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Archive for the ‘finances publiques’ Category

Les surprises de la surcôte des retraites de fonctionnaires

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Le ministère des finances a mis en ligne un simulateur de calcul pour la retraite des fonctionnaires. Il présente l’intérêt d’afficher la retraite dont on disposerait à législation actuelle pour l’âge auquel on souhaite partir, mais il affiche aussi spontanément le résultat pour des âges plus avancés. On peut ainsi découvrir que pour un agent qui aurait ses 42 ans de cotisations à 62 ou 63 ans, et toucherait ainsi 75% de son traitement indiciaire (chez les cadres et ingénieurs, en tenant compte du fait que 30% du traitement est dit « indemnitaire », et ne compte pas pour le calcul de la retraite, cela représente 75% x 70% du salaire = 50% du dernier salaire), une prolongation jusqu’à 67 ans lui permet de bénéficier d’une surcôte, et de passer à près de 100 % de son dernier traitement indiciaire, soit 70% de son dernier salaire. Ainsi, grâce à ce simulateur, j’ai découvert qu’en travaillant seulement 4 années de plus, soit 10% d’une carrière, on pouvait augmenter sa retraite de 30% par le jeu de la surcôte.

Cette situation mérite que l’on s’y arrête, car les moins bonnes années d’une carrière, celles où l’on est le moins productif, entre 63 et 67 ans, valent un tiers de la carrière lors du calcul de la retraite.

Compte tenu des difficultés des jeunes générations, cette mesure risque d’être une très forte incitation à rester plus longtemps pour maximiser sa retraite, et celle de son conjoint survivant en cas de décès, du fait que la moitié de cette pension peut lui être reversée.

PS : on me fait remarquer que l’âge maximum d’activité est fixé à 65 ans lorsque l’on remplit toutes les conditions pour bénéficier d’une retraite complète, et que l’on ne pourrait ainsi continuer jusqu’à 67 ans. Le simulateur des finances, par contre, effectue bien un calcul jusqu’à 67 ans, alors que la grille remplis montre que l’on a ses 42 ans de cotisations : qui croire ?

Written by Le blog de Jean Trito

28 décembre 2013 at 04:22

du rapprochement des régimes de retraite

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curieusement, ce sont les libéraux qui ont joué le rôle de la pravda, et la cgt qui a fourni des argumentations précises sur le sujet. Il faut dire que la campagne de désinformation a été si ridicule, comparant des carottes et des chaussettes que la ficelle a été trop grosse pour passer cette fois.

Ainsi, on découvre que dans les chiffres de comparaison présentés, on partirait à la retraite à 61 ans chez les fonctionnaires, et à 62 ans dans le privé, mais à condition d’y arriver, car il y est bien plus difficile de terminer sa carrière, et bien des cadres deviennent indésirables après 50 ans. De même, on compare la pension moyenne entre les régimes, sans préciser que l’administration est plutôt une entreprise de cadres, et qu’il, faudrait pour cela rapprocher ses chiffres de ceux d’entreprises comparables en niveau du secteur tertiaire.

De même, et c’est les échos qui le soulignent, le rapprochement public-privé pourrait être favorable aux fonctionnaires, s’il aboutissait à traiter les deux populations de la même manière; En effet, à coté d’une grille à la suédoise, l’administration a ajouté un système dit indemnitaire, moins régulé, et qui a permis d’élever le salaire de ses cadres et ingénieurs. Par contre, il n’est pas intégré dans le calcul de la pension de retraite, ce qui aboutit à des retraites qui représentent 50 % du salaire, sauf pour les enseignants, dont les syndicats dans une préférence pour l’égalitarisme à l’augmentation non linéaire et égalitaire des rémunérations, ont refusé le dispositif.

La presse, dans une campagne orchestrée, a affiché à peu près tout et n’importe quoi, mais l’à peu-près des informations a suscité une puissante et argumentée réaction.

Pour le moment, on touche au flux des partants en retraite, en réduisant leurs droits au moment du passage sous ces fourches caudines, mais il faudra nécessairement toucher aussi au stock, car il est impensable d’avoir dans le même pays des retraités riches et des travailleurs pauvres, bien que le gouvernement hésite, car les anciens participent au vote, au contraire des jeunes, appartenant aussi en cela à une génération plus civique.

