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un regard sur le monde

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Langues régionales

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La France a signé une charte des langues régionales, impulsée par l’Europe, alors que cette même Europe n’envoie plus que ses directives aux pays membres en anglais, comme si les langues nationales n’avaient plus de statut. Ce qui s’affiche comme promotion culturelle, est une promotion de l’effacement des états.

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14 juin 2015 at 04:22

Publié dans europe, service public

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Argenteuil en couleurs sepia d’automne

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Le noir et blanc ou le sepia donne un ton de nostalgie aux lieux, et surtout en souligne le dessin, en en ôtant la couleur.

Je n’avais jamais remarqué combien la maison de Claude Monet, et celle où Marx séjourna en 1882, avant d’aller en Algérie, étaient proches l’une de l’autre, trois maisons les séparent tout au plus. Ils n’ont pas séjourné aux mêmes époques, et n’auraient pu se rencontrer, mais ils ont habité en face de la gare qui les mettait à 20 minutes de Paris. Georges Braque n’est pas né loin d’ici non plus.

Balade dans le centre-ville, un jour d’automne, propice à être rendu en noir et blanc, pour souligner le dessin des maisons. Je me surprends à trouver des sujets photographiques en grande quantité en me promenant au hasard des rues. Par contre, le photographe passe moins inaperçu qu’à Paris, on me demande régulièrement ce que je photographie, car on a très peur d’être épié manifestement.

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23 novembre 2014 at 18:29

la banlieue caricaturée au premier degré

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C’est une scène extraite du film « musée haut musée bas », film satirique sur le rapport à la culture, nous montrant des snobs et des blaireaux évoluant dans un immense musée.

Gérard Jugnot y représente la province, à la recherche des toiles impressionnistes, parce qu’elles sont très françaises, et représentent quelque chose de compréhensible et de bucolique.

L’ironie est dans l’opposition entre ce monde idéal et nostalgique des impressionnistes, ce portrait d’une vraie France, et ce que sont devenus ces paysages. Face aux champs de coquelicots et autres Monet peints à Argenteuil, Jugnot s’écrie que ce peintre a bien du mérite d’avoir rendu beau « cette ville pourrie d’Argenteuil ».

Est-ce une caricature du blaireau qui ne comprend rien à la peinture, et recherche la familiarité, la francité, l’authenticité, là où Monet avait au contraire fait éclater les formes de son époque, recherchant le mélange de modernité et de tradition du paysage que représentait Argenteuil en son temps, ou est-ce une critique de la banlieue, si loin et si proche de Paris ?

Je crois que le réalisateur avait du venir s’expliquer à Argenteuil, son humour ayant été peu gouté du maire. Je ne sais comment il s’est tiré de cette situation et a pu expliquer son humour. On peut toujours dire qu’un commentaire méprisant est du second degré, et que mis dans la bouche d’un blaireau, il vise à ridiculiser le dit blaireau. Faut-il y voir alors non une critique de la banlieue, mais une critique du petit blanc vue par l’élite, du provincial vu par le parisien ? Quelque soit la manière dont on tourne l’analyse, elle s’avère périlleuse.

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30 novembre 2013 at 04:52

Carnaval d’Argenteuil 2012

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Chaque année Argenteuil fait son carnaval, qui permet aux associations sportives et culturelles de se mettre en valeur

La mairie d’Argenteuil sur son site, annonce cette liste
Zoom sur les Chars :

Robin des bois (Direction Enfance et centres de loisirs),

Toys Story (Coma Eis et Farandole de l’Enfance + Hollywood Brass Band),

Pinocchio (Amis de Champagne + Cuba Sin Fronteras),

Spider-Man (Coma Coudray et Baby + échassiers abeilles),

Astérix chez les berbères (Amabvo),

Blanche-Neige (Comité des Fêtes + Nains et sorciers),

Cars (Agora + Adebrasil),

Hello Kitty (asso Franco-port. + troupe folklorique),

Aladin (Tunisiens de France + Aladin Zabara),

Simpson (direction Jeunesse + Souf Kreyol, Karukéra Madi et Kéra)

