Archive for décembre 2012
2012, bilan de l’année
Les lutins statisticiens de WordPress.com ont préparé le rapport annuel 2012 de ce blog.
En voici un extrait :
4.329 films ont été soumis au festival de Cannes cette année. Ce blog a été vu 30 000 fois en 2012. Si chaque vue était un film, ce blog pourrait supporter 7 festivals.
Cliquez ici pour voir le rapport complet.
Pour les amateurs de statistiques, wordpress m’envoie ce bilan de l’année écoulée
Paris, regards insolites sur les environs du palais de Tokyo
A Paris, il faut marcher nez en l’air, observer les façades et les sculptures qui les ornent.
Avant même d’entrer au palais de Tokyo, je suis frappé par les sculptures présentes devant lui, et je leur trouve de l’allure.
Ces bas-reliefs entourent les escaliers.
Un clin d’oeil du musée à Basquiat.
Une belle boutique du quartier.
Les collections permanentes, accessibles gratuitement au public.
Une autre belle boutique, originale et très spécialisée.
Le retour au stade oral
Le temps qui passe nous vieillit deux fois plus vite, d’abord parce que nous disposons d’éléments de comparaison étagés dans le temps, et que l’on reconnait le retour de vieilles modes recostumées, rions des absurdités des temps modernes que personne ne voit plus, et surtout, parce que, comme une voix surgie de très loin, nous reviennent constamment les paroles anciennes avec leur tonalité. Celles à qui on ne la faisait pas, qui relativisaient déjà tout avec leur vécu historique et se moquaient des explications jugées fallacieuses des historiens travaillant sur papier.
Ces voix que l’on n’oublie pas, dont les sentences sont gravées en nous, et ressurgissent plus surement que les dernières théories à la mode, qui nous ont façonné, doublent notre mémoire, et la prolonge rétroactivement avant notre naissance. C’est ainsi que lorsque l’on parvient à la cinquantaine, on se sent beaucoup plus vieux de toute cette mémoire ouïe. L’actualité passe, et le monceau des références, comme celui d’un très grand lecteur, va au-delà de notre vie. L’on sait que l’on aura moins d’expériences à venir, mais elles seront plus profondes, moins enchantées, et ces voix du passé, celle de ces morts qui sont vivants, nous donnent une sorte de prolongation temporelle, mais vers l’arrière du temps.
Les succès inattendus
Je suis parfois surpris que certains posts rencontrent autant de visiteurs et d’autres jamais. J’ai par exemple rédigé un article sur un lieu de vacances en Auvergne, par lequel beaucoup de gens sont passés dans les années 70, et ce fut un succès, j’ai eu tellement de nouvelles des gens de ce temps, que j’en fus ébahi. Il y avait sans doute quelque chose du vert paradis des choses enfantines dans ce souvenir, et surtout, on ne trouvait aucune évocation de ce lieu, de ce temps, de tous ceux qui avaient marqué ce souvenir. J’ai répondu à une demande.
De même, le nom d’un peintre, de préférence peu connu, donne à un article une visibilité extraordinaire. Mes meilleures diffusions sont liées au nom d’artistes classiques qui font manifestement l’objet de recherches attentives. J’ai peu de réactions pour ceux là, car c’est essentiellement et manifestement une recherche documentaire, sans émotion particulière.
Je note des choses curieuses, chaque fois que des officiels d’Argenteuil organise une manifestation devant le monument de l’avenue Gabriel Peri, on consulte mon article sur Antoine Rohal, j’ai eu un mal fou à mettre un nom sur cette sculpture, à retrouver quelques maigres éléments sur ce sculpteur. Je réponds en quelque sorte à une demande également, du fait de la rareté des retours par google.
Par contre, un article sur mon ancien lycée caserne des années 70 n’a eu aucun succès, bien que très peu de gens d’après google aient écrit sur lui. Il semble que mon désenchantement, ma déception de ce temps passé derrière ses grilles soit très partagé, et que le retour en arrière sur ce temps là ne suscite pas de vocation.
Le risque est aussi que ce qui est lié à l’actualité soit privilégié par les recherches, au détriment de tous ces textes d’humeur et de réflexion, que les abonnés connaissent, mais pas les visiteurs de hasard. C’est qui m’est le plus personnel est ce que les moteurs de recherche ne proposeront pas, mais n’est-ce pas mieux ainsi ?
