triton95

un regard sur le monde

Archive for avril 2012

une citation de César, sur la lutte politique acharnée d’un village perdu

with one comment


« Lon dit qu’en traversant les monts des Alpes, il passa par une petite villette de Barbares habitée de peu d’hommes pauvres et mal en poinct, là où ses familiers qui l’accompagnoyent se prirent à demander, en riant entre eulx, s’il n’y avoit point de brigues pour les estats et offices de la chose publique en ceste ville là, et s’il n’y avoit point de débats et d’envies entre les principaux pour les honneurs d’icelle, et Cæsar parlant à certes, respondit, « Je ne say pas cela, dit-il, mais quant à moy j’aimerois mieux estre icy le premier, que le second à Rome. »

(Vie de Jules César, chap. XI ; XIII de la traduction.)

Written by Le blog de Jean Trito

28 avril 2012 at 12:58

Publié dans histoire

Hunger games

leave a comment »


Comme la traduction française ne me séduisait pas, j’ai lu ce livre en anglais, qui est écrit dans un style clair de best-seller, et se dévore, en raison de sa simplicité d’écriture, l’espace d’un week-end. Je me suis rendu compte après coup qu’il est très fortement inspiré par « battle royale », romain japonais à succès, et film avec Kitano dans le rôle principal. L’auteure y rajoute que l’histoire fait partie d’une émission de télé réalité, et une thématique d’opposition entre une sorte de capitale dominante, et des districts populaires.

Ce qui me frappe, c’est cette opposition entre certains districts besogneux, qui vivent de la mine, et d’un travail d’exploitation, avec une capitale riche, opulente, développée. L’auteure n’a t-elle pas voulu représenter une Amérique profonde, face à celle des côtes ouest et est ? L’héroïne vit dans la nature, de chasse et de pêche, et c’est son arc qui lui permettra de vaincre, comme Robin des bois, ou l’Amérique des champs, des campagnes.

Written by Le blog de Jean Trito

28 avril 2012 at 10:53

Publié dans cinéma, japon, science-fiction

Tagged with ,

Jean-Paul Blumenthal

with 5 comments


C’est presque l’illustration inverse de mon article précédent. J’ai recherché son nom et j’ai trouvé cet article, qui récapitule sa carrière. Jean-Paul Blumenthal était un peintre abstrait, autodidacte, qui animait un cours de dessin et de peinture du CLEC (une association dépendant de la fédération du bâtiment). Je ne savais pas qu’il était mort en 2003, et je ne l’aurais jamais su sans le web, car j’ai quitté ce quartier dans les années 90.

Je me souviens qu’il passait nous voir, et nous demandait de montrer davantage « ce qui se passait » dans telle partie du dessin, de montrer le mouvement, d’expliciter la forme. C’était une organisation à la bonne franquette, où un public assez âgé venait peindre des natures-mortes le samedi, et travailler sur modèle vivant le soir en semaine. Je m’y suis rendu des années durant, bien qu’irrégulièrement, pour améliorer ma technique du dessin.

Il ne faisait pas de grands discours, son enseignement résidait dans l’art de la petite touche, il tenait à faire remarquer tel ou tel point, sans discours inutile. « il y a quelque chose qui se passe là ». Je ne sais pas si des gens se souviennent encore de cet atelier, s’ils sont présents sur le net.

Je me souviens que l’un de nous avait intitulé une de ses sculptures « Blues mental » pour lui rendre hommage.

Voici l’une de ses compositions abstraites.

Je n’ai pas réussi à en trouver d’autres même en parcourant le net.

De lui je n’ai retrouvé aucune photo sur le net, mais par contre, en fouillant dans d’anciens cartons, j’ai retrouvé ces deux dessins d’atelier, où il avait pris la pose pour ses élèves.

Jea-Paul Blumenthal prend la pose devant ses élèves

Jean-Paul Blumentahl, peintre et professeur de dessin, prenait parfois la pose devant ses élèves du CLEC.

jean-paul blumenthal

de temps en temps, Jean-Paul Blumenthal prenait la pose pour ses élèves du CLEC

Written by Le blog de Jean Trito

21 avril 2012 at 08:03

Les absents du web

with one comment


Les médias évoquent beaucoup le « droit à l’oubli » sur le web. Pourtant, et paradoxalement, de nombreux noms sont absents de google. Alice Kaplan expliquait que l’on ne pouvait plus retrouver trace des gens modestes quelques décennies après la guerre, ils avaient disparu et aucune archive ne subsistait d’eux. Et bien, à l’inverse de bien des articles journalistiques j’effectue le même constat que cette historienne.

