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Argenteuil en couleurs sepia d’automne
Le noir et blanc ou le sepia donne un ton de nostalgie aux lieux, et surtout en souligne le dessin, en en ôtant la couleur.
Je n’avais jamais remarqué combien la maison de Claude Monet, et celle où Marx séjourna en 1882, avant d’aller en Algérie, étaient proches l’une de l’autre, trois maisons les séparent tout au plus. Ils n’ont pas séjourné aux mêmes époques, et n’auraient pu se rencontrer, mais ils ont habité en face de la gare qui les mettait à 20 minutes de Paris. Georges Braque n’est pas né loin d’ici non plus.
Balade dans le centre-ville, un jour d’automne, propice à être rendu en noir et blanc, pour souligner le dessin des maisons. Je me surprends à trouver des sujets photographiques en grande quantité en me promenant au hasard des rues. Par contre, le photographe passe moins inaperçu qu’à Paris, on me demande régulièrement ce que je photographie, car on a très peur d’être épié manifestement.
youtube devient plus commercial
Le site de youtube m’a demandé de me connecter via mon adresse mèl, plutôt qu par un pseudo. Du coup, je découvre une présentation bien plus commerciale, avec des pubs en pagaille entourant les videos, en contradiction avec le message bien souvent. On apprend qu’il faut être en règle avec la société pour avoir le droit d’utiliser la procédure dite de non-référencement sur google, celle qui permet de stocker ses videos et de les adresser à un cercle restreint. Cette option est devenue plus discrète, rien n’avertit l’interlocuteur que la diffusion est limitée, le bandeau d’annonce a disparu, ce qui risque d’entrainer des malentendus. Beaucoup de gens croient que mettre une video sur youtube, c’est l’ouvrir au monde entier, alors qu’il existe une possibilité d’utiliser youtube comme un stockage cloud. Il est certain qu c’est peu rentable sur la plan de la pub, on sent que youtube voudrait mettre fin à l’expérience dont on comprend qu’elle ne rapporte pas..
Youtube sauve la video
On se souvient combien les cameras en super 8 étaient rares, et combien plus rares les difficiles séances de projection. Ces images anciennes seraient précieuses, mais elles dorment au fond des placards, comme beaucoup de camescopes, trop encombrants pour les emmener, ou saisir par eux la fugacité de la vie. Les formats ont changé de manière incessante, de sorte que rapidement on n’a plus eu les moyens de visionner des bandes oubliées au hasard des rangements.
On ne trouve plus aucune revue de video, de photo,oui, mais pas de video, et pourtant l’on vend encore des camescopes, dont les modèles et caractéristiques changent plus vite que la mode vestimentaire.
Comme pour la diapo autrefois, le format de ces images, leur difficulté d’utilisation a fait qu’elles sont rarement vues. Une statistique indiquait même pour les photos papier qu’elles n’étaient jamais regardées, et s’amoncelaient, inutiles.
S’il n’y avait pas youtube, et la possibilité de mettre en ligne des videos, de les intégrer dans des blogs, sur facebook, en ouvrant plus ou moins leur accès, la video aurait pratiquement disparu de notre horizon, on vendrait certes du matériel, mais sa production serait inconnue. Pourtant ces camescopes, de taille réduite, portent de grandes potentialités, et donnent un résultat excellent.
S’il n’y a plus de revue video, on se rend compte également combien ce matériel est bien peu maitrisé, sous-utilisé. 99 % des videos de youtube ne sont pas regardables, ou sont des pubs pour agence immobilière qui semblent bien plus souffrir de la crise qu’elles ne le reconnaissent dans les medias. La photo présente l’avantage de la rapidité, de la vision immédiate par rapport au film, c’est un peu la différence entre un dessin et un texte, ce dernier demande plus d’efforts et d’attentions.
J’ai du envoyer 350 videos sur youtube, dont une centaine publiques, et tout cela sans coût. Je me demande quel est leur modèle économique. C’est une formidable capacité de stockage et de diffusion, inespérée, et puissante. Peut-être un jour les archives de notre temps, des documents uniques.
Je ne sais si le net restera libre, ou s’il se fermera comme d’autres medias. Mais il est vrai qu’il existait un besoin de partage d’informations et d’images au-delà du cercle proche, qui ne comprend pas forcément le public adéquat à une production.
La video est sous-exploitée, tout le monde peut produire l’équivalent d’une émission de télévision, dire des choses qui ne sont pas ailleurs, réaliser des documentaires sur la vraie vie. Je sens un champ d’expression encore inexploité.
