triton95

un regard sur le monde

Archive for Mai 2013

critiques bien sévères

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Pourquoi les critiques ont-elles assassiné « Hannah Arendt » de Margaret von Trotta ? en quoi ce film était-il plus académique que tout ce qui sort ? Le film restitue une tension dans la pensée d’une philosophe, entre ce qu’on lui demande de penser et ce qu’elle décrypte du monde réel. D’ailleurs, les images d’Eichmann me crèvent aussi les yeux : on croirait entendre un fonctionnaire, qui ne parlerait que la langue administrative, et se préoccuperait uniquement de ces questions administratives, dans une histoire lourde et tragique. Le contraste est encore saisissant, même avec le recul. Elle a théorisé cet écart entre la banalité jargonnante et le mal, et ce compte rendu du procès est son meilleur livre, car j’ai beaucoup de mal à rentrer dans sa pensée, qui, à l’instar de ce que dit l’un des protagonistes du film, me semble également bien théorique. Le film montrer les contradictions du personnage principal, amante d’un philosophe nazi, qui « n’était pas bon en politique » (il ressemble à Eichman, son langage est philosophique au lieu d’être administratif) et vivant encore dans une langue allemande, « un stradivarius », dont elle a été chassée pour aller vers un paradis américain, dont elle ne parvient pas à s’approprier la langue, et a été des années en suspens comme apatride.

Le cinéma européen produit peu de films de ce calibre en fait, et a presque disparu. J’ai l’impression que la production n’a pas assez assuré l’après-vente et le soin aux critiques pour en recueillir de meilleures, un erreur de marketing peut-être. En
tout cas, cela me prouve qu’il faut aller au cinéma, en se plantant parfois, et ne pas écouter les plumitifs. La salle, sans être pleine, cela n’arrive que très rarement ici, comprenait au moins une vingtaine de personnes, ce qui est déjà intéressant.

Le sujet principal du film est en fait la controverse, ce que dit Arendt des judenrat, la participation des juifs à leur propre destruction, car ce qui existait d’organisation a été retourné contre eux. Aujourd’hui, Claude Lanzmann le conteste, et son film sera sans doute bientôt visible. Il m’est bien difficile de me former une opinion sur cette controverse historique, peut-être le film apportera-t-il quelque chose, mais que le passé est difficile à lire.

Ce film allemand a peut-être quelque chose des justifications de la »guerre civile européenne », cette volonté de rendre la passé moins manichéen, et de pouvoir l’aborder. Il est si rare d’entendre parler l’allemand au cinéma, et c’est presque une ouverture par rapport à l’invasion de l’anglais partout, jusque dans nos facs.

 

 

 

Written by Le blog de Jean Trito

26 Mai 2013 at 18:05

Le net peut-il conserver ses créateurs ?

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Je poursuis ma réflexion, peut-on avoir de bonnes surprises sur le net, ou reste-t-on dans le culte de l’amateur, de l’à-peu-près, sans que ce soit une chance de diffusion pour des choses qui pendant des années, faute de possibilités, ont été gardées pour eux par beaucoup de gens, sans que l’on puisse les voir apparaître ?

Michell Serres, qui est un optimiste, constate que c’est la première fois dans l’histoire qu’une petite fille de 9 ans peut rédiger une fiche wikipedia, et ainsi contribuer à la connaissance de l’humanité.

Pourtant, est-ce que les créateurs utilisent vraiment le net pour se faire connaître, ou considérer que le net est leur seul terrain, qu’il n’y en aura pas d’autre, et qu’une diffusion à 100 personnes constitue déjà un public en soi.

A partir de quel lectorat commence un écrivain ? Bien sur, il y a Dan Brown avec ses 300 millions de lecteurs, mais la plupart des blogueurs sont plus lus que bien des écrivains de qualité. Le choix du net permet de toucher tout de suite un plus vaste public que l’édition avec tous ses filtres. En termes de public, l’édition est même rédhibitoire pour l’écrivant moyen, celui qui ne prétend pas à une gloire universelle, mais a seulement des choses à dire, dont il sait qu’elles ne pourront concerner un vaste public.

