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un regard sur le monde

Archive for juin 2011

qu’est devenu le Paris populaire

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Dans les années 50, Paris était une cité très populaire avec ses marchandes des quatre-saisons. Dans les années 70, mes collègues les plus âgés expliquent que dès 18 ans ils avaient pris leur indépendance, trouvé un petit travail et un studio en plein coeur de Paris. Il leur restait même suffisamment d’argent pour sortir. Pour un tel niveau de vie, il faudrait disposer de 3 000 € aujourd’hui. Les enfants d’aujourd’hui ne peuvent prendre leur envol, la vie est devenue plus difficile, les transports toujours plus longs. J’ai recueilli de nombreux témoignages de ce genre, et Guy Debord écrivait qu’avant 1970 « C’était à Paris, une ville qui était alors si belle que bien des gens ont préféré y être pauvres, plutôt que riches n’importe où ailleurs. » On pense aussi au Paris de Léo Ferré.

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30 juin 2011 at 19:44

Publié dans Paris

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Nogent sur Marne, autour de Saint-Saturnin

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Nogent sur Marne avait organisé sa brocante, et dans Saint-Saturnin, église du XIIème siècle, j’ai trouvé une grande paix, et le calme, et le retirement de la foule.

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27 juin 2011 at 06:18

Paris, 7 ème arrondissement et autour de Saint-Germain des près

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j’ai remis cette video, mais en hd. Mon premier petit film, qui restitue le charme du Paris des vieux quartiers à une saison où les touristes sont rares/

Campagne pour le don d’organe, quand l’humour tombe à plat

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Il est certes difficile de faire de l’humour avec des choses graves, bien que Reiser ou Desproges, atteints d’un cancer, se soient moqués de la maladie. Mais leur humour n’a pas visé à ridiculiser une question grave, simplement à s’en moquer pour ne pas être sous son emprise. Sans faire inutilement de l’esprit positif auquel personne n’aurait cru, ils ont visé à hausser leur humanité au-dessus de la maladie qui les détruisaient. La campagne lancée par une série d’associations me désole, son humour est à peine digne du comique troupier, et tente une dédramatisation ratée du don d’organe, au lieu de grandir le don, elle le rapetisse. C’est un humour digne d’une pub pour des bandages herniaires pour personnes âgées.

L’humour est difficile, il faut, comme pour le chant, que chaque note soit juste, même si c’est dur comme du Reiser ou du Desproges. Là on passe à côté, on ne dédramatise rien, on tourne en dérision le donneur et non la maladie, et on a l’impression qu’elle a été conçue par des gens qui n’en avaient rien à faire, qui n’étaient pas touchés par le problème, et voyaient la maladie comme un truc qui ne touche que des blaireaux et des bidochons. Je vais passer pour un bonnet de nuit, un brise-fête, mais je crois que je m’y connais en finesse humoristique, et là je suis déçu. C’est une société de communication, l’agence BETC qui l’a réalisée gracieusement. C’est une agence qui vante sa publicité et sa manière de prendre le client à contre-pied. Je ne crois pas qu’elle ait marqué un penalty sur contre-pied cette fois, elle a pris à contre-pied son propre gardien. D’abord, elle sous-estime la greffe, qui n’est pas une continuation, mais un nouveau départ, risqué, avec beaucoup de déçus et des effets secondaires. Ensuite, elle sous-estime le donneur qui ne permettrait que la poursuite d’un quotidien qui semble bien chiant et bien gris, alors que pour lui, pour le receveur, rien ne sera plus jamais comme avant, en bien ou en mal. Sous-estimer les choses n’est pas une preuve d’humour, au contraire, l’humour serait de révéler ce qui est derrière les choses ou d’en permettre une nouvelle compréhension, accrue et plus fine. Je ne vois pas qui on peut sensibiliser avec un pareil message, pas le grand public qui croit que changer un organe est comme changer une pièce dans une automobile, et pas les familles de malades qui vont percevoir tout le ridicule de cette campagne. Le danger de l’humour qui ne fonctionne pas, c’est d’aller à l’encontre d’un plus de lucidité et de clairvoyance, c’est de se transformer en langue de bois.

La dialyse coûte cher, et en raison de la baisse du nombre d’accidents, et du refus fréquent des familles, il est plus difficile de réaliser des greffes. Une partie des médecins, sous la pression économique, et du système social, préconise le don familial, comme c’est le cas dans certains pays. Il se peut que l’argument économique soit même le premier, et que les associations de malades ne fassent que relayer ce message. bien sur, il y a de très belles réussites avec un rein familial, mais ce type de message est loin d’informer sur tous les risques. Barbara Ehrenreich, qui dénonce l’esprit positif américain, parce qu’il conduit à surestimer les chances, et à ne pas prévoir l’échec, montre que les gens pessimistes vivent plus longtemps parce que plus prudents, et que l’optimisme est une catastrophe pour les américains. je suis ce type d’esprit pessimiste.

