensuite du doigt celui qui ne peut dégager de revenu pour cette raison. A tel point que certains céréaliers investissent leur argent dans l'immobilier, nettement plus rémunérateur.
Avec les exigences du retour sur le capital, beaucoup d'entreprises sous-traitantes connaissent elles-aussi la situation des agriculteurs, un travailler plus sans récompense.
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