Après tout, certains hommes d’influence ont un auditoire limité, mais comme chantait Boris Vian, plus que la portée, c’est l’endroit où tombe la bombe qui est important.

Bien sur, nos réflexions auraient pu être partagées avec notre entourage, mais ce n’est pas toujours autour de soi que l’on peut trouver le public réceptif à certaines réflexions, ou à qui ces réflexions pourraient être utiles.

Le net permet de toucher un réseau ad hoc, qui ne se réunira pas, qui ne communiquera que via un texte peut-être, mais une idée se diffusera, comme elle aurait pu le faire à l’oral, si la société fragmentée n’avait mis de tels coupes-feux à tout échange.

Il n’est pas évident que les créateurs du net soient bien repérés par d’autres medias, la transmutation n’est pas évidente pour beaucoup de raisons, dont l’une tient aux réseaux qui sont différents, et aux raisons commerciales, car tout n’est pas bankable du net, on est plus proche de l’invendable Guy Debord que de Marc Levy.

Il est donc possible qu’une grande partie des « graphomanes » du net y reste, parce que le media créé l’artiste, et que la traduction n’est pas garantie. Faut-il donc cesser de penser que le net serait un moyen de repérage d’artistes qui rejoindraient le circuit classique, ou une réserve de créateurs qui ne le quittera pas ?

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26 Mai 2013 at 11:35

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internet et trop de bourdonnement

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je me suis abonné à facebook, et je me rends compte combien il devient publicitaire, envahi de choses sans intérêt, qui rapportent ce que font les membres, à quel jeu ils jouent. Le « bourdonnement » serait une valeur du net, mais il finit par ne rester que le bruit, et pas assez de création, de réflexion. Sur beaucoup de blogs, de profils facebook, on a dans le meilleur des cas un langage sms, beaucoup de reprises de ce qui est déjà sur le net, une amplification du bourdonnement, mais peu de réflexion personnelle. L’espace de création devient un espace de la répétition. Il y a une telle différence entre ce que permet l’instrument, et ce que l’on en fait au final.

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26 Mai 2013 at 11:20

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La gare Saint-Lazare et le monument du temps qui presse

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SAMSUNG

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26 Mai 2013 at 10:02

Publié dans architecture, Paris, photo

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Mort de Michel Crozier

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Mort de Michel Crozier, et critiques un peu simplistes sur son oeuvre, comme s’il s’était borné à critiquer la bureaucratie, alors que son travail a été aux antipodes de cela. J’ai découvert « le phénomène bureaucratique », « l’acteur et le système » au tournant des années 80. Sa découverte principale est celle des relations de pouvoir réelles, et de la marge de manœuvre que détiennent plus ou moins certains acteurs, et qui est leur vrai pouvoir. Il montrait ainsi que dans un système rigide, la liberté, l’autonomie existaient.

Les journaux expliquent qu’il n’a jamais eu de réalisation concrète, mais c’est le lot des intellectuels, qui pensent, mais ne sont pas taillés pour l’action. Il a ensuite épousé des thèses plus libérales, avant d’en être déçu, mais je l’avais perdu de vue, car il était plutôt dans l’essai que dans l’étude fouillée et impressionnante du « phénomène », livre qui a marqué des générations de managers.

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25 Mai 2013 at 11:54

Classes sociales

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Aujourd’hui, les classes sociales en France ont une couleur, et l’on confond facilement conflits sociaux et conflits ethniques, ce qui permet de jouer sur la confusion et de ne plus aborder la question sociale. De même, l’espace est spatialisé socialement, plus encore qu’ethniquement puisque les « quartiers » sont homogènes socialement et qu’à défaut de diversité culturelle, aujourd’hui impossible, on n’a pas non plus de diversité sociale, car ceux qui s’en sortent s’en sortent au sens propre puisqu’ils s’en vont.

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25 Mai 2013 at 09:16

Publié dans sociologie

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abcroisière nous méne-t-il en bateau ?