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26 juin 2011 at 22:33

Le malaxage du vécu par l’écrivain

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Il n’est pas évident que les écrivains puisent dans leur vie la matière de leur œuvre, mais qu’ils ressassent et retransforment des choses qui les ont marqués voici fort longtemps, d’où ce sentiment qu’on a dans presque tous les livres, de lire une autre époque, avec d’autres mœurs. Ce temps de latence entre l’inspiration d’un roman et sa traduction littéraire m’a souvent pousser à me demander quand je verrai enfin apparaître des écrivains de ma génération qui auront vécu les mêmes choses, et qui les décrypteront pour moi dans leur livre. Dans cette attente, il y avait l’attente d’un sens, celui à tirer de ce chaos qu’est la vie, pour une génération. Proust s’est retiré seul dans sa chambre, cloué au lit par l’asthme, pour confier à sa page un monde peuplé et virevoltant, incarnation de l’idée de snobisme, alors qu’il ne pouvait même plus sortir, et devrait demander aux autres des descriptions des choses pour alimenter son écriture. L’écriture est faite d’émotions retravaillée, assemblée pour lui donner une forme, c’est un travail sur l’informulé en quelque sorte.

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23 juin 2011 at 22:11

Jena Lee à Argenteuil

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19 juin 2011 at 23:38

Ma banque c’est big brother

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J’ai reçu une demande de ma banque, de renseignements personnels, mais qui allait bien au-delà de l’obligation légale fixée par l’arrêté du 2 septembre 2009.

« Arrêté du 2 septembre 2009 pris en application de l’article R. 561-12 du code monétaire et financier et définissant des éléments d’information liés à la connaissance du client et de la relation d’affaires aux fins d’évaluation des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme
NOR: ECET0918201A
« 2° Au titre de la connaissance de la situation professionnelle, économique et financière du client et, le cas échéant, du bénéficiaire effectif :
a) Pour les personnes physiques :
― la justification de l’adresse du domicile à jour au moment où les éléments sont recueillis ;
― les activités professionnelles actuellement exercées ;
― les revenus ou tout élément permettant d’estimer les autres ressources ;
― tout élément permettant d’apprécier le patrimoine ;
 »

Je me suis posé des questions, en constatant notamment que la lettre ne citait pas le texte fondateur, mais que l’opportunité légale avait été transformé en opportunité commerciale, le moyen de se constituer un fichier sur la vie privée des clients. Le fondement en est ce simple arrêté, ce qui me semble bien léger, et un vrai nid à contentieux.

Tout client de banque est en quelque sorte un terroriste présumé, c’est une extension infinie du domaine de la sécurité ou du commerce, je ne sais, et qui semble justifier une vaste opération de collecte de données complétement illégale. Les « conseillers financiers » me font parfois penser à des vendeurs de steak haché à la sauvette, aucun ne peut définir le contenu des produits vendus, ne sait de quoi il est constitué, et est rémunéré au pourcentage des ventes de produits financiers, ce qui me semble poser un sacré problème de conflit d’intérêts.

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18 juin 2011 at 10:53

Wikipedia, des correcteurs perdus dans l’écume du present

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Le nombre de contributeurs à wikipedia a fortement diminué. J’ai déjà signalé ici d’étranges corrections sur wikipedia. Je me rends compte que quelques administrateurs passent leur temps à effacer les articles que les contributeurs ont mis longtemps à rédiger. Le critère essentiel est celui de la notoriété, critère qui ne renvoie qu’à lui-même, et à ce que le correcteur croit y voir. J’avais créé un article pour William Castano, sculpteur dont l’oeuvre orne une place d’Argenteui, afin que l’on puisse retrouver des informations sur l’artiste, un jour lointain ou quelqu’un cherchera ce type de renseignement. Nos villes sont pleines de choses qu’il faut voir, découvrir, avant de chercher à en savoir plus. Mon but était que cette trace existe, répondant en cela à un but encyclopédique. J’ai essayé de répondre aux nerds qui effacent mes articles, cela devient épuisant que de voir tout travail nié, et j’en viendrai bientôt à ne plus écrire que sur wordpress, où du moins je suis libre. Mon « effaceur » se définit comme de centre droit, peut-être a-t-il été choqué par cette statue rappelant l’esclavage, place du chevalier Saint-Georges, je veux bien que cette commémoration soit contestée, on peut bien sur penser que l’esclavage n’est pas une question centrale de l’histoire de la France, mais fallait-il pour autant la néantiser ? Certains effacements ne sont-ils pas profondément politiques sur wikipedia ? J’ai aussi découvert (Cf Frédéric Martel, mainstream) que dans les 150 millions de promotion commerciale de certains films américains, on budgétait aussi la rédaction de la fiche wikipedia du blockbuster.