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12 juin 2013 at 20:57

Le traitement différencié du contribuable

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impot

Les raisons d’agir sortent deux ou trois livres par an, de tous petits livres, mais d’une grande densité, et différents de ce que l’on trouve ailleurs. Pierre Bourdieu avait initié la série, et l’a marquée de son empreinte. Ils présentent d’ailleurs une analyse bourdivine et paradoxale des phénomènes sociaux. Plusieurs ont concerné le traitement de l’usager au guichet des administrations, en montrant comment ce traitement était biaisé par des rapports de classe.

On découvre ainsi qu’il vaut mieux être riche dans un quartier riche pour être bien traité par les impôts, et que la gentrification constitue une richesse collective, en permettant de mieux négocier ses taxations. L’agent fiscal, souvent titulaire de bons diplômes, et d’un niveau social d’origine proche de celui du contribuable, montre plus d’empathie, est de plain-pied dans la discussion, propose même des solutions, reste plus sensible au discours de « grand seigneur » du professionnel libéral débordé par son métier généreux.

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15 décembre 2012 at 09:00

Hollande, Parisot, le MEDEF et le pacte de compétitivité

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15 novembre 2012 at 21:35

Peut-on rire des déclinistes ?

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Written by Le blog de Jean Trito

13 novembre 2012 at 21:20

Argenteuil, l’inauguration de la place Jean Eurieult

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philippe metezeau et philippe doucet

Inauguration mouvementée du nouveau parvis de la basilique Saint-Denis, Philippe Metezeau, représentant du conseil général, l’un des financeurs, s’est plaint de ne pas avoir été invité par la mairie.

Le parvis de la place Jean Eurieult d’Argenteuil a été inauguré, pour un coût de 2 M€. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une revalorisation du patrimoine chrétien de la ville. On a même évoqué la sainte tunique, qu’il faudrait montrer plus souvent.

Le conseil général s’est plaint de ne pas avoir été invité,mais est venu quand même, le curé s’est plaint de ne pas être entendu, mais je n’ai pas compris à quoi faisait allusion son intervention.

Le square des deux abbés a aussi été inauguré en hommage à deux dirigeants de la Saint-Georges d’Argenteuil. Le nombre d’espaces verts est ainsi en augmentation, en attendant les travaux de fin d’année pour ouvrir le jardin d’Heloïse au public, et l’aménagement piétonnier du quartier.

Argenteuil, de la reconquista

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la ville d’Argenteuil valorise son patrimoine religieux et moyenâgeux, et va implanter des écoles privées catholiques pour attirer les classes moyennes.

Le journal municipal titre sur « la reconquête du centre-ville », une reconquête s’effectue sur un territoire ou des ennemis. Lesquels ? l’article ne le dit pas. Le maire s’est pris de passion pour le côté moyenâgeux et chrétien de la ville. On rénove l’église, son parvis, on crée un « jardin des deux abbés », on va revaloriser l’ancienne abbaye d’Héloîse et Abélard, on a essayé d’accueillir l’école privée alsacienne, maintenant on va essayer, en substitution, de faire venir un lycée privé catholique.

Ne va-t-on pas augmenter le séparatisme social ? ainsi on pourra doubler les effectifs du collège sainte-geneviève, qui en constitueront le vivier naturel. Il s’agit d’attirer vers la ville des classes moyennes, bien utiles désormais pour financer les projets, et les projets augmenteront l’attractivité de la ville dans une boucle vertueuse.

Ces nouvelles classes moyennes auront pour première motivation un centre-ville agréable, et la possibilité de se séparer du reste de la population pour leurs enfants qui iront dans ces écoles privées élargies.
C’est une forme de pragmatisme, bien loin de l’idéologie que l’on pouvait attendre. Mais il est vrai que, je m’en rends bien compte, les « classes populaires », servent de repoussoir, autant en raison du niveau des enfants, que de la peur d’une culture identitaire qui semble aller dans l’autre sens que celui du progrès constant que nos générations ont connu. Quand j’étais enfant, on discutait de la mini-jupe, aujourd’hui, c’est la burka qui est au centre des discussions, mais comme dans le discours inversé de celui qui était tenu dans les années 60.

Est-ce une reconquête, ou une « reconquista » ? ou peut-être un équilibre délicat entre une prise en compte de demandes sociales qui ont abouti à un vote à 50% pour Hollande dans certains quartiers, et la nécessité de retrouver une mixité sociale qui est devenue indispensable à une ville qui ne peut accepter que montent des revendications identitaires, et que le statut de la femme soit en décalage trop important avec la société française.

Les municipalités se succèdent, mais les contraintes demeurent, et l’on cherche la même voix. Ce sont les mêmes projets. On se réveille brusquement dans une ville qui ne ressemble plus à l’idée que l’on se faisait d’une ville française, et l’on constate que certaines classes sociales manquent, bien nécessaires à un rééquilibrage.