Parfois, et par curiosité, je recherche un nom du passé, pour savoir ce qu’il est devenu. Dans le meilleur des cas, je retrouve des éléments de biographie sur copaindavant, une photo sur facebook, ou sur un quelconque réseau, mais cela va difficilement au-delà. En fait, peu de gens sont cités dans un article, ou laissent une trace un peu personnelle. Et encore, il s’agit souvent de gens exerçant des professions intellectuelles, ou ayant des fonctions électives.

Pour beaucoup d’autres, et notamment des manuels, il est impossible de retrouver la moindre allusion à leur nom sur google, plus encore s’ils habitent le monde rural. Le réseau a une capacité de souvenir, mais aussi d’oubli considérable. Je me souviens que j’avais recherché quels hommes politiques avaient soutenu l’intervention américaine en Irak, et je n’ai plus retrouvé que le nom de Pierre Lelouche, de l’intervention de Gérard Collomb, qui m’avait paru si incompréhensible, rien ne demeurait.

Il n’est donc pas possible de faire une étude historique à partir d’Internet, il possède une mauvaise capacité de conservation. Le buzz chasse le sujet de fond, l’évènement significatif. Wikipedia est symptomatique qui semble privilégier les footballeurs de 2ème division sur les intellectuels. J’ai du parfois introduire certains sujets, trouver un peu de documentation, parce qu’ils sombraient dans l’oubli justement, et que je redoutais que le web n’en retienne rien. Youtube par exemple survalorise le médiatique, est envahi par les annonces immobilières, mais l’on trouve peu de reportages de vrais amateurs qui souhaitent valoriser un lieu, un évènement ignoré et qui passerait inaperçu. Nous ne pouvons laisser des preuves, laissons des traces.

Parfois je reçois un message, pourriez-vous filmer telle rue, dans laquelle je suis passé, pour la confronter à mes souvenirs, voir si elle a changé, j’y ai vécu des choses importantes pour moi, et je ne suis pas en mesure de la revoir. Je me sens un peu dans le rôle d’Atget, qui photographia les rues du vieux Paris, aujourd’hui disparu, et produisit ainsi des documents irremplaçables. Si un jour j’écris enfin, mais il est bien tard dans ma vie pour cela, un roman, peut-être de fantastique ou de science-fiction, j’y placerai peut-être un nouveau type d’archéologue, chargé de « creuser » dans les couches anciennes du web, pour en ressortir des vestiges nécessaires à la compréhension de notre temps.

Written by Le blog de Jean Trito

21 avril 2012 at 07:38

Internet + est-il légal ?

with 2 comments


La livraison aux abonnés d’orange d’une « fonctionnalité » appelée internet +, qui leur permet de voir débité leurs achats sur leur facture du mois suivant, sans aucun contrôle, est-elle légale. Je vous rappelle le dispositif. Sauf que ces précautions en semblent pas exister, puisqu’il suffit de cliquer sur un jeu ou une sonnerie gratuite pour se voir ensuite prélevé jusqu’à 60 euros par mois, bien mal explicité sur la facture mensuelle, et qui disparaissent parmi d’autres coûts.

“Vous réalisez ainsi vos achats en toute confiance et en quelques clics :

a Vos achats sont simplifiés : 2 clics suffisent pour acheter et valider votre achat, sans qu’à aucun moment vous n’ayez besoin de vous identifier. »

Aujourd’hui, je lance le débat, est-ce que Internet plus est vraiment légal, ou ne s’agit-il pas d’une forme de hammeçonnage, de phishing ?
On peut s’interroger, je ne vois pas comment peut être légal un système de prélèvement sans aucun contrôle, et dont l’on est à aucun moment informé par mèl, par lettre. L’astuce du dispositif repose sur la faiblesse des sommes, qui ne permettent pas de rentabiliser une procédure en justice, et représentent 120 millions d’euros par an pour orange selon certains chiffres. Trop petit pour se faire prendre, trop rentable pour y renoncer. L’entreprise négocie les contentieux au coup par coup, et lache quelques euros, sans devoir renoncer au système.