La statue de l’éloquence à Beaune
Je ne sais qui a réalisé cette statue à Beaune, ni pour quelle occasion elle a été installée dans ce jardin. Je n’ai trouvé aucun renseignement sur le net, et je ne peux en dire plus. Pourtant, j’aime bien le mouvement de ses gestes que la video permet de recréer, le regard de la personne qui se saoule de ses mots, la pupille dilatée par le plaisir de la conversation.
C’est l’exemple de ce que l’on peut faire avec un camescope de poche, en se baladant, et en prenant note sans difficulté d’une chose qui nous intrigue. Pour moi, le charme de la photo ou de la video, c’est de pouvoir faire spontané, de cueillir ce qui passe à portée, sans lourd attirail que son esprit ouvert et attentif.
la disparition des vidéastes amateurs
Je m’étonne de constater la disparition d’un loisir populaire qu’était la video. Il me semble que l’on voit de moins en moins d’amateurs filmer les évènements familiaux. De même, si l’on trouve beaucoup de revues sur la photo, il semble que celles consacrées à la video aient totalement disparu du marché. Il faut aussi dire qu’une séance de video était plus ennuyeuse que les antiques séances de projection de diapositives quand l’appareil se coinçait. On assistait à la projection monotone de paysages filmés en tremblotant avec un zoom trop puissant, et des balayages comme si la camera avait servi d’éventail. Certains filmaient des heures sans savoir ce qu’était un cadrage ou même une image. Pourtant le principe est simple, il suffit déjà de bouger l’appareil très lentement comme si l’on tenait un verre trop plein dont on ne souhaitait pas renverser l’eau, et aussi de savoir qu’une courte focale est bien plus utile qu’une très longue sauf pour les animaux et les spectacles.
Je n’avais pratiquement jamais touché à la video avant d’avoir un apn, mais je ne savais quoi faire des clips, alors que quelques logiciels gratuits permettent d‘en tirer quelque chose. De même beaucoup de gens sont passés au numérique sans savoir quoi faire des clips multiples qu’ils ne savent pas assembler si aucun logiciel de montage ne leur est fourni avec l’appareil. La video me semble pourtant présenter un grand intérêt de témoignage et de souvenir. Elle donne davantage une idée de la vraie vie que la photo, elle permet de réaliser de petits reportages, dont le touché amateur parait d’autant plus artistique qu’il s’éloigne du côté trop léché des clips publicitaires. Il produit un effet de réel et de concret plus frappant. Je crois que les gens ont fini par renoncer à leur caméra, comme ils ont renoncé au transistor qui hurlait à plein volume sur les plages, parce que la mode a changé, parce qu’ils n’ont pas acquis les bases minimales, n’ont pas su monter leurs films, les conserver les mettre en valeur.
Avec internet, on dispose de moyens de diffusion avec tous les périmètres de filtrage disponibles. On peut les charger sur youtube
et leur donner une diffusion large, on peut restreindre cette diffusion et n’envoyer l’adresse qu’aux intimes. Les familles sont de plus en plus éclatées, le net est le moyen de garder un lien « de faible intensité » en échangeant des images. Quand je repense au cinéma de Guy Debord, ou des documentaires faits avec presque rien, on se dit aussi que l’on tient ainsi un fabuleux moyen d’expression artistique et autre.
on n’est plus obligé non plus de trimbaler un instrument lourd et encombrant, il existe de petites cameras, et les APN permettent de filmer en HD, ils peuvent se glisser dans un sac et leur optique soignée en fait de bons camescopes. On retrouve le rêve d’une camera stylo chère à Godard.
Les ciels d’Argenteuil
bien sur la place Salvador Allende n’a rien du glamour que l’on trouve sur les tableaux impressionnistes, ces hommes de couleur qui ont chroniqué la ville, mais malgré le décor urbain, je trouve une beauté neigeuse aux ciels argenteuillais
La video de Ben Laden, comme dans un roman de Don Delillo ?
Dans un livre de Don DeLillo, « chien galeux » je crois, tout le monde est à la recherche d’une video, la dernière de Hitler dans son bunker. A la fin du livre, on découvre qu’il s’agit d’un film où Hitler imite Charlie Chaplin l’imitant lui-même dans le dictateur. Il est des fois où la réalité rejoint la fiction.
Pour un peu, on nous aurait diffusé une video de Ben Laden se regardant à travers les guignols de Canal plus.
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