Archive for juillet 2011
Davey Moore, ou la chaîne des responsabilités
Comme j’aime bien promouvoir les chanteurs amateurs du net, voici une interprétation d’une belle chanson de Bob Dylan, traduite par Graeme Allwright.
Eurodisney, small world
Pour les vacances, une balade à Eurodisney, dont l’organisation, la propreté restent impressionnants, un lieu totalement artificiel, jailli de terre en quelques années, un endroit que Umberto Eco a décrit dans « la guerre du faux ». J’ai pris ces quelques images à partir d’un appareil photo numérique.
Bienvenue à gâteux-ca
Le conflit des générations existe toujours, mais le rapport de force s’y est renversé, ce sont les jeunes qui sont en situation minoritaire et dominée. C’est l’entrant dans le système qui en supporte le poids. Ce sont les plus de 67 ans qui ont élu Sarkozy, les rentiers en quelque sorte. A notre époque, les seules textes révolutionnaires sont les rapports de la Cour des comptes, qui expliquent clairement comment on a financé la baisse de la pression fiscale par de l’endettement. On a rendu ainsi infinançables des services publics, et ces rentiers ont vécu à crédits sur les générations suivantes. Être vieux, cela a des avantages, on peut mettre en perspective les différentes époques, les générations, et constater que l’on vit dans le monde renversé de ce qui coulait de source il n’y a pas si longtemps. On peut ainsi ne pas prendre pour argent comptant ce qui est dans l’air du temps, on n’a plus les mêmes besoins immédiats, quitte à y avoir sacrifié le mouvement, et être un peu prisonnier de la répétition des jours. Mais c’est aussi ne plus être l’avenir, la force vive, ceux dont les besoins entrainent les désordres vivifiants. Aujourd’hui, ceux qui ont un peu de mémoire se souviennent que jeunes, ils avaient trouvé rapidement un boulot modeste, mais qui leur permettait de louer un appartement dans Paris, alors qu’aujourd’hui, leurs enfants aux boulots encore plus modestes doivent vivre chez eux, parce qu’ils n’ont pas les moyens de l’autonomie. A quoi a servi cette baisse de la pression fiscale, si ce n’est à remettre de l’argent dans les circuits financiers, la spéculation, et autres placements de bons grand-pères de famille vivant dans un cocoon.
The man from earth, ce film incroyable
http://www.dailymotion.com/embed/video/xdz1ia
The Man From Earth[1] par BOORO
Je pense parfois à ce que dit Doctorow, le problème des artistes n’est pas le piratage, le problème pour 99,9 % d’entre eux c’est l’anonymat, la difficulté de diffuser ses œuvres (selon l’aphorisme de Tim O’Reilly : « Pour la majorité des écrivains, le gros problème ce n’est pas d’être piraté, c’est de rester inconnu »..). Le piratage peut être une bénédiction pour certains. C’est ce qui est arrivé à ce film « the man on earth », qui passé inaperçu aux Etats-Unis, est devenu l’un des meilleurs films de science-fiction de l’histoire grâce à sa diffusion sur le net. Son producteur a remercié un site de l’avoir présenté en torrent. On peut d’ailleurs le suivre entièrement sur dailymotion par épisodes. C’est une pièce qui se déroule lors d’un adieu entre amis, un jeune professeur d’histoire justifie son départ par son désir de bougeotte. Il leur fait un aveu, il ne vieillit pas, et tous les dix ans il doit prendre le large pour ne pas éveiller les soupçons. Est-ce une histoire de science-fiction, est-ce la réalité ? le film est captivant, et ne vous lâche pas. Un film culte qui se diffuse en dehors des circuits commerciaux.
Cathy Merchant, actrice d’un seul film
La malédiction d’Arkham est un film de Roger Corman, avec Vincent Price, inspiré par l’oeuvre de Lovecraft (l’affaire Charles Dexter Ward) et Edgar Allan Poe. On y remarque cette actrice, Cathy Merchant, actrice de ce seul film tourné en 14 jours, parce que Corman savait tenir un budget. Elle n’a pas de texte, c’est presque une figurante, mais on la remarque, malgré le temps passé depuis 1963, et son visage ne s’est pas démodé. Aujourd’hui, on en ferait une star planétaire, mais à l’époque, le style plus théatral ou le goût de la mode ne lui a pas été aussi favorable. Elle restera cette image fugace à jamais dans ce film hanté.
Le puits et le pendule de notre temps
L’imagerie ancienne connaissait à travers le jeu de tarot une métaphore du destin écrit à l’avance. Notre monde moderne connait les analyses médicales, qui jouent un rôle équivalent, en annonçant ce qui était imprévisible et inconnu. L’attente des résultats est une longue angoisse, et une rétrospection, un moment où les heures comptent, ainsi que les petits évènements, comme dans le compte à rebours de « Cléo de 5 à 7′ d’Agnès Varda, où la cinéaste oppose le physique pulpeux de l’actrice Corinne Marchand avec l’annonce de sa condamnation par un résultat d’analyse attendu. Le film est le récit de cette attente.
Les connaissances médicales permettent de connaître notre destin plus vite qu’elles ne permettent de le modifier, et je me souviens d’un rapport administratif dénonçant l’acharnement à détecter des maladies incurables, l’information obtenue à grands frais détruisant le patient sans lui offrir de perspectives.
Cette connaissance fine permet de suivre l’évolution d’un mal, sans pouvoir agir, prisonnier d’une sorte de « puits et pendule » moderne, où, comme dans la nouvelle d’Edgar Allan Poe, on voit avancer la lame, sans action possible, et un suivi médical est parfois simplement l’histoire de cette angoisse.
le monde la chair et le diable, un chef d’oeuvre ressorti récemment
Je me suis plongé dans la science-fiction des années 50, pour fuir les effets spéciaux, et retrouver une fiction sociale et psychologique. Beaucoup des idées de cette époque ont été reprise avec l’ajout d’effets 3D, au détriment du scenario et du jeu des acteurs.
Ce film tourné avec et produit par Harry Belafonte, en pleine époque de lutte pour les droits civiques, est décapant pour son temps. Un remake a été tourné avec Will Smith, en y mêlant une histoire de Matheson. Après la fin du monde, dans un New-York désert, on retrouve trois protagonistes, une femme blanche, et un noir et un blanc. L’histoire devient rapidement un triangle amoureux, avec l’affrontement des deux hommes, l’éducation de la femme qui l’empêche d’aimer un noir, idée que lui aussi partage. L’idée aussi que la femme doit pouvoir choisir, que son destin ne peut dépendre du seul affrontement des deux hommes. La fin est choquante pour l’époque, Inger Stevens finit par les réconcilier et part dans les rues désertes en les tenant tous les deux par la main. Vers une société réconciliée, comme celle que l’on espère pour l’Amérique ?
supprimer des informations sur Wikipedia est un délit
Supprimer des informations touchant un concurrent sur wikipedia est passible d’une amende de 25 000 €. Ainsi en a jugé un tribunal pour l’action d’Hi-media de suppression des références à Rentabiliweb. Il existe de nombreuses manipulations sur cette encyclopédie en ligne, et même pour des données factuelles. Certaines fiches de personnalités sont lissées, nettoyées de tout ce qui dérange. A l’inverse, certains, pas assez attentifs à leur image sur le net, subissent des attaques mal parées. J’ai tout de suite noté que l’on avait sous-estimé Wikipedia comme instrument, et qu’il fallait le surveiller avec vigilance. On peut y trouver de l’excellent travail, mais il ne faut pas en négliger l’aspect « communication ».
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.