Si quelqu’un peut m’éclairer, je ne comprends pas comment un tel dispositif peut être légal. J’ai l’impression qu’il y a une sorte de rapport de force qui remplace le droit, mais que fait la répression des fraudes. Le dispositif est décrit en clair pourtant sur le site d’orange, mais il me semble devoir relever de la vigilance des consommateurs.

Written by Le blog de Jean Trito

20 avril 2012 at 17:21

Le blog est-il un moyen de défense de la citoyenneté et de l’individu face aux grandes organisations

leave a comment »


Un certain nombre de situations nous sont imposées, au mépris du droit. Par exemple, la mairie de A.. ne reconnait pas les femmes mariées pour certaines formalités, au mépris des textes écrits par le ministère de l’intérieur, ce qui est quand même un peu fort de café. Orange a inventé le phishing par clic intempestif qui vous abonne à des sites inutiles pour jusqu’à 60€ par mois, sans signature, sans validation, sans même vous en informer.

Nous rencontrons tous les jours de telles atteintes au droit individuel, pratiquées sans contre-pouvoir par les grandes organisations. Nous pouvons saisir la justice, mais dans le cas d’orange, les sommes, même si elles sont colossales au niveau de l’entreprise, sont faibles au plan individuel. De même la mairie de A.., qui a sans doute fini par comprendre qu’elle était hors la loi, n’a pas répondu à mon courrier, oublieuse de cette culture qui voulait qu’une administration réponde toujours à un courrier écrit, et n’en laisse point en souffrance.

Que faire face au silence, au poids de ces organisations ?

Je crois que les blogs, internet, permettent de faire connaître leurs dérives. Pour les assurances qui vous refusent une indemnisation, on trouve des contre-attaques, car je me suis rendu compte, à ma grande surprise, que ces organisations, que je croyais surarmées juridiquement, répondaient par écrit des inepties faciles à contrecarrer.

Certaines organisations publiques ou semi-publiques ont aussi des pratiques inquiétantes : réserver un billet sur internet dispense la sncf de toute responsabilité en cas de grève, et vous ne serez pas remboursés : l’entreprise a réussi par ce transfert au privé, à se dispenser de ses responsabilités fondamentales, comme si j’embauchais un chauffeur qui ne respecterait pas les limitations de vitesse pour préserver mes points du permis.

On constate ainsi que ces organisations décentralisent ou sous-traitent afin de se débarrasser de certaines contraintes de responsabilité.

La vigilance doit être constante de notre part, sinon, nous pourrions terminer avec une démocratie purement formelle, où l’on pourrait tout nous imposer sans contrôle démocratique.

Written by Le blog de Jean Trito

20 avril 2012 at 13:00

Publié dans blog, droit, service public

Tagged with , , , , ,

Certains services d’orange sont des chèques en blanc

with one comment


Depuis que je suis abonné chez orange, je me rends que, si l’on n’y prends garde, et très régulièrement, des prélèvements inexpliqués apparaissent sur les factures. Ils correspondent à des abonnements issus de pubs sur lesquels peut-être quelqu’un a cliqué, ou n’a pas cliqué, c’est improuvable, et qui très rapidement viennent gréver la facture d’une vingtaine d’euros par mois. Comme l’on ne reçoit plus de facture, qu’il faut aller la chercher sur le site Orange, et que l’entreprise se garde bien de les expliciter sur cette fameuse facture en .pdf, l’abonnement internet est surenchéri. Je me suis rendu compte qu’il existait un service internet + « dont je bénéficiais », et qui permettait à n’importe qui de cliquer sur une touche, et d’engranger un abonnement pérenne représentant plusieurs dizaines d’euros par mois, sans que je signe quoi que ce soit, par un simple clic, peut-être survenu par inadvertance.