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Souvent, une stratégie commerciale payante repose sur quelques trucs enseignés aux vendeurs, comme de remettre l’objet dans la main du client avant de lui annoncer le prix, pour qu’il soit déjà en possession de l’objet, et ne puisse reculer psychologiquement. La technique du « pied dans la porte » est fondamental dans le commerce, il faut que le prospect se soit déjà engagé, et que le recul ait un coût.

Dans ce cadre, la technique d’abcroisière qui sert d’intermédiaire pour la vente de croisières est bien étudiée. D’abord, on arrive sur une page où l’offre est alléchante, une croisière en Baltique pour 1200 €. On se dit que c’est une bonne occasion, et que c’est original. Bien sur c’est Costa, mais il ne vont pas recycler le capitaine italien en Baltique quand même. Donc on réserve, et on achète des billets d’avion. Et là on commence à jouer sur les mots, car on croit avoir réservé, mais on n’a fait que demander une réservation, contrairement à ce qu’annonce le site. Une phrase indique qu’une personne vous rappellera en cas de problème.

Il y a quelqu’un qui vous appelle, car évidemment le produit n’est pas disponible, et vous propose le même 1 000 € plus cher. Dans son argumentaire, la jeune femme fait preuve d’empathie, et vous explique que vous risquez de perdre le billet d’avion, donc qu’il vaut mieux payer un peu plus cher, et limiter cette perte. Votre engagement dans le voyage, votre réservation du billet d’avion fait partie de la stratégie commerciale et de l’argumentaire donné aux vendeurs, c’est intégré dans le dispositif. Le client a commencé à rêver, à partir en voyage, il a commencé à prendre des mesures pour se préparer et c’est à ce moment qu’on lui indique le changement de prix. Le pied est dans la porte, il est plus difficile de reculer. On vous signale que vous auriez pu demander un cotation, un devis en cliquant sur une touche, dont vous n’aviez pas vu l’intérêt, puisque vous aviez réservé à un prix fixe.

L’astuce commerciale est là : vous croyiez avoir quelque chose, mais ce quelque chose n’a jamais existé, ce qui permet à la société commerciale de négocier à prix plus fort pour vous le fournir.

On devrait toujours s’intéresser à la manière dont les commerciaux piègent les clients en deux temps, en jouant sur les mots (les juristes ont du bosser), c’est plus formateur que n’importe quelle étude.croisier

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25 Mai 2013 at 07:10

Passé, avenir

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Traditionnellement, les personnes âgées représentent le passé et les jeunes l’avenir. Quand on atteint un certain âge, cette vision s’inverse, les gens âgés sont notre avenir représenté, et les jeunes un passé qui peut inspirer la nostalgie ou l’ennui des choses déjà vécues.

Written by Le blog de Jean Trito

20 Mai 2013 at 07:42

Publié dans Non classé

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vers une société des inégaux ?

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Rosanvallon, dans cette étude historique, fait remarquer que l’acceptation et le consentement à une société de redistribution, est lié à l’homogénéité de cette société. Dès que la société devient culturellement moins homogène, le rejet de la société redistributive apparait. Le système fonctionne tant qu’aucune minorité ne semble trop bénéficier du système.

Je constate que le discours de la séparation, de la fuite vers des quartiers homogènes est tenu par de plus en plus de gens. Il y a une désignation de plus en plus explicite de « communautés » qui vivraient de l’assistance. La redistribution est contestée parce qu’elle n’est plus perçue comme universelle, mais sectorielle. D’où la tentation à travers le monde de mettre en place des systèmes de solidarité restreinte, dont le coût serait ainsi réduit pour les bénéficiaires, et qui leur permettrait de ne plus financer la politique sociale en dehors de leur monde.

On constate que, dans le monde, le niveau d’inégalité, la tolérance à cette inégalité, s’est accrue. Comme dans les premières décennies du siècle, le niveau d’inégalités avait été réduit en quelques années, le chemin inverse s’effectue extrêmement vite.

Pour en savoir un peu plus sur le livre de Rosanvallon, présenté par lui-même dans une conférence.

Written by Le blog de Jean Trito

19 Mai 2013 at 10:13

Cocottes en origami

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Written by Le blog de Jean Trito

16 Mai 2013 at 21:51

Publié dans art, origami, pliages