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3 juin 2012 at 08:21

Publié dans argenteuil, video

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Ce qui est suivi sur les blogs

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Je m’amuse parfois des statistiques de ce blog, et déplore que certains articles n’aient pas trouvé leur public. Curieusement, les articles les plus consultés ont trait à la peinture, et à certains peintres qui ont semble-t-il bien été repérés par les moteurs de recherche, comme Claude Meillan, Hayez, ou de Witte. Bizarrement, internet possède une grande capacité à buzzer sur une petite phrase en boucle, où chacun sert de caisse de résonance, et tout le net vibre sur cette même fréquence, mais par contre les articles portant sur la culture sont moins fréquents. Je m’étais ainsi rendu compte que wikipedia était pauvre concernant les écrivains, mais contenait des détails infinis sur des sujets plus médiatiques.

Donc les peintres rares sont susceptibles d’attirer des visites, de même un article sur les gens les plus médiatiques. Comment faire en sorte que ce soit un article porteur de sa petite musique à soi qui soit recherché ? En fait, rien ne vaut des souvenirs d’enfance que d’autres ont aussi partagé. J’ai eu des centaines de visites pour mes deux articles sur le manoir du viginet, parce que des générations entières s’y sont succédées, ont des souvenirs d’enfance de ce temps, et personne pour l’évoquer. C’est une sorte de mémoire commune, qui est ainsi réveillée.

Soit on écrit sur ce que tout le monde évoque, mais ce n’est pas mon choix, car pourquoi écrire dans ce cas, soit on trouve un sujet culturel rare, ou un lieu de mémoire, un souvenir sur lequel on ne peut se documenter facilement.

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10 décembre 2011 at 22:46

Publié dans blog

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Faut-il travailler plus ?

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J’ai trouvé absolument ridicule le discours de notre président expliquant que nos difficultés provenaient des mesures telles que la retraite à 60 ans, et les 35 heures, alors que ce sont les seules mesures qui ont eu une incidence positive sur le chômage. Je me souviens que dans les années 70, sur Saint-Etienne, l’église militait pour les 35 heures pour des raisons humanistes, en considérant que le travail devait être partagé. L’homme ne se réduit pas à sa fonction travail, il a d’autres besoins, d’autres aspirations, d’autres devoirs. Les pauvres journalistes « en pot » n’ont pu rappeler que notre président avait lui-même augmenté la dette de 500 milliards en 4 ans, par une politique de finances publiques irresponsables, que la Cour des comptes et même Philippe Marini, président de la commission des finances du Sénat, ont épinglée. C’est donc un discours surréaliste qui a été tenu, où l’on mettait en cause tous les progrès de la société pour ne pas évoquer la régression des dernières années.

Doit-on vraiment travailler plus individuellement, ou collectivement ? l’Allemagne n’a peut-être pas les 354 heures, mais le travail féminin est moins répandu. Le travail féminin français est une sorte de miracle, il tient à une mentalité plus égalitaire, ou plus indifférenciée qu’ailleurs. Le travail féminin est fragile, il tient à certaines conditions sociales qui sont menacées. Il est aussi une obligation pour certaines, qui élèvent seules des enfants, mais les familles monoparentales existent aussi parce que la société les a rendues possibles.

Le discours sur le travailler plus ignore le rôle masculin en France, le partage des taches en famille, le temps que l’on consacre à autre chose qu’au travail, c’est une vision unidimentionnelle de l’être, dont le seul intérêt serait d’être une force de travail moins coûteuse pour l’économie. Le discours du MEDEF est celui d’une vision pauvre de l’homme, au moins EA Seillière rigolait in peto des énormités qu’il sortait pour provoquer, il n’est pas possible qu’il y ait cru un instant, et d’ailleurs personne ne le méprisait au point d’imaginer qu’il croyait à ce qu’il disait autrement que comme une bouffonnerie. J’ai toujours beaucoup ri en l’écoutant au second degré, peut-être riait-il avec moi du burlesque de ce qu’il racontait pour son public et ses adhérents.

