Archive for novembre 2012
De quelques vieux films en noir et blanc
J’ai au fil d’achats stocké quelques vieux films dans ma vidéothèque, que je me passe dès que j’en ai le loisir. J’ai récemment revu ces deux films, et j’en ai été ébloui. Pourtant, l’image est loin de celle que nous diffusent les grands écrans aujourd’hui, mais j’ai l’impression que l’on ne pourrait plus voir des acteurs jouer ainsi, aussi près de l’émotion, et de sa rétention, comme on dit que l’on est au bord des larmes.
Il y a une manière de filmer qui permet de regarder le paysage italien avec Ingrid Bergman et George Sanders, et chacune de ces images en noir et blanc d’une italie perdue, résonne en nous comme dans l’âme des personnages.
Rebecca est le conte gothique d’une jeune femme qui se laisse impressionner par une morte dont la présence est partout, obsédante, avec quelque chose de « hunting », comme si le palais était hanté. Les personnages nous paraissent d’autant plus sombres, qu’ils semblent parfois appartenir à la maison, comme une sorte de « chûte de la maison usher », ou « les innocents » de Jack Clayton.
Ces films ont été des chefs d’oeuvre en leur temps, mais si les nouvelles générations parviennent à aller au-delà de la répulsion pour le noir et blanc, elles se rendront compte qu’ils le sont toujours, même en les comparant aux films qui sortent, ils ont une dimension supplémentaire. C’est la différence entre un conte, une histoire qui nous parait simple, mais qui passe le temps et conserve toute sa force, alors que la poussière s’est déposée abondamment sur certaines oeuvres qui ont été à la pointe de la sophistication de leur temps.
elle a fait hec
Ce livre ne coûte que 3 euros. Il est donc facile à lire dans les transports et a l’avantage d’interpeller les voyageurs, de les intriguer. Florence Noiville fait le constat, trente ans après avoir quitté HEC, qu’elle n’y a rien appris, parce que les cours étaient un décalque, mais en moins critique encore, de ce qui se faisait dans les écoles de commerce américaines. Les élèves en sortent avec un énorme manque en matière d’humanités. Certes, on apprend à oser (tiens elle ne cite pas le bon mot d’Audiard), mais à un point tel qu’elle se demande si ce type de formation n’a pas contribué à la grave crise financière, en rendant tout le monde aveugle.
Je ne sais si cette crise est liée à cette formation, il me semble que l’on a vu les mentalités évoluer dès le début des années 80, en jetant aux orties les anciennes mentalités, les valeurs prudentielles, une plus grande égalité. Je me souviens de certaines revues comme « actuel » qui portaient au pinacle les pires dérives, les pires inconsciences de leur temps, et qui ont, tout comme hec, contribué à formater les esprits. En formation à la gestion où je me trouvais en ce temps, je m’étonnais de la marque de ces études sur les esprits, de ce formatage, mais que l’on prenait peut-être avec plus de recul que les générations suivantes. Il me semblait qu’en l’espace de quelques années, tout ce en quoi on avait espéré, avait disparu.
Toutes ces fêtes ..commerciales
Certains ont dénoncé, comme Philippe Muray, les grandes fêtes collectives, l’ambiance festive, l’agitation qui remplace le devoir.
Je suis frappé au contraire par le grand nombre de « fêtes » dont le seul but est commercial. Noël a été laïcisé, et surtout comme défamiliarisé pour la concentrer sur l’acte de consommation effréné. Dès septembre, les magasins remplissent leurs rayons de jouets. Acheter à l’avance permet de vendre autant qu’avant durant le dernier mois, car on prolonge sur d’autres personnes l’acte de vente, et les enfants ont, parfois, entre-temps, changé d’avis sur ce à quoi la pub les avait conditionnés. On étend la fête aux amis, cela devient une sorte de nouvel an bis, ou anticipé, une occasion de dépenser. On a multiplié les « fêtes » au cours de l’année, où, bien entendu, il ne suffit pas de se souvenir de la personne brusquement mise en valeur,mais bien entendu d’offrir des choses dont les revues se chargent de rappeler l’existence. De la fête des grand-mères, à la toute nouvelle fête des femmes enceintes, rien ne doit être humain, mais tout doit être commercialement rentable, et l’on invente des listes pour chacune de ces occasions, dont les médias appellent brusquement à l’existence.