« la réalisation de statues officielles n’est-elle pas un critère suffisant ? Nos rues sont parsemées de statues, dont il est bien utile de pouvoir trouver l’auteur, la signification, car internet est branché vers ce qui est médiatique, mais oublie ce travail de fond de garder la trace d’œuvres destinées à passer le temps. Castano, vaut bien tous nos chanteurs insignifiants, et autres footballeurs de troisième division pourtant bien présents sur wikipedia. A partir du moment où il a réalisé un monument public qui passe le temps, sa « notoriété » est évidente puisqu’elle durera, et qu’un jour quelqu’un cherchera des renseignements. Vous êtes jeunes, je suis vieux, et je suis sensible à ces œuvres qui seront là bien longtemps après nous. Il y a une difficulté dans la définition de la notoriété. On peut avoir des artistes intéressants, mais dont le net, bien récent, ne parle pas, et sur lesquels les lecteurs chercheront des renseignements, ce qui me parait coller avec la fonction d’encyclopédie de wikipedia, qui ne peut être trop branchée sur l’actualité non plus. Par exemple, je me suis rendu compte que wikipedia avait ignoré une grande quantité d’écrivains, parfois majeurs, lorsque j’ai commencé à créer des posts. Il ne faudrait pas que wikipedia ne soit constitué que de culture nerd, et que rien n’existe en dehors du miroir que le net se tend à lui-même. Si la notoriété est ce dont parle le net, et non ce qui a peut-être une profondeur du temps, alors là je suis mal parti pour rédiger des posts. Je comprends que les contributeurs disparaissent, pourquoi chercher à apporter de l’érudition si l’on doit rester dans l’écume du présent ?  »

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18 juin 2011 at 09:26

Le mur d’argent, un caisson d’isolation sensorielle

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Ce qui frappe dans la biographie des PDG, des hommes d’argent, des riches, c’est leur isolement du monde extérieur, et cela m’avait frappé en discutant avec quelqu’un de la vie de Jean-Marie Messier, valorisée dans une hagio-biographie. Ils vivent dans des maisons entourées de gardes, dans des milieux impénétrables, et leur entourage payé par eux, ne peut que leur tenir le discours qu’ils souhaitent entendre, il y a même une sorte de pression darwinienne pour ne sélectionner que des flatteurs, ou du moins des « positive thinkers » dont l’optimisme déconnecté finira par leur masquer toute réalité et entretenir leur narcissisme natif. On dénonce souvent la coupure des liens entre hommes politiques et peuple, mais elle ne peut être aussi importante que celle des dirigeants de conseils d’administration, qui n’ont plus d’interlocuteurs que des actionnaires. Ce sont des hommes sans autre responsabilité sociale que celles de leurs parts sociales, et sans autre vision de la société que celle de leurs sociétaires. La société est pour eux la société anonyme. On les appelle aussi les visiteurs du soir, ceux qui conseillent véritablement les dirigeants, leur donnant des directives à partir de leur caisson d’isolation sensorielle.

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18 juin 2011 at 08:21

Publié dans politique

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une fraicheur dans le vision des choses, Pierre Larrouturou

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François Baroin est plus lucide dans ses lapsus que dans ses discours. Alors qu’il avait préconisé une augmentation des impôts, il vient de rappeler que le seul objectif du gouvernement est de réduire la dépense publique.La Cour des comptes avait fait le constat que les prélèvements fiscaux avaient baissé de 100 milliards depuis 2000, et qu’il y avait deux urgences, l’une est de remettre la pression fiscale à niveau, et c’est la première priorité, la deuxième de jouer sur la dépense publique mais en deuxième priorité seulement. Je veux bien croire que le ministre donne une réponse politique, qu’il ne peut prendre ses électeurs à rebrousse-poil, et que l’on sait aussi quels visiteurs du soir font pression sur lui. Mais ce discours est en fait profondément démagogique, compte tenu de l’analyse de la Cour des comptes et de la commission des finances. Cette démagogie fiscale est à hauteur de la dette de la France.

Pierre Larrouturou a écrit le livre d’économie le plus simple disponible en rappelant quelques constats évidents, comme le transfert de la masse salariale à la rémunération des actions, un hold up peut-être jamais organisé véritablement, mais qui s’explique par un rapport de force, un peu comme ce dirigeant israélien qui expliquait que son pays détenait des positions de force vis-à-vis des palestiniens, et que les positions de force ne se négocient pas. On a donc transféré une partie de la valeur ajoutée des salariés aux actionnaires. De même, les prix agricoles baissent, alors que le prix payé par le consommateur ne suit pas la même courbe, la rémunération du travail agricole a diminué, finançant des gains de productivité mais peut-être aussi des intermédiaires en position de force.

Il nous rappelle combien la productivité du travail s’est élevé à la verticale depuis la guerre, posant ainsi la question de la réduction de la durée du temps de travail, car le maintient de la durée légale n’est plus soutenable, il aboutit à laisser complètement inactive une partie de la population.

Loin des fausses polémiques, il évoque un problème central de la société française, le logement, montrant au passage que ce n’est pas un objectif du gouvernement, qui est même en position basse sur le sujet. Si le chômage, la dette, le logement, sujets cruciaux ne sont pas des priorités, qu’est-ce qui l’est donc ?

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18 juin 2011 at 08:08