On nous sert donc en modèle des pays qui n’ont pas réussi à rendre possible le travail féminin, du fait de leur organisation sociale et professionnelle. En réalité, les gens n’y travaillent pas plus, mais les rôles sexuels sont bien tranchés. Les économistes le disent, la retraite à 62 ou 67 ans demain, va retirer des emplois à la jeunesse, et les 35 heures, un temps moins important passé dans les transports concourraient à une meilleure qualité de vie.

L’Europe, sous le voile d’une vertu affichée, a permis de faire n’importe quoi. L’euro nous a mené sur un Titanic ivre menacé par les icebergs de la finance.

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12 novembre 2011 at 08:27

Améliorer Argenteuil

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Quand je lis les commentaires sur la ville, ils sont effrayants : impôts trop élevés, racaille et insécurité, salafistes, pas de lieu pour sortir, commerces ethniques, crottes de chien sur les trottoirs, niveau scolaire très faible, etc.

J’ai failli insérer une video qui aurait montré différentes vues de la ville avec une déjection canine en premier plan, mais je me suis désisté quand j’ai appris que l’on allait mettre l’accent sur la propreté, et améliorer cette situation. Des poubelles ont été installées, et on a essayé de faire de la prévention, mais le naturel semble revenir au grand galop. Il semble que certains se demandent si ce n’est pas la population qui doit changer, et si l’ancien maire de droite piquait des colères en voyant les clochards installés devant la gare pour accueillir le visiteur, jusqu’à cette erreur du malodore qui l’a rendu célèbre, la mairie rose-écolo voit rouge devant l’invasion anarchique des voitures, et souhaite que les habitants marchent davantage à pied. La question se pose de la même manière pour les différentes municipalités, comment attirer des classes moyennes pour faire remonter le niveau social, développer des activités, devenir attractive. La réalité est résistante, elle finit par ressurgir.

Si la droite prétendait accueillir plus de cadres, la gauche semble vouloir attirer des bobos, mais est-ce vraiment différent ? il s’agit à tout prix, et contre l’évidence du pouvoir d’achat local, de créer des activités et des lieux de sortie, mais sans cet espoir, que resterait-il ? Doit-on se résigner, dans son propre pays, à vivre comme à l’étranger, en orient, dans une ville garantie Halal ? n’y a-t-il pas un malaise, même si le cœur d’une ville change plus vite que le cœur d’un mortel, de se rendre progressivement que l’on devient un étranger chez soi. C’est tout le sentiment qui ressort de cette tentative, peut-être désespérée d’une certaine Reconquista culturelle, de dessiner une nouvelle ville autour d’un centre moyenâgeux, ce palimpseste de son évolution. Personne ne pense que l’on peut obtenir plus des habitants, mais on peut diluer le poids de certains groupes. De même, la voiture ne peut plus dominer nos villes, le piéton doit reprendre ses droits, nous ne pouvons passer nos vies devant la télévision, l’abrutissement télévisuel a atteint ses limites, il faut que des lieux existent où vivre autour d’un simple verre, des lieux agréables à parcourir, des lieux qui marquent notre âme, que l’on puisse être d’ici sans que ce soit un repoussoir, un lieu de relégation.

En ce sens je suis sensible à l’initiative municipale, et la direction donnée, même si sans doute les déceptions sont au bout, et que le poids des impôts locaux qui se répartit sur une minorité de la population, est perçu comme insupportable et inéquitable. L’ancien maire a ainsi réussi à mobilier en organisant une révolte fiscale. Il est vrai qu’il est difficile de quitter la ville, le logement est inabordable, limitant sérieusement les expériences de mobilité.

Reconquérir le centre-ville, c’est aussi pour beaucoup ne plus être confinés sur les hauteurs pavillonnaires des coteaux ou d’Orgemont, et pour les jeunes qui en sont issus, pouvoir disposer de lieux d’épanouissement et de distraction à proximité. Une ville doit permettre de se faire des souvenirs, et demeurer ensuite comme une géographie intime, sans cela nous allons vers une corrosion du caractère, chère à Richard Sennett, d’un monde de mobilités obligatoires, sans aucun enracinement.

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17 octobre 2011 at 21:01

Argenteuil, le Ghana présente ses danses africaines à la fête des associations

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Chaque année, Argenteuil organise sa fête des associations. J’ai filmé les représentants du Ghana, qui ont organisé ce spectacle traditionnel.