Ce dessin m’est venu spontanément, il peut sembler absurde, mais l’absurdité est le propre du dessin d’humour. Je m’étonne parfois de constater combien les dessins traversent le temps, et trente ans après trouvent une étonnante actualité, et ce sont les plus absurdes les plus pertinents, parce qu’ils lèvent notre autocensure habituelle, pour laisser les images s’entrechoquer.

Les Cassandre ratés

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Personne n’a bien saisi la situation française, et le laxisme qui a prévalu pendant 10 ans en matière de finances publiques. On lit ainsi des économistes-Cassandre très déçus, par des bons résultats pourtant évidents sur le taux d’intérêt de la dette, qui se comprennent parce que l’effort de rigueur adresse un message clair. On sent la rage de ces pamphlets de gens déçus par ce qui prouve qu’ils n’avaient rien compris à ce qu’ils ont raconté. Ils ont défendu un système financier fuligineux, où rien de ce qu’ils croyaient n’a existé, un système dont la « richesse créée » s’évapore comme une brume d’été, laissant ses thuriféraires si désemparés devant le vide des « investissements » possibles qu’ils sont prêts à acheter de la dette socialiste à intérêt négatif. Mieux vaut perdre un peu ici, qui risquer de tout perdre n’importe où ailleurs.

C’est maintenant que l’on réalise l’invraisemblance du discours tenu, sur une situation où il fallait remettre de l’argent dans le moteur, seul carburant et seule production du système.

Guy Debord sera peut-être le Nostradamus des temps d’après, son style incisif, glacial, et ses termes plus larges que des concepts permettront de nimber de mystère ses prédictions, qui revêtiront ainsi de multiples sens à l’avenir. Inspiré du style du 17-18ème, pour que sa langue ne vieillisse pas, elle pourrait ainsi expliquer tout écart entre une illusion collective, et la réalité, quelque soit cette illusion, et quelque soit cette réalité. L’économie financière a aussi été une sorte de « spectacle ». La panne d’orange, quant à elle, dramatisée à outrance, alors qu’elle n’a fait qu’interrompre des conversations vides et inutiles, parait sortir d' »in girum imus nocte et consumimur igni ». Il aurait pu écrire de la science-fiction, quelque chose comme « a perfect world », ce livre visionnaire d’Ira Levin, que je relis en anglais, appréciant ainsi davantage les détails que la langue étrangère, me ralentissant, me force à mieux voir.

Notre richesse est-elle illusoire de 100 milliards ?

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Le bilan des finances publiques est le suivant, pendant 10 ans les gouvernements on diminué les impôts de 100 milliards, mais n’ont pu financer cette baisse, parce qu’il aurait fallu diminuer du même montant les moyens des services publics et de l’action sociale, avec un risque de troubles importants. On a donc financé la baisse des impôts par la dette. aujourd’hui, le système n’est plus soutenable, et il faudra sans doute à la fois augmenter les impôts, et diminuer les dépenses, mais peut-être encore plus le premier que le second, l’Etat, hormis les systèmes sociaux et les collectivités territoriales, n’ayant pas augmenté ses dépenses en 20 ans. Les services de l’Etat, Education, Défense, et autres ne se sont pas développés.

On s’est cru riches parce que l’on a été pendant 10 ans allégés d’impôts et que ce « pouvoir d’achat’ s’est reporté vers l’achat d’actions et l’immobilier, ces capteurs d’inflation, dont la hausse a fait croire à leurs propriétaires qu’ils s’enrichissaient, à un point tel que l’on se demandait quel était le lien entre les titres et l’économie réelle, et qu’un logement vide prenait plus de valeur que le loyer versé par l’occupant.

C’est en somme comme si l’on avait distribué 100 milliards de trop par an, en regard des richesses réelles produites. Le réajustement de notre pouvoir d’achat avec la réalité sera douloureux, et le deuil d’une illusion le sera plus encore.

Written by Le blog de Jean Trito

16 juin 2012 at 06:24

Qui est responsable de la situation financière de la ville d’Argenteuil ?

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Depuis que j’habite Argenteuil, le débat sur l’origine de la dette de la ville, et de l’augmentation des impôts est un serpent de mer que tout le monde se renvoie, et qui est maintes fois utilisé dans les tracts électoraux. J’ai lu cet article avant les élections de 2008, et il relativise bien les choses.

