Posts Tagged ‘hlm’
Scellier, Robien, une ruine
j’ai souvent été démarché de manière très agressive pour « investir dans de l’immobilier locatif, qui se paie tout seul, et permet de réduire ses impôts ». Ce livre explique comment l’Etat a subventionné, plutôt que des hlm plus utiles, des constructions dans des zones où il n’existait aucune demande locative, et en vendant à des épargnants éloignés géographiquement, une belle affaire dans le sud, ou à la montagne. Il montre l’incroyable chaine des responsabilités du notaire, du banquier, du promoteur, qui ont abouti à cette catastrophe.
Les élections locales sont-elles encore un enjeu ?
Je ne sais pas, en raison de la séparation qui s’est effectuée entre les populations, si les élections locales sont encore un enjeu. Dans les années des trente glorieuses, ce partage existait déjà avec la ceinture rouge, et l’on a vu l’UDR de l’époque retirer un de ses candidats lorsqu’il était trop dangereux pour l’élu communiste local. La même séparation existe toujours, mais ne recoupe pas les mêmes communes. Compte tenu que l’on a réussi, par une sorte de centrifugation sociale à rendre homogène les zones territoriales, ne doit-on pas considérer qu’elles vont élire un représentant de leurs intérêts, quitte à ce que son mandat aboutisse à épurer davantage la population existante, en la privant de ce qu’elle détenait de diversité. Ainsi un maire de gauche construira des hlm, pour augmenter ses couches populaires, quitte à ce que cela devienne ingérable, et impossible à financer. Un maire de droite refusera, en accord avec ses électeurs, l’arrivée de couches plus populaires jusqu’à ce que la ville devienne si bourgeoise que l’on ne pourra y trouver les professions populaires et manuelles indispensables à la vie quotidienne. On risque d’atteindre un point où la lutte n’opposera que le même au même, comme on aura la même mémeté d’habitants.
Logement social ou promotion sociale ?
Il vaut souvent mieux obtenir un logement social bien situé que n’importe quelle promotion, laquelle nécessitera travail infini, et engagement encore plus important par la suite. Obtenir un HLM dans un bon quartier de Paris, où l’on paiera 600€/mois sans charges et sans impôts locaux représente un bond social, et une très importante promotion, notamment parce qu’à Paris les gens se définissent par l’adresse, laquelle permet de situer les autres dans la société. On est en train d’assister à une patrimonisation du logement social, lequel devient héritable pour les générations suivantes. On connaît des jeunes dont le principal et le plus important patrimoine est le HLM bien situé que leur grand mère a pu leur transmettre. C’est une vraie chance de pouvoir ainsi consacrer une faible part de son revenu, tout en habitant à proximité de son travail, pendant que les autres effectuent trois heures de transports quotidiens. La différence sociale ne se fait plus sur les salaires, situées dans une fourchette plutôt restreinte, mais sur le patrimoine dont la diversité est infinie, et fait la différence pour quelqu’un qui habite l’ile-de-france. Souvent, les gens qui sont bien logés n’ont pas tellement d’autre mérite que l’avoir acheté au bon moment, d’en avoir hérité, ou de disposer de ce type d’avantage social. On rencontre dans les hlm de la ville de Paris des gens qui gagnent 6 000 €/mois. C’est du social de haut de gamme.
Dans la tête des gens, le pavillon avec jardin représente une sorte de rêve, un idéal, qui les pousse à s’endette au-delà de leurs moyens. Les premières années d’une vie pavillonnaire sont tranquilles, c’est convivial, on échange beaucoup avec les voisins, puis viennent les premiers malentendus, les haies croissent, et l’on finit isolé, et se plaignant de ses voisins auprès des visiteurs. Les zones pavillonnaires me frappent par leur absence de vie, leurs jardins semblables, avec leurs habitants accomplissant les mêmes taches au jardin au même moment, comme un souvenir d’un très vieux temps de communauté agricole. Je plaiderais pour une ville moins étalée, plus vivante, avec des parcs, des espaces de vie, plutôt que ces grands ensembles horizontaux, où l’on doit prendre sa voiture pour acheter le pain. Il y a comme une sorte de rétrécissement de l’esprit dans ces zones, autant la ville ouvre, autant le pavillon enferme, les drames les plus terribles s’y déroulent, derrière ces murs discrets.
surprise électorale
c'est une énorme surprise électorale à Argenteuil : Philippe Doucet, PS, l'emporte, alors que cela paraissait mathématiquement impossible sur les résultats du premier tout. La fracture passe entre les propriétaires en lotissement, et les HLM. Deux mondes qui s'affrontent à travers cette élection. J'espère que la liste PS tiendra la route, elle est composée d'argenteuillais, et de parachutés. Elle est l'alliance entre le ps local, et des militants du PS. Les tensions y sont perceptibles.
Que retiendra t-on de Georges Mothron, une volonté d'améliorer la ville, de la doter d'un cinéma, d'une salle de spectacle, la cave dimière, un doublement des prix immobiliers, une tentative d'antonyser, de balkanyser la ville, de provoquer "un métissage par le haut", d'appeler du pied les classes moyennes.
Les coteaux (quartier de maisons individuelles), participatifs aux éléctions, et favorables au maire, étaient devenus un point focal.(certains ont crié : brûlons les coteaux). Il a réussi l'exploit d'être élu dans une ville sociologiquement à gauche, mais où la gauche, les gens pauvres n'allaient pas voter.
Ce fut la tentative des petits moyens, des gens qui avaient réussi à s'élever au -dessus de la base, une bourgeoisie moyenne, de reprendre la barre de la ville
En changeant de maire, nous changeons de direction : on redéveloppera les hlm, mais la classe moyenne acceptera t-elle de payer ? n'aura-t-on pas une révolte fiscale si les impôts grimpent et que la classe moyenne est prélevée sans retour, du fait qu'elle habite ici ?
Il faut trouver le point d'équilibre et ce sera difficile.
les problèmes de logement de David Martinon
un article vient de paraître dans le monde, sur les hlm à Neuilly. Il est urgent d'en attribuer un à David Martinon, candidat pour le poste de maire. Avec son salaire de fonctionnaire, m^me conséquent, et s'il n'a pas le patrimoine adéquat, il est en train de consentir des sacrifices énormes. Ce post est le début d'une campagne d'opinion pour l'attribution d'un hlm au candidat. Il s'en est plaint (de son coût du logement) dans les journaux, aidons -le tant qu'il est encore temps !
un changement de société
ce qui m'aura le plus frappé des changements sociaux que nous avons connus, c'est le passage de la méritocratie des années 70 à un système dit de "culture des réseaux' dans les années 80, pour ne pas dire de piston. Cela correspond à une fermeture de la société, moins ouverte aux progressions.
Tout dépend du réseau, trouver un emploi, trouver un hlm, avoir une promotion
Et on valorise cette situation dans les revues, comme si on avait renoncé au mérite, au vrai
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