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11 septembre 2011 at 15:41

Le culte de l’adresse ou la distinction du pauvre

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Ce qui est surprenant lorsque l’on arrive en région parisienne, c’est que tout le monde se définisse par son adresse postale. Il semble que l’adresse précède l’essence, et qu’elle résume tout de l’individu, ses relations, son origine, son travail, ses études, sa substance. Il est même des gens qui ont tout perdu, sauf l’adresse située dans un immeuble minable, mais d’un quartier présentable, et qui se raccroche à ce seul vestige. Je ne sais s’il s’agit de gens pauvres dans leur tête, et qui ne possèdent plus que ce moyen de classement social, ce tri sélectif qui permet de sélectionner ses connaissances de manière affirmée et sans commettre d’erreur sur la personne. Bourdieu parlait de la distinction, ce moyen exigeant fondé sur une culture bourgeoise difficile et longue à acquérir, qui nécessitait une émergence prolongée dans un milieu instruit, afin d’en acquérir les codes. La culture de l’adresse en est-elle vraiment un raccourci, un moyen commode d’aller plus vite pour juger ? ou n’est-ce que le moyen d’outsiders qui ont fait l’économie de l’acquisition d’une vraie culture, bien plus difficile à obtenir, pour se contenter d’un jugement social approximatif parce qu’ils n’ont pas les moyens d’une vraie culture. Je remarque que plus l’on a de difficultés avec la culture légitime, et plus on utilise l’argument qui peut être acquis avec un peu d’argent, et sans un cheminement douloureux dans la construction d’une culture générale. L’adresse est peut-être la distinction du pauvre.

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27 mars 2011 at 09:24

La SACEM, HADOPI et les prix agricoles

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Dans mon enfance, voici 40 ans, nous chantions sans complexe et un peu faux « adieu monsieur le professeur », sous le regard larmoyant de l’instituteur barbu qui prenait sa retraite. Aujourd’hui, chaque école primaire qui oserait un tel acte d’insurrection lors d’une fête annuelle, verrait débouler un contrôleur de la SACEM pour verbaliser. Et pourtant nous téléchargions ces chansons par nos oreilles et les gravions sur le disque dur de nos cerveaux sans qu’HADOPI nous passe au détecteur de mensonges.

Il semble que l’on ait érigé une muraille devant nos productions culturelles et immatérielles, et que ce soit devenu un crime que de les utiliser, alors que la culture est échange, détournement, et revitalisation.  Il y a une sorte de loi martiale sur les biens culturels pourtant duplicables et reproductibles à l’infini. La « communication » sur ce thème a envahi les medias, les mêmes donnant l’exemple de coupé-collé lorsqu’ils écrivent des livres qu’ils n’ont ni écrits ni même lus.

A l’opposé, la production agricole, si elle est très administrée, ne semble plus connaitre la notion de prix
On est dans un système où le producteur reçoit une rémunération inférieure au coût de sa production, et où les pouvoirs publics lui attribuent une rémunération par subvention. Comme pour le pétrole avant 1974, on a créé un marché de l’alimentaire peu coûteux pour les grandes surfaces, et dont il a permis le développement. En matière culturelle, et de CD/DVD, les prix restent abusivement élevés, de même la VOD, on maintient artificiellement un marché de type « poule aux œufs d’or » auquel les majors souhaitent ne pas renoncer.

Je m’interroge sur ce qui nous pousse à rendre plus coûteux les biens culturels, à mettre en place un système orwellien de surveillance et de répression, et à laisser les prix agricoles sous-évalués. D’autres s’interrogeront un jour sur cet état de notre société, je fais ce rapprochement qui peut sembler incongru, mais que je trouve au contraire plein de significations. Peut-être l’occident pense-t-il naïvement que son avenir est dans l’immatériel, qu’il convient de protéger (acta), et que tout le reste pourra être délocalisé, suivant en cela la logique de la globalisation financière. Mais n’y aura-t-il pas un retour du réel ?

Written by Le blog de Jean Trito

9 janvier 2011 at 11:36