On transforme parfois un ancien lieu de dépannage en lieu de fête. La gare Saint-Lazare permettait autrefois quelques achats utiles de dernière heure, que l’on pouvait rattraper en passant. Après 10 ans de travaux, on a réussi à en faire une bonbonnière, pleine de tentations, de choses pour « offrir mais dont la vraie utilité parait problématique. La gare est devenue une sorte de temple de tous les objets nécessaires à ces fêtes que les médias, et l’extension sans fin du domaine du commerce nous inventent tous les jours.
du conseil
Je repense souvent aux conseils que l’on peut recevoir dans la vie, et je m’interroge souvent sur la capacité des gens à donner des conseils, souvent calamiteux. En repensant à ce texte rédigé en 2011, je pense que j’aurais pu le résumer en une phrase : dans les conseils donnés aux autres, on est principiel, théorique, sans prise en compte des conséquences, quand on agit pour soi, on est pragmatique. C’est cette différence d’attitude, qui fait que souvent, une grande part des conseils reçus sont calamiteux.
mariage gay
Je ne sais pas si le mariage gay est un vrai sujet, autre que marginal. Même là où il existe, seulement 3% des homos sont mariés.
Peut-être est-ce une manière de s’opposer : être pour le mariage gay, parce qu’il est anti-bourgeois, tout en représentant une sorte d’idéal petit-bourgeois, et être contre le mariage hétéro, parce qu’il est bourgeois.
L’intimité dans la bétaillère
C’est au détour d’un article sur la perte de l’intimité du couple, que cette idée m’est venue. Oui, une part de notre intimité réside dans ce passage dans la bétaillère qu’est devenu le transport quotidien pour nous rendre au travail. On voit des gens scrutant leur téléphone portable, leur univers portatif, des gens plongés dans des livres, des journaux Quelquefois, une conversation qui détonne, elle est intime, mais tout le monde y participe. C’est dans l’entassement quotidien, dans la compression, l’évitement, que nous disposons des seuls instants à nous dans une journée.
Les explications économiques d’Olivier Passet
C’est Frédéric Lefebvre-Naré, blogueur argenteuillais, qui a appelé notre attention sur ces clips économiques.
Je pense un peu à l’économiste Piere-Noël Giraud en l’écoutant. C’est une vision que l’on pourrait qualifier de libérale, mais sans les excès des autres mdedias. Il a un présentation claire, sans adopter le ton de donneur de leçons de Christophe Barbier.
J’ai écouté certaines interventions : presque le programme socialiste annoncé en anticipation, sur la compétitivité. Je me rends compte en l’écoutant que tout le monde n’est pas enchanté par la rigueur et le désendettement, pourtant signalée par beaucoup d’auteurs avant les élections, et qu’une part des milieux économiques redoutent la baisse de l’activité. Pour lui, la dette est une valeur, elle correspond aussi à un investissement que va laisser la génération du baby boom, dont il ne faut pas dire qu’elle ne laisse que du négatif. Il signale au passage l’avantage pour un pays (l’allemagne) de disposer de loyers moins élevés, ce qui donne une marge à l’économie.
la France a un taux de travail des moins diplômés élevé en europe, ce que personne ne sait. Il explique aussi que la situation des marges des entreprises s’est fortement dégradée, qu’elles ont conservé le personnel, mais que l’étape suivante est un dégraissage massif, les « digues peuvent rompre ». Ce qui explique sans doute la volte-face du gouvernement sur la compétitivité.
Il explique aussi ce que constate mes parents, que les retraités sont peu taxés, au détriment des plus jeunes.
J’ai mis sur ce post quelques liens, bien que cet discours sur l’économie puisse paraitre éloigné du mien, il a l’avantage d’être pédagogique.
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