Voici la description édifiante de la pub

« Vous réalisez ainsi vos achats en toute confiance et en quelques clics :

a Vos achats sont simplifiés : 2 clics suffisent pour acheter et valider votre achat, sans qu’à aucun moment vous n’ayez besoin de vous identifier.

b Vos achats sont réglés en différé : puisqu’ils sont reportés sur votre prochaine facture d’accès à Internet, que vous réglez à la date et suivant le mode de paiement habituel.

c Aucun frais, ni de commission : le montant de votre achat vous est rappelé avant de confirmer celui-ci.

d Aucune donnée personnelle ou bancaire ne transite sur Internet lors d’un achat.

e Un achat via Internet + ne nécessite aucune installation de logiciel. »

Il existe une possibilité de désactiver cette action, mais il faut vraiment la chercher, de même l’origine et l’explication de la dépense. Cette fonctionnalité est offerte avec l’abonnement, mais sans que le client soit informé de cette grave faille de sécurité. Ce qui veut dire qu’Orange met à disposition un dispositif de paiement ouvert et incontrôlable : rien ne prouve que vous avez vraiment cliqué, et aucune identification n’a été demandée.

Orange a inventé en quelque sorte le chèque en blanc sans signature.

Written by Le blog de Jean Trito

20 avril 2012 at 10:24

Publié dans internet

Tagged with ,

Paris, le parc de Bercy au printemps

leave a comment »


Le parc de Bercy est peu connu, il jouxte la Seine en face de la très grande bibliothèque François-Mitterrand. On y croise de nombreux oiseaux, une bonne détente en attendant une séance de cinéma à l’UGC de la Cour Saint-émilion.

Youtube sauve la video

with one comment


On se souvient combien les cameras en super 8 étaient rares, et combien plus rares les difficiles séances de projection. Ces images anciennes seraient précieuses, mais elles dorment au fond des placards, comme beaucoup de camescopes, trop encombrants pour les emmener, ou saisir par eux la fugacité de la vie. Les formats ont changé de manière incessante, de sorte que rapidement on n’a plus eu les moyens de visionner des bandes oubliées au hasard des rangements.

On ne trouve plus aucune revue de video, de photo,oui, mais pas de video, et pourtant l’on vend encore des camescopes, dont les modèles et caractéristiques changent plus vite que la mode vestimentaire.

Comme pour la diapo autrefois, le format de ces images, leur difficulté d’utilisation a fait qu’elles sont rarement vues. Une statistique indiquait même pour les photos papier qu’elles n’étaient jamais regardées, et s’amoncelaient, inutiles.

S’il n’y avait pas youtube, et la possibilité de mettre en ligne des videos, de les intégrer dans des blogs, sur facebook, en ouvrant plus ou moins leur accès, la video aurait pratiquement disparu de notre horizon, on vendrait certes du matériel, mais sa production serait inconnue. Pourtant ces camescopes, de taille réduite, portent de grandes potentialités, et donnent un résultat excellent.

S’il n’y a plus de revue video, on se rend compte également combien ce matériel est bien peu maitrisé, sous-utilisé. 99 % des videos de youtube ne sont pas regardables, ou sont des pubs pour agence immobilière qui semblent bien plus souffrir de la crise qu’elles ne le reconnaissent dans les medias. La photo présente l’avantage de la rapidité, de la vision immédiate par rapport au film, c’est un peu la différence entre un dessin et un texte, ce dernier demande plus d’efforts et d’attentions.

J’ai du envoyer 350 videos sur youtube, dont une centaine publiques, et tout cela sans coût. Je me demande quel est leur modèle économique. C’est une formidable capacité de stockage et de diffusion, inespérée, et puissante. Peut-être un jour les archives de notre temps, des documents uniques.

Je ne sais si le net restera libre, ou s’il se fermera comme d’autres medias. Mais il est vrai qu’il existait un besoin de partage d’informations et d’images au-delà du cercle proche, qui ne comprend pas forcément le public adéquat à une production.

La video est sous-exploitée, tout le monde peut produire l’équivalent d’une émission de télévision, dire des choses qui ne sont pas ailleurs, réaliser des documentaires sur la vraie vie. Je sens un champ d’expression encore inexploité.

Written by Le blog de Jean Trito

19 avril 2012 at 09:39

Publié dans video

Tagged with , ,

Qui est responsable de la situation financière de la ville d’Argenteuil ?

with 3 comments


Depuis que j’habite Argenteuil, le débat sur l’origine de la dette de la ville, et de l’augmentation des impôts est un serpent de mer que tout le monde se renvoie, et qui est maintes fois utilisé dans les tracts électoraux. J’ai lu cet article avant les élections de 2008, et il relativise bien les choses.

« sur le site du modem, on trouvait avant les élections municipales cet article, qui confirme que la hausse des impôts était inéluctable avant l’arrivée de Doucet, ce que le chef de cabinet de M Mothron reconnaissait. Mon intervention ne se moque donc de personne, simplement je n’ai pas de fil à la patte, et je peux ainsi faire la part des choses.