Internet, une fenêtre sur le monde
Nos vies se virtualisent, le changement est frappant en moins de quinze ans. Nous habitons loin de l’endroit où nous sommes nés, études et travail obligent, les diplômés habitent des villes où ils gagnent plus parce que la vie y est plus chère.
En quinze ans, je suis passé du journal du matin que je lisais en terrasse au bistrot le samedi, sur le cours Daumesnil, à la lecture attentive et matinale d’une foultitude de journaux et pure-players en ligne, dans une prière de l’homme moderne chère à Hegel.
Mes amis, ma famille, sont devenus des entités virtuelles, des adresses mèl, des figurines facebook. Le contact est plus fréquent mais il est de plus basse intensité. Le bar où nous discutions est devenu un forum, un échange de mèls en temps déconnecté.
Mes dessins qui restaient confidentiels, et vus par quelques personnes, peuvent être visionnés par bien plus, mais les comprend-t-on pour autant ? J’en ai élargi le sujet, en passant d’une caricature de proximité, à une caricature d’évènements communs, au risque que d’autres aient repérés les mêmes contradictions de la vie, donnant lieu aux mêmes idées de dessin, une grande dilution en quelque sorte. Le dessin humoristique est d’ailleurs un genre en perdition, supplanté par d’autres expressions tels les videos sur youtube, les déjà anciens « guignols de l’info ». Je ne sais pas si c’est un media très internetien.
En quinze ans, à la fois on est passé à des liens plus faibles, moins de face à face, mais c’était déjà la tendance avec le téléphone, et les fameuses « visites par téléphone » que les parisiens entretenaient, et à la fois ces liens sont plus fréquents.
Internet a permis de dépasser le physique, on se rend compte qu’une part des internautes, surtout ceux qui vont au-delà de facebook et de twitter, ceux qui évrident des textes plus longs, ont passé cinquante ans. Quelqu’un me disait c’est un âge où l’on ne capte plus l’attention des autres, il faut s’en faire une raison. Mais internet laisse cette possibilité de déconnecter le corps de l’esprit, de ne pas laisser son expression vampirisée par son aspect, de devenir un pur texte, une pure virtualité, des mots purs.
Voter pour des agences de notation ?
Dès qu’une agence de notation s’exprime, ses termes sont religieusement recueillis par la presse, surtout s’ils conseillent à la France de s’aligner sur des positions anglo-saxonnes, et de détruire le social. Il semble qu’il y ait ainsi un certain nombre d’amplifications médiatiques, toutes disponibles, pour ce genre de texte, d’ailleurs sans surprise.
En quoi l’analyse des agences de notation vaut-elle quelque chose ? Il s’agit en réalité de think tanks destinés à porter les revendications de quelque oligarques planétaires, sans aucun terreau démocratique. Et pourtant quoi de plus politique que ces « conseils techniques et éclairés » ?
Pourquoi les agences ne demandent-elles pas à participer aux élections françaises, comme tout autre parti politique, les choses seraient ainsi claires, elles n’apparaitraient plus comme des experts neutres, même comme des choix de société, plutôt repoussants.
Depardieu est l’embusqué fiscal presque parfait pour le gouvernement, non seulement il a permis de faire oublier l’affaire Cahuzac en provoquant une diversion, mais son cas est si grotesque que cela va même aider le gouvernement dans sa volonté de taxer les expatriés, pour peu qu’il en ait la volonté politique.
Tapie va acquérir un groupe de presse avec l’aide mystérieuse des banques. On jugera de l’indépendance des journalistes dont il est le patron à leur capacité à enquêter sur l’origine de son argent. C’est un mystère que personne n’a pu ou voulu percer depuis 40 ans. Dans sa biographie, il est vendeur d’électro-ménager, la page suivante il achète et revend des entreprises, et il impossible de comprendre comment l’on est passé d’un chapitre à l’autre, c’est le Comte de Monte-Christo qui n’aurait pas rencontré l’abbé Faria. Il est peut-être le masque sans visage de mains invisibles.
Enfin une bonne question sur les financements de Tapie !
Quelle bonne question !
« D’une part, je trouve bizarre qu’un homme, Philippe Hersant, installé en Suisse, à la tête d’un groupe ayant mal géré des entreprises de presse, soit autorisé à reprendre ces mêmes entreprises par la suite. D’autre part, je suis surpris de constater que les banques ont accepté un tel deal. C’est une chose qu’elles ne font jamais habituellement. Pourquoi ? »
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