« sur le site du modem, on trouvait avant les élections municipales cet article, qui confirme que la hausse des impôts était inéluctable avant l’arrivée de Doucet, ce que le chef de cabinet de M Mothron reconnaissait. Mon intervention ne se moque donc de personne, simplement je n’ai pas de fil à la patte, et je peux ainsi faire la part des choses.

« J’évoque alors les risques de financement du budget d’investissement que j’ai pu observer à la lecture du Compte Administratif 2006.
Selon moi, le Compte Administratif fait apparaître des marges de manœuvres dégagées sur le budget de fonctionnement, marges menacées à terme par une croissance annuelle de 2 % (et 4,4 % pour les charges de personnel) des dépenses de fonctionnement, ces marges sont utilisées plus massivement chaque année (8 millions transférés en 2005, 15 millions transférés en 2006) pour sauvegarder, de plus en plus difficilement, l’équilibre du budget d’investissement.
On sent poindre une hausse d’impôts devenant de plus en plus inéluctable, alors que nos taux d’imposition se situent déjà à des niveaux records (pratiquement le double de la moyenne de la région).
Je fais part à Jean de Saint Sernin de ma préoccupation. Sa réponse est la suivante : « si cela ne tenait qu’à moi, les taux d’imposition augmenteraient chaque année du montant de l’inflation » (ce qui les placerait aujourd’hui autour de 22 %).
Il me répond également que les investissements ont été assumés sans que la dette ne bouge. Je lui rappelle que cette dette se situait à 183 millions d’Euros en 2001 (Georges Mothron déclarait ce chiffre en octobre 2001 et rappelait qu’Argenteuil était la troisième ville la plus endettée de France dans sa catégorie), et se situe aujourd’hui à un peu plus de 200 millions d’Euros. « Oui, bon, elle a peu bougé, à quelques millions près » me répond Jean de Saint Sernin (sic). Il me rappelle « qu’Argenteuil est une ville pauvre, et que peu de ménages payent des impôts » (environ la moitié)
Je lui rappelle de mon côté que le taux de la taxe d’assainissement, lui, est en augmentation régulière année après année, qu’Argenteuil a besoin d’entreprises, mais que le produit de la taxe professionnelle est attribué à la CAAB (Communauté d’Agglomération Argenteuil Bezons), et que dans le compte administratif de la ville, seuls sont visibles de petits ajustements entre la CAAB et la ville. « c’est le même bassin d’emplois » argumente Jean de Saint Sernin. » »

Il est bien difficile de s’y retrouver : la droite a endetté la ville, en s’engageant sur des emprunts à effet retardé. Le successeur ne peut passer son mandat à réduire la dette du précédent, sans prendre d’initiatives. Il aurait eu à la fois l’effet négatif des augmentations d’impôts inéluctables et héritées, et l’absence de projet et n’aurait rien laissé dans son bilan. Il a donc préféré lancer des constructions, et un peu d’endettement plutôt qu’une inexistence de toute façon coûteuse pour les classes sociales sur lesquelles s’appuient la fiscalité argenteuillaise. C’est un peu le dilemme, le maire élu hérite des dettes, et personne n’a intérêt à réduire son action politique à la réduire pour redonner des marges à un successeur, sans pouvoir apposer sa marque sur la ville. Doucet a critiqué le figuier blanc comme un éléphant blanc, mais il en a construit aussi pour rester dans l’histoire et disposer d’un bilan. Les candidats bénéficient de leurs projets, leurs successeurs de leurs dettes. Pauvre Mothron qui n’a pu inaugurer le figuier blanc, comme Giscard avec le TGV.

Argenteuil est une ville clivée, une sorte d’Italie du nord des collines pavillonnaires face au sud du val des HLM, où la moitié de la ville paie pour l’autre moitié, et seuls les payeurs sont vraiment participatifs aux élections. L’ancien maire avait même organisé une sorte de « révolte fiscale », qu’il estime son meilleur argument, même s’il ne pouvait changer radicalement de politique autrement que dans les discours, et si d’une certaine manière, la preuve de sa prudence sociale réside dans cette preuve a contrario qu’il n’y a pas eu d’émeutes en 2005 dans la ville. C’est à mettre paradoxalement à son crédit.

Comme la gare de Perpignan pour Salvador Dali, Argenteuil est un peu notre centre du monde, un laboratoire social extraordinaire, plus intéressant à étudier qu’une ville morne et surannée de la banlieue aisée.

Written by Le blog de Jean Trito

18 avril 2012 at 04:14