« J’évoque alors les risques de financement du budget d’investissement que j’ai pu observer à la lecture du Compte Administratif 2006.
Selon moi, le Compte Administratif fait apparaître des marges de manœuvres dégagées sur le budget de fonctionnement, marges menacées à terme par une croissance annuelle de 2 % (et 4,4 % pour les charges de personnel) des dépenses de fonctionnement, ces marges sont utilisées plus massivement chaque année (8 millions transférés en 2005, 15 millions transférés en 2006) pour sauvegarder, de plus en plus difficilement, l’équilibre du budget d’investissement.
On sent poindre une hausse d’impôts devenant de plus en plus inéluctable, alors que nos taux d’imposition se situent déjà à des niveaux records (pratiquement le double de la moyenne de la région).
Je fais part à Jean de Saint Sernin de ma préoccupation. Sa réponse est la suivante : « si cela ne tenait qu’à moi, les taux d’imposition augmenteraient chaque année du montant de l’inflation » (ce qui les placerait aujourd’hui autour de 22 %).
Il me répond également que les investissements ont été assumés sans que la dette ne bouge. Je lui rappelle que cette dette se situait à 183 millions d’Euros en 2001 (Georges Mothron déclarait ce chiffre en octobre 2001 et rappelait qu’Argenteuil était la troisième ville la plus endettée de France dans sa catégorie), et se situe aujourd’hui à un peu plus de 200 millions d’Euros. « Oui, bon, elle a peu bougé, à quelques millions près » me répond Jean de Saint Sernin (sic). Il me rappelle « qu’Argenteuil est une ville pauvre, et que peu de ménages payent des impôts » (environ la moitié)
Je lui rappelle de mon côté que le taux de la taxe d’assainissement, lui, est en augmentation régulière année après année, qu’Argenteuil a besoin d’entreprises, mais que le produit de la taxe professionnelle est attribué à la CAAB (Communauté d’Agglomération Argenteuil Bezons), et que dans le compte administratif de la ville, seuls sont visibles de petits ajustements entre la CAAB et la ville. « c’est le même bassin d’emplois » argumente Jean de Saint Sernin. » »

Il est bien difficile de s’y retrouver : la droite a endetté la ville, en s’engageant sur des emprunts à effet retardé. Le successeur ne peut passer son mandat à réduire la dette du précédent, sans prendre d’initiatives. Il aurait eu à la fois l’effet négatif des augmentations d’impôts inéluctables et héritées, et l’absence de projet et n’aurait rien laissé dans son bilan. Il a donc préféré lancer des constructions, et un peu d’endettement plutôt qu’une inexistence de toute façon coûteuse pour les classes sociales sur lesquelles s’appuient la fiscalité argenteuillaise. C’est un peu le dilemme, le maire élu hérite des dettes, et personne n’a intérêt à réduire son action politique à la réduire pour redonner des marges à un successeur, sans pouvoir apposer sa marque sur la ville. Doucet a critiqué le figuier blanc comme un éléphant blanc, mais il en a construit aussi pour rester dans l’histoire et disposer d’un bilan. Les candidats bénéficient de leurs projets, leurs successeurs de leurs dettes. Pauvre Mothron qui n’a pu inaugurer le figuier blanc, comme Giscard avec le TGV.

Argenteuil est une ville clivée, une sorte d’Italie du nord des collines pavillonnaires face au sud du val des HLM, où la moitié de la ville paie pour l’autre moitié, et seuls les payeurs sont vraiment participatifs aux élections. L’ancien maire avait même organisé une sorte de « révolte fiscale », qu’il estime son meilleur argument, même s’il ne pouvait changer radicalement de politique autrement que dans les discours, et si d’une certaine manière, la preuve de sa prudence sociale réside dans cette preuve a contrario qu’il n’y a pas eu d’émeutes en 2005 dans la ville. C’est à mettre paradoxalement à son crédit.

Comme la gare de Perpignan pour Salvador Dali, Argenteuil est un peu notre centre du monde, un laboratoire social extraordinaire, plus intéressant à étudier qu’une ville morne et surannée de la banlieue aisée.

Written by Le blog de Jean Trito

18 avril 2012 at 04:14