Du quai de la gare à travers le 13ème arrondissement

Le bon moyen de sortir des sentiers battus lors d’une promenade dans Paris, c’est finalement de suivre un itinéraire de randonnée conçu par quelqu’un que l’on ne connait pas. Le guide « Paris randonnées » de Dominique Lesbros, une journaliste attentive aux détails, et aux rues méconnues, m’a permis de connaître le 13ème arrondissement à travers certains lieux méconnus. Bien sur, on me dira que ce n’est pas le Paris touristique et spectaculaire, mais j’ai tellement parcouru la ville que je m’étonne d’y trouver des lieux inconnus de moi, ou que j’ai oublié, et la ville change aussi, certains quartiers sont métamorphosés. J’ai traversé voici longtemps ce quartier, où l’on trouvait des maisons anciennes, presque des coins de campagne.

Paris est une ville infinie, qui réserve toujours des surprises et des merveilles, un monde en soi, comme ce petit jardin de la nouvelle d’E A Poe, qui devenait immense lorsque ‘l’on s’y rendait.

Je ne sais pas s’il existe beaucoup d’autres « piétons de Paris », peut-être pas plus que de cinéphiles, qui aiment marcher des heures durant. C’est un goût acquis à mes débuts ici, où l’étroitesse du logement me poussait dehors, et la marche changeait mes pensées, m’aidait à réfléchir, à trouver des idées nouvelles.

Comment remettre de l’ordre dans nos têtes ?

Comment remettre de l’ordre dans nos têtes après un tel chaos ?

Nous sommes dans une sidération emphatique, mais sans analyse. Très peu de commentaires évoquent nos guerres lointaines, sans doute parce que nous avons du mal à en comprendre le sens, et que nous ne savons pas vraiment ce qui s’y passe. Pour les japonais de la 2ème guerre mondiale, le recours aux kamikazes témoignait que la guerre était perdue. Quel est l’objectif de ces attentats, dessouder la communauté nationale, provoquer des dissensions ? Tout cela ne fera que renforcer russes et occidentaux dans leur détermination, et facilitera la censure des agents encore critiques. Je suis toujours surpris par les réactions dichotomiques, de la réaction viscérale d’une part des français, de la très grande prudence des autres, pris entre deux tendances, celle de l’effarement, mais aussi de la pression sociale, et d’une part de proximité sentimentale.

On parle trop des banlieues, certains commencent à faire remarquer que leur sort n’est pas pire que celui d’autres régions, plus autochtones, mais plus déshéritées, et qui se réfugient dans un vote très protestataire. La religion est constamment évoquée, mais en quoi est-elle soit entravée, soit aussi importante, parce que dès lors qu’il s’agit de vrais problèmes, on est tous de la même religion, en parodiant ce que disait Voltaire. C’est le projet sociétal des différentes religions qui peut être critiqué, plutôt que leur inconnaissable fond spirituel, leurs textes mystérieux, ouvrant une foultitude d’interprétations possibles, qui ont enrichi le palimpseste multiséculaire et illisible de ces interprétations.

C’est une question de conflit, militaire, et civilisationnel si l’on veut, mais pas de religion seule, Dieu n’a rien demandé. La religion a été utilisée dans une forme simpliste pour programmer des cerveaux sans doute, en modifier l’adn, mais cet adn n’est